moleskine [ mɔlɛskin ] n. f.
1 ♦ Tissu de coton très fort présentant une face satin et une face croisée.
2 ♦ Plus cour. Toile de coton revêtue d'un enduit mat ou verni imitant le cuir. « l'étroite salle, avec ses banquettes de moleskine » (Zola). « un fauteuil en moleskine noire [...] luisait bizarrement comme l'anthracite » (Le Clézio).
● moleskine nom féminin (anglais moleskin, de mole, taupe, et skin, peau) Étoffe de coton lustré, que l'on employait autrefois pour faire des doublures de vêtements. Toile vernie imitant le maroquin ou le cuir, constituée par une étoffe recouverte d'un enduit et d'un vernis. (Elle est utilisée en gainerie et en reliure.)
moleskine
n. f.
d1./d Coutil de coton lustré.
d2./d Toile cirée imitant le grain du cuir.
⇒MOLESKINE, MOLESQUINE, subst. fém.
A. — Étoffe de coton très fort présentant une face croisée et qui servait à faire notamment des doublures de vêtements d'hommes. Le Monsieur en habit de moleskine, qui regarde son bracelet-montre et ne quitte plus son tabouret de bar jusqu'à la sortie (COCTEAU, Théâtre poche, 1949, p.17). Moleskine. — Croisé très fort. Combinaison de tissage donnant d'un côté l'aspect satin et au revers, l'aspect croisé (THIÉBAUT, Fabric. tissus, 1961, p.71).
B. — Toile de coton recouverte d'un enduit, mat ou verni, qui lui donne l'aspect du cuir qu'elle imite. Sur la molesquine d'une banquette, La Guillaumette et Croquebol s'étaient affalés côte à côte (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 7, p.171). Un divan de moleskine, moelleux comme un lit (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p.187). Il me souvient encore des premières sensations de ma vie scolaire: l'odeur spécifique des cahiers vierges et des moleskines cirées des cartables, le mystère des livres tout neufs (VALÉRY, Variété IV, 1938, p.293):
• ♦ Après avoir déjeuné de pain et de lait, à sept heures trente-cinq, comme de coutume, portant sous le bras ma serviette de molesquine, que j'avais pris soin de ne point trop bourrer de livres, je descendis l'escalier...
A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p.320.
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1935: moleskine; LITTRÉ, ROB.: -leskine ou -lesquine; Lar. Lang. fr.: -leskine. Prop.CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr., 1971, p.206: -lesquine. Étymol. et Hist. 1. 1838 mole-skin «étoffe de velours de coton, que l'on emploie pour faire les doublures de vêtement» (Musée des Modes, p.5 ds BONN., p.95); 2.1858 (CHESN.: Moleskine-cuir ou cuir végétal, matière qui remplace le cuir vernis pour la chaussure et les confections de la sellerie). Empr. à l'angl. moleskin, comp. de skin «peau» et mole «taupe», att. dep.1668 comme terme désignant la fourrure de peau de taupe ou toute fourrure dont le rasage des poils lui donnerait un aspect semblable et att. dep. 1803 au sens 1, la surface du tissu étant rasée au cours de la fabrication de ce velours (cf. NED). Fréq. abs. littér.:50. Bbg. WEIL (A.). En Marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p.29.
ÉTYM. 1857, moleskine; molesquine, 1872; mole-skin, 1838; empr. à l'angl. mole-skin, proprt « peau de taupe ».
❖
1 Tissu de coton très fort présentant une face satin et une face croisée, généralement utilisé comme doublure de vêtements masculins.
2 Cour. Toile de coton revêtue d'un enduit mat ou verni imitant le cuir. || Cartable, sous-main de molesquine (→ Écran, cit. 1; 1. livre, cit. 7). || Fauteuils, sièges recouverts de molesquine (→ 2. Caler, cit. 2). || L'utilisation des plastiques a restreint celle de la molesquine.
1 (…) l'étroite salle, avec ses trois lustres, ses banquettes de moleskine, son escalier tournant drapé de rouge.
Zola, Nana, I.
2 C'était un fauteuil en moleskine noire, avec des bourrelets et des coutures apparentes. Il luisait bizarrement comme l'anthracite, il était neuf et glacé. Le dossier était de six bourrelets verticaux terminés par un bourrelet horizontal à la hauteur de la nuque.
J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 267.
➪ tableau Noms et types de tissus.
Encyclopédie Universelle. 2012.