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mule

1. mule [ myl ] n. f.
• 1080 fém. de l'a. fr. mul; lat. mula
Hybride femelle de l'âne et de la jument (ou du cheval et de l'ânesse), généralement stérile. « Une belle mule noire mouchetée de rouge, le pied sûr, le poil luisant » (A. Daudet). Loc. fam. ( 1. mulet) . Chargé comme une mule, de lourds et nombreux fardeaux. Entêté, têtu comme une mule, très entêté, obstiné. Tête de mule : personne très entêtée. Quelle tête de mule ! mule 2. mule [ myl ] n. f.
• v. 1350-1360; t. de vétér. « crevasse, engelure (au talon) » 1314; lat. mulleus (calceus) « (soulier) rouge », de mullus « rouget » 2. mulet
Chaussure d'intérieur légère, avec ou sans talon, laissant l'arrière du pied découvert. Mules de cuir, de velours. « des mules à hauts talons qui claquaient à terre, sous des pieds nus » (Aragon).
La mule du pape : pantoufle blanche brodée d'une croix. Baisement de la mule du pape.

mule nom féminin (latin mula) Hybride femelle, presque toujours stérile, produit par l'accouplement de l'âne et de la jument. ● mule (citations) nom féminin (latin mula) Juan Ruiz, plus souvent nommé l'Archiprêtre de Hita probablement à Alcalá de Henares vers 1285-vers 1350 Mule qui a connu le bât souffre aisément le licou. Non hay mula de alvarda que la troxa non consienta. Libro de buen amor mule (expressions) nom féminin (latin mula) Être têtu comme une mule, avoir beaucoup d'entêtement. Familier. (Tête de) mule, personne têtue, obstinée. ● mule nom féminin (latin mulleus calceus, brodequin, de mulleus, de couleur rouge) Chaussure légère d'appartement laissant le talon découvert. ● mule (expressions) nom féminin (latin mulleus calceus, brodequin, de mulleus, de couleur rouge) Mule du pape, pantoufle blanche décorée d'une croix brodée, que portaient naguère les papes.

mule
n. f. Hybride femelle de l'âne et de la jument.
|| Loc. fig., Fam. être têtu comme une mule. C'est une vraie tête de mule, un(e) entêté(e).
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mule
n. f. Pantoufle sans quartier.

I.
⇒MULE1, subst. fém.
A.— Animal hybride femelle, produit de l'accouplement de l'âne et de la jument, ou du cheval et de l'ânesse, et qui est généralement stérile. Mule blanche, noire; mule bridée, chargée, harnachée; pas, sabot d'une mule; voiture attelée de mules; être monté sur une mule, tenir une mule. Jésus se servait d'une mule, monture en Orient si bonne et si sûre, et dont le grand œil noir, ombragé de longs cils, a beaucoup de douceur (RENAN, Vie Jésus, 1863, p. 197). Un attelage de deux mules qui ont un bouquet de plumes entre les oreilles, la queue tressée de rubans jaunes (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 206) :
1. Une des mules, comme impatiente d'être immobile, secouait sa tête empanachée de pompons et de houppes de toutes couleurs avec un frisson argentin de grelots. Quoique des œillères de cuir piquées de broderies l'empêchassent de porter ses regards à droite et à gauche, elle avait senti l'approche de la voiture...
GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 134.
B.— Expr. fam.
1. P. compar.
a) [P. réf. aux qualités de vigueur, d'endurance, de patience de la mule]
Être chargé comme une mule. Porter de lourds fardeaux. Synon. être chargé comme un baudet, une bourrique.
Travailler comme une mule. Travailler énormément, sans relâche. Ces femmes sont stupides, méchantes, brutales et ne savent que travailler, mais aussi on les fait travailler comme des mules, et on a raison (GOBINEAU, Nouv. asiat., 1876, p. 222).
Trotter comme une mule. Marcher à vive allure. Tu me fais trotter comme une mule. Je suis très fatiguée (BOREL, Champavert, 1833, p. 203).
b) [P. réf. à l'obstination qu'on lui prête] Buté, entêté, têtu comme une mule. Qui fait preuve d'une obstination extrême. Synon. têtu comme un âne, comme une bourrique. Il est entêté comme une mule. Quand je lui parle, il fait semblant de ne pas entendre (BALZAC, Goriot, 1835, p. 271) :
2. On disait aussi, non sans un soupçon de fierté : « Simone est têtue comme une mule ». J'en pris avantage. Je faisais des caprices; je désobéissais pour le seul plaisir de ne pas obéir.
BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 17.
P. métaph. (Tête de) mule. Il y a de quoi faire damner un homme, d'avoir affaire à une telle mule; je n'avais jamais ouï dire qu'on pût être aussi entêté (MUSSET, Chandelier, 1840, I, 1, p. 13).
2. Au fig., vieilli
Ferrer la mule. Réaliser des gains illicites aux dépens d'un maître, d'un patron, auquel on facture une somme supérieure à la dépense réellement effectuée, afin d'empocher la différence. Synon. faire danser l'anse du panier. Suis droit ton chemin et ne va pas sur le Pont-Neuf, voir les bateleurs. Car je te connais, mauvais pèlerin. Tu n'as pas ton pareil pour ferrer la mule (A. FRANCE, Com. femme muette, 1912, I, 2).
À vieille mule, frein doré (proverbe). On pare un vieil animal afin de le vendre mieux; une femme qui vieillit se pare davantage afin d'être plus séduisante. (Dict. XIXe s., Lar. 20e).
Prononc. et Orth. :[myl]. Homon. mulle. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « hybride femelle de l'âne et de la jument ou du cheval et de l'ânesse » (Roland, éd. J. Bédier, 89); 2. a) 1690 fantasque, testu, opiniâtre comme une mule (FUR., s.v. mulet); b) 1840 « personne entêtée » (MUSSET, loc. cit.); c) 1899 tête de mule « id. » (ZOLA, Fécondité, p. 713). Du lat. mula « id. ».
DÉR. Mulasse, subst. fém. Jeune mule. (Dict. XIXe et XXe s.). [mylas]. 1res attest. a) adj. ca 1260 « de la nature des mules » (Règle du Temple, éd. H. de Curzon, p. 86, § 99 : beste mulasse); b) subst. ) XIVe s. [ms.] « mule » (Regle del hospital, BN fr. 1978, f° 197 r° ds GDF.), ) 1837 « jeune mule » (Maison rustique, t. 2, p. 442); de mule1, suff. -asse, v. -ace.
BBG. — BONAN GARRIGUES (M.), ÉLIE (J.). Essai d'analyse sémique. Cah. Lexicol. 1971, n° 19, pp. 78-79.
II.
⇒MULE2, subst. fém.
A.— Chaussure d'intérieur avec ou sans talon, et qui laisse l'arrière du pied découvert. Enfiler, passer, porter des mules; mules en toile, en velours. Un pied jouant sans cesse avec une mule rouge toujours prête à s'envoler (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 220). Les pieds nus de Juliette se cachaient dans des mules à talons dorés (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 51) :
Cinq minutes suffirent à Baccarat pour remplacer par une toilette de nuit sa fraîche toilette de jour. Elle enveloppa ses cheveux dans un grand foulard bleu, passa une robe de chambre, chaussa de petites mules de satin à talons rouges...
PONSON DU TERR., Rocambole, t. 3, 1859, p. 9.
En partic. Mule du pape. Pantoufle blanche brodée d'une croix, qui est portée par le pape. Les rois venaient baiser la mule du pontife (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 534). Isotta entre, fait trois génuflexions, baise la mule du pape, et reste à genoux (MONTHERL., Malatesta, 1946, III, 5, p. 497).
♦ [Employé comme interj., pour marquer la surprise, le mécontentement] Gérard!... Mule du pape! Que fait encore mon fils dans cette ridicule affaire? (THEURIET, Mar. Gérard, 1875, p. 177).
B.— Au plur., MÉD.
1. Vx. Engelures localisées aux talons. (Dict. XIXe s., Nouv. Lar. ill.). Avoir les mules aux talons (Ac. 1798-1878).
2. MÉD. VÉTÉR. Mules traversières ou traversines. Crevasses situées à l'arrière du boulet, chez le cheval. (Dict. XIXe s., Nouv. Lar. ill., Lar. 20e).
Prononc. et Orth. :[myl]. Homon. mulle. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1556 [éd.] « pantoufle de femme laissant le talon découvert » (Historiale description de l'Afrique, Lyon, J. Temporal, p. 144); b) 1680 baiser la mule du pape (RICH.); 2. 1314 mules plur. « engelures aux talons » (HENRI DE MONDEVILLE, Chirurgie, 1431 ds T.-L. : avoir mules es pies); 1530 sing. « id. » (PALSGR., p. 236a). Si l'on admet que mule « pantoufle » a existé en a. fr. malgré l'absence d'attest. dans la litt. médiév., peut-être parce qu'il s'agit d'une chaussure d'intérieur des plus grossières, du lat. mulleus « sorte de brodequin rouge », att. sous la forme mule, vers 700 (cf. CGL t. 5, p. 224, 6), substantivation de l'adj. mulleus « de couleur rouge », que l'on trouve dès l'époque class. dans mulleus calceus « brodequin rouge porté par les sénateurs qui avaient exercé la magistrature curule ». Il est possible aussi que le mot soit empr. au m. néerl. muil « pantoufle », lui-même empr. à un représentant fr., non att., du lat. mulleus, le sens de « pantoufle » ayant disparu en fr. avec l'apparition du sens second. de « engelures aux talons ». Cf. FEW t. 6, 3, p. 201a-b.
STAT. — Mule1 et 2. Fréq. abs. littér. :410. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 602, b) 595; XXe s. : a) 353, b) 697.

1. mule [myl] n. f.
ÉTYM. 1080, fém. de l'anc. franç. mul; du lat. mula.
1 Hybride femelle de l'âne et de la jument, ou du cheval et de l'ânesse, plus docile et plus robuste encore que le mulet, et qui est généralement stérile. || Jeune mule. Mulasse. || Monter une mule (→ Élever, cit. 51). || Blessés transportés à dos de mules (→ Avant-poste, cit. 1). || Grelots (cit. 1) qui tintent au cou des mules (→ Frémissement, cit. 5; houppe, cit. 2; loin, cit. 24).
1 C'était une belle mule noire mouchetée de rouge, le pied sûr, le poil luisant, la croupe large et pleine, portant fièrement sa petite tête sèche toute harnachée de pompons, de nœuds, de grelots d'argent, de bouffettes; et avec cela douce comme un ange, l'œil naïf, et deux longues oreilles toujours en branle, qui lui donnaient l'air bon enfant (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « La mule du Pape ».
2 Si j'étais riche Marocain, je voudrais avoir une mule (…) pour prendre d'elle une leçon de beau style. Ce pas nerveux et relevé, ce train qui ne déplace jamais le cavalier, laisse à l'esprit toute sa liberté (…) Jamais il ne languit; et s'il n'a pas le lyrisme du cheval, il n'en a pas non plus les soudaines faiblesses.
Jérôme et Jean Tharaud, Rabat, VI.
Fam. Mulet.Par compar.Chargé comme une mule, de lourds et nombreux fardeaux. — ☑ (1690). Capricieux, têtu comme une mule (→ aussi Contrecarrer, cit. 3).
3 C'est d'ailleurs un drôle de corps que notre ami Protagoras; il est têtu comme une mule (…)
Voltaire, Correspondance, 1769, 11 août 1760.
Loc. fig. Avoir une tête de mule : être têtu, borné.
2 Tête de mule, ou mule : personne excessivement têtue et bornée. || Quelle mule !
4 — Mais dénouez-vous donc, tête de mule !… Sortez de ce silence qui vous tue. Qui d'autre que moi peut vous entendre ? Criez ! Trépignez !… Tête de mule ! Tête de mule !
Cocteau, l'Aigle à deux têtes, I, VI.
HOM. 2. Mule, mulle.
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2. mule [myl] n. f.
ÉTYM. V. 1350-1360; t. de vétér., « crevasse, engelure » (au talon), 1314; lat. mulleus (calceus) « soulier rouge », de mullus « rouget ». → 2. Mulet.
Pantoufle de femme à talon assez haut ou à semelle compensée, et sans quartier. || Mules de cuir, de velours… || Autrefois, les hommes portaient aussi des mules, à talons plus ou moins hauts.
1 Il s'était levé précipitamment (…) avait jeté ses pieds dans de larges mules carrées, à hauts talons (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, XIV.
2 (…) de belles filles au bas de soie bien tiré, avec de petites mules à talon pointu qui ne tiennent au pied que par l'ongle de l'orteil (…)
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 85.
3 Elle n'était pas grande, malgré des mules à hauts talons qui claquaient à terre, sous des pieds nus.
Aragon, les Beaux Quartiers, I, XXIV.
Spécialt. (1680). || Mule du pape, blanche, brodée d'une croix. || Baisement de la mule du pape (→ Formalité, cit. 9).
HOM. 1. Mule, mulle.

Encyclopédie Universelle. 2012.