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motion

motion [ mosjɔ̃ ] n. f.
XIIIe; lat. motio
1Vx Action de mouvoir ( impulsion); mouvement.
(sens repris au XXe) Psychan. Motion pulsionnelle : la pulsion en tant que modification psychique (pulsion en acte).
2(1775; angl. motion) Mod. Proposition faite dans une assemblée délibérante par un de ses membres. Faire, rédiger une motion. Dr. constit. Motion de censure : proposition par laquelle l'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du gouvernement (cf. Question de confiance). Voter, déposer une motion de censure.

motion nom féminin (anglais motion) Texte soumis à une assemblée pour exprimer son opinion ou sa volonté. Texte voté par une assemblée parlementaire. ● motion (expressions) nom féminin (anglais motion) Motion pulsionnelle, aspect dynamique de la pulsion, en tant qu'elle amène une modification de l'individu biologique et psychologique.

motion
n. f. Proposition faite dans une assemblée délibérante par un ou plusieurs de ses membres. Rejeter une motion. Motion de censure.

⇒MOTION, subst. fém.
A. — 1. Vx. Action de mouvoir, de mettre en mouvement. La motion des atomes (CHATEAUBR., Litt. angl., t.2, 1836, p.225). Selon leur motion chacune [des étoiles] eut sa place assignée, chacune sa course; le reste en circuit mure l'Univers (CHATEAUBR.,Paradis perdu, trad. de John Milton, 1836, p.217).
a) PHILOS. ,,Une motion naturelle est celle qu'un être exerce sur un autre en vertu d'une nécessité interne de sa nature même; il lui suffit donc d'être pour l'exercer et, dès lors qu'il est, il ne peut pas ne pas l'exercer. Une motion volontaire est celle qu'un être exerce par une décision libre, et qu'il ne dépend par conséquent que de lui d'exercer ou de ne pas exercer`` (GILSON, Espr. philos. médiév., 1932, p.48).
b) TECHNOL. (dans les manufactures de tulle). ,,Mouvement de va-et-vient du métier servant à faire la torsion des fils`` (LITTRÉ Suppl. 1877). Deux motions sont nécessaires pour une torsion des fils (...) le tulle est à huit motions, quand quatre torsions de fils suffisent pour former une treille (LITTRÉ Suppl. 1877).
c) THÉOL. Synon. de grâce efficace. Motions ou lumières, (...) il faut appeler grâce, mais vraie grâce et surnaturelle, tous les secours que Dieu donne à l'homme, chrétien ou non, pour l'aider à faire le bien, à gagner le ciel (BREMOND, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.434).
2. Cour., PSYCHANAL. (dans le vocab. freudien). Motion pulsionnelle. Pulsion considérée sous son aspect dynamique. La motion pulsionnelle est la pulsion en acte, considérée au moment où une modification organique la met en branle (LAPL.-PONT. 1967).
B. — 1. DR. CONSTIT. Proposition faite dans une assemblée délibérante par un ou plusieurs de ses membres. Motion incendiaire, subversive; motion d'ajournement, de blâme; faire, déposer, rédiger une motion. Au moins, dans le parlement d'Angleterre, on n'a jamais fait l'incroyable motion, que celui qui ne se déciderait pas d'abord pour la guerre, par assis et levé, fût réputé suspect (DESMOULINS ds Vx Cord., 1793-94, p.212):
1. À notre avis, ce texte implique non seulement que la commission peut faire porter ses investigations sur des faits non visés par la motion de mise en accusation, mais encore qu'elle peut retenir à l'égard de l'accusé des inculpations non visées par la motion d'accusation. Ceci se déduit du fait que la motion d'accusation ne vise pas nécessairement une incrimination précise et que, le ferait-elle, elle saisit la Haute-Cour (et sa commission) in personam et non seulement in rem.
VEDEL, Dr. constit., 1949, p.548.
En partic.
a) Motion de censure. Motion par laquelle l'assemblée met en cause la responsabilité du gouvernement. La motion de censure ne peut être adoptée qu'à la majorité absolue des députés à l'Assemblée (Doc. hist. contemp., Constitution de 1946, 1946, p.188):
2. La Constitution a aussi donné naissance aux termes «motion d'investiture», et «motion de censure». En outre, le mot «motion» est quelquefois employé familièrement, comme l'équivalent de «proposition de résolution»: ainsi qu'en anglais, il est communément employé comme abréviation de «motion for a resolution». Dans la phrase: «motion d'ordre», cependant, le mot ne possède pas beaucoup plus de signification que le terme anglais «a point of order» (bien que se référant spécialement à l'ordre du jour).
LIDDERDALE, Parlement fr., 1954, p.143.
b) Motion d'ordre. Motion ayant pour objet l'ordre de la discussion. Ces motions d'ordre, renouvelées de Mirabeau, n'étaient plus que des armes hors d'usage, tirées d'un vieil arsenal (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.612). V. supra ex. 2.
c) Motion préjudicielle. Motion consistant soit à empêcher la discussion d'une question irrecevable soit à subordonner cette discussion au règlement d'une autre plus importante (d'apr. BRANC. Écon. 1978). La motion préjudicielle fut cependant repoussée, et l'Assemblée accepta de procéder comme dans le cas d'une question de confiance (LIDDERDALE, Parlement fr., 248 1954, p.143).
2. LING. ,,On a appelé quelquefois ainsi, par comparaison avec la flexion et la rection, la faculté qu'ont certains substantifs d'admettre un élargissement suffixal ou flexionnel qui leur donne valeur de féminins: fr. prince, princesse`` (MAR. Lex. 1933, p.124).
Prononc.:[], [mo-]. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1225 «mouvement» (GAUTIER DE COINCI, Mir. Vierge, éd. K. Koenig, II Mir 21, 307); spéc. XVe s. mocion de terre «séisme» (Chron. et hist. saint. et prof., Ars. 3515, f°67 v° ds GDF.); b) 1360 (Archives du Nord, B 1596, fol. 44 ds IGLF:qui ceulx de la ville ne se devront jamais armer ne faire mocions ne conspirations contre Monseigneur de Flandres); 2.1775 pol. (Journ. de Bruxelles, 15 déc., III, p.477 ds PROSCHWITZ Beaumarchais, p.271). Empr. au lat. motio «mouvement» d'où «impulsion» et «insurrection, révolte» (cf. NIERM.). au sens 2, le terme a été repris à l'angl. motion empr. au fr., attesté dep. le XIVe s. et qui, à partir du sens de «impulsion, incitation», prit celui de «suggestion, proposition», notamment «proposition formelle faite dans une assemblée délibérative» (1579-80 ds NED). Fréq. abs. littér.:170.
DÉR. 1. Motionnaire, subst. masc. Membre d'une assemblée délibérante qui dépose une ou plusieurs motions. Nous avons essayé plus d'une fois d'exciter l'animadversion de l'Assemblée contre les libellistes et les motionnaires incendiaires (Le Moniteur, t.2, 1789, p.549). On parle partout, dans les clubs et au coin des rues; il y a le motionnaire, état récent que cette ardeur de parler a institué. Un motionnaire est un coureur d'assemblées populaires, ayant dans la mémoire 300 ou 400 mots redondants, des phrases à effet, deux ou trois mouvements à tiroir (Le Parlement, 14 novembre 1869 ds Vivac. lang. ds journ. paris., 1869-87). []. 1re attest. 1789 (Le Moniteur, loc. cit., cf. aussi BRUNOT t.9, p.776 note10 et PROSCHWITZ Beaumarchais, p.272); de motion, suff. -aire2. 2. Motionner, verbe intrans., rare et vx. Déposer une ou plusieurs motions. Le grand borgne, avec son chapeau de trois pieds et sa cocarde comme une roue de charrue, parlait d'écrire à L'Ami du peuple et de lui dénoncer cette abomination; les autres l'approuvaient, ils voulaient motionner contre les généraux aristocrates (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.2, 1870, p.44). []. 1re attest. 1789 (Révol. de Par., t.IX, p.35, sept. 1789 ds BRUNOT t.9, p.776); de motion, dés. -er.
BBG. — DUB. Pol. 1962, p.348. — MACK. t.1 1939, p.105, 118, 123, 188, 275, 284, 287; t.2 1939, p.91, 282. — QUEM. DDL t.3 (s.v. motionner); 11 (s.v. motionnaire); 22 (s.v. motionner).

motion [mosjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIIIe; du lat. motio, du supin de movere « mouvoir ».
1 Vx, didact. Action de mouvoir. Impulsion. Par ext. Mouvement (→ les comp. Commotion, émotion, locomotion…).
2 (Sens ancien repris au XXe). Didact. (psychan.). || Motion pulsionnelle : la pulsion en tant que modification psychique (pulsion en acte).
0.1 Nous pensons qu'il ne convient pas de traduire Triebregung, comme on le fait souvent, par « émoi pulsionnel »(1)… Nous proposons de reprendre le vieux terme de motion, emprunté à la psychologie morale (…) Notons que « motion pulsionnelle » s'inscrit dans la série des termes psychologiques usuels motif, mobile, motivation qui, tous, font intervenir la notion de mouvement.
J. Laplanche et J.-B. Pontalis, Voc. de la psychanalyse.
1. Trieb = pulsion.
3 (1775; angl. motion). Mod. Proposition faite dans une assemblée délibérante par un de ses membres. || Faire, rédiger une motion (→ Leader, cit. 1). || Motion mise aux voix. || Voter, rejeter une motion.
1 Cette maxime de la souveraineté du peuple avait pourtant si bien exalté les têtes que l'Assemblée, au lieu de suivre prudemment le projet du comité de constitution, et de bâtir un édifice durable et régulier, s'abandonna tout entière au flux et reflux des motions, ainsi qu'à la fougue de ses orateurs, qui entassèrent à l'envi décrets sur décrets (…)
Rivarol, Politique, II.
2 C'est ça qui a décidé la Fédération de la Seine à voter cette motion sur la grève générale, en cas de menace de guerre.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 252.
Dr. constit. || Motion de censure : motion par laquelle l'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement (→ Question de confiance).
3 L'Assemblée nationale met en cause la responsabilité du Gouvernement par le vote d'une motion de censure. Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par un dixième au moins des membres de l'Assemblée nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit heures après son dépôt.
Constitution de 1958, V, 49.
Ellipt. || Censure : motion de censure. || Voter la censure.
Motion d'ordre, qui porte sur la forme d'une délibération.
4 Un représentant qui présente une motion d'ordre ne peut, dans son intervention, traiter du fond de la question en discussion.
Règlement intérieur de l'Assemblée générale de l'O. N. U., art. 73.
DÉR. Motionnaire, motionner, motionneur.

Encyclopédie Universelle. 2012.