nasiller [ nazije ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1575; du lat. nasus « nez »
1 ♦ Parler du nez.
2 ♦ Pousser son cri, en parlant du canard.
3 ♦ Faire entendre des sons nasillards. « Elle écarta l'écouteur, elle entendit l'appareil nasiller » (Martin du Gard).
4 ♦ Trans. (1767) Littér. Dire, chanter en nasillant. « un navrant Requiem s'éleva, nasillé par deux jeunes filles » (P. Benoit). — Adj. NASILLEUR, EUSE .
● nasiller verbe intransitif (latin nasus, nez) Parler du nez. Émettre des sons nasillards. Émettre le son propre à son espèce, en parlant du canard. En parlant du sanglier, fouiller le sol de ses naseaux, et, en parlant du chien de chasse, quêter le nez à terre. ● nasiller verbe transitif Émettre des sons nasillards : Le haut-parleur nasillait une chanson.
nasiller
v. intr.
d1./d Parler en laissant passer de l'air par le nez, parler du nez.
|| v. tr. Nasiller un refrain.
d2./d émettre des sons nasillards. Haut-parleur qui nasille.
d3./d Pousser son cri, en parlant du canard.
⇒NASILLER, verbe
A. — Emploi intrans.
1. Lang. cour. Parler du nez. On voyait arriver Tristan Bernard, perdu dans sa barbe noire, nasillant, proférant sous ses yeux de velours noir quelque malicieuse sentence (L. DAUDET, Entre-deux guerres, 1915, p.152).
— P. anal.
a) Émettre des sons rappelant la voix d'une personne qui parle du nez. Les orgues électriques qui nasillent avec l'accent yankee, dominent ces sables où les Américains (...) viennent chercher le repos (MORAND, New-York, 1930, p.72).
b) [Le suj. désigne un canard] Pousser le cri propre à son espèce. Des bruits murmurent, éclatent (...), ce sont des torrents qui frémissent, ou des fontaines, ce sont des oies, des canards qui nasillent (FAURE, Hist. art, 1914, p.516).
2. CHASSE, VÉN.
a) [Le suj. désigne un sanglier] Enfoncer les naseaux dans la fange. (Ds Ac. Compl. 1842, LITTRÉ, BESCH. 1845, Lar. 19e-Lar. encyclop.). Le sanglier se souille et «nasille» (BAUDR. Chasses 1834).
b) [Le suj. désigne un chien] ,,Chercher les odeurs et les «goûter» par petites aspirations des narines`` (DUCHARTRE 1973; ds LITTRÉ).
B. — Emploi trans. Prononcer en parlant du nez. La débutante (...) avait nasillé le second rôle d'une voix pâteuse et avec un accent commun (SAND, Consuelo, t.1, 1842-43, p.199). C'est que, sur leurs aigres guitares Crispant la main des libertés, Ils [les vagabonds] nasillent des chants bizarres, Nostalgiques et révoltés (VERLAINE, Poèmes saturn., 1866, p.68). On ne l'entendra plus [le professeur Abramovitch] (...) nasiller le sanscrit, l'index rivé à son menton gras de Levantin (BERNANOS, Joie, 1929, p.632).
REM. Nasillant, -ante, part. prés. en emploi adj. [En parlant d'une pers. ou de sa voix] Qui nasille. Synon. nasillard. Ferdinand parlait de sa voix nasillante à laquelle il s'efforçait d'imprimer un accent de sentimentalité dramatique (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p.263).
Prononc. et Orth.:[nazije]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I a) XVe s. nazillier «renifler» (Gloss. gall.-lat., Richel. l. 7684 ds GDF.: Narire, nazillier des nazilles) attest. isolée; b) 1561 vén. naziller «fouiller avec le nez» (du sanglier) (J. DU FOUILLOUX, La Vénerie, éd. G. Tilander, chap.52, 6, p.122). II. 1680 nasiller «parler du nez» (RICH.). I dér. du m. fr. nazille «narine» (dep. XVe s., Gloss. gall.-lat., supra), altér. de l'a. m. fr. narille «narine», du lat. vulg. naricula, dér. dimin. du lat. naris «narine» (v. FEW t.7, p.33a et 36a, note 12). II dér. de nez; suff. -iller. Fréq. abs. littér.:59.
DÉR. Nasilleur, -euse, subst. Personne qui nasille. (Dict. XIXe et XXe s.). — [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1835. — 1re attest. 1680 (RICH.); de nasiller, suff. -eur2.
nasiller [nazije] v.
ÉTYM. 1575; du rad. du lat. nasus « nez ». → Nez.
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A V. intr.
1 Parler du nez (⇒ Nasillement). || Une personne qui se bouche le nez ou qui est enrhumée du cerveau nasille. ⇒ Nasonner.
2 Se dit du canard quand il pousse le cri propre à son espèce.
3 Rendre, faire entendre des sons qui rappellent la voix d'une personne parlant du nez. || Phonographe, haut-parleur qui nasille.
1 Elle (…) écarta l'écouteur, et respira profondément. Ce fut de très loin qu'elle entendit l'appareil nasiller (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 244.
B (1767). V. tr. Prononcer en nasillant. || Moine qui nasille du latin (→ Brailler, cit. 2). — Par anal. || Piano mécanique qui nasille une vieille romance.
2 Vers la fin glaçant les cœurs les plus indifférents, un navrant Requiem s'éleva, nasillé par deux jeunes filles du bourg.
Pierre Benoit, Mlle de la Ferté, p. 288.
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DÉR. Nasillant, nasillard, nasillement, nasilleur, nasillonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.