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miser

miser [ mize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1669; de mise
1Déposer, mettre (un enjeu). blinder, 2. caver, jouer, parier, 2. ponter. Miser dix francs. Miser tout sur le rouge, à la roulette.
2Absolt Miser sur un cheval, aux courses. Fig. Miser sur les deux tableaux.
Fam. Miser sur : compter, faire fond sur. On ne peut pas miser là-dessus.
3Région. (Suisse) Acheter ou vendre (qqch.) aux enchères. Miser sur qqn, enchérir sur lui.
4Vulg. Posséder charnellement.

miser verbe transitif (de mise) Déposer une mise, un enjeu : Miser une grosse somme sur un cheval.miser (homonymes) verbe transitif (de mise)miser (synonymes) verbe transitif (de mise) Déposer une mise, un enjeu
Synonymes :
- caver
- coucher
- jouer
- ponter
miser verbe transitif indirect Parier sur quelqu'un, quelque chose, organiser son action en fonction de leur succès : Les architectes ont résolument misé sur le moderne. Compter sur quelque chose, sur son existence pour aboutir au résultat : Il misait sur la lassitude de ses adversaires pour l'emporter.miser verbe intransitif En Suisse, vendre ou acheter dans une vente aux enchères. ● miser (homonymes) verbe transitif indirectmiser (homonymes) verbe intransitif

miser
v. tr.
d1./d Déposer comme mise, comme enjeu. Miser dix francs.
Absol. Miser gros.
d2./d (Sans comp. dir.) Compter, faire fond sur. Je mise sur sa loyauté.
d3./d (Suisse) Vendre ou acheter aux enchères. Miser une armoire de style.

⇒MISER, verbe trans.
A. — 1. Région. (Suisse romande). Miser qqc.
a) Vendre quelque chose aux enchères. Ajoutez le vin de la Belletaz qu'on mise chaque année à la Vente (c'est le vignoble que la commune [de Payerne] possède sur le Léman, héritage des solides abbés bernois) (J. CHESSEX, Portrait des Vaudois, Lausanne, éd. Bertil Galland, 1972 [1968], p.194).
b) Acheter quelque chose par voie d'enchères. Pourquoi, Abraham Louis, quand j'ai misé le marais de Thiébaud Constant, que t'as poussé comme un fou? (Th. PERRIN, Un Bon rabistocage [rafistolage], Auvernier, s.d., p.8).
2. Miser sur qqn. Enchérir sur la mise de quelqu'un dans une vente aux enchères. Il faudrait s'entendre pour ne pas trop miser l'un sur l'autre (PIERREH. 1926).
Emploi abs. Personne ne misa et le meuble fut adjugé (Lar. 19e). Vente aux enchères où personne ne mise (Nouv. Lar. ill.).
B. — 1. JEUX. Miser une somme d'argent sur (telle ou telle éventualité, tel ou tel concurrent). Mettre une somme d'argent en enjeu. Miser tout sur le noir, sur le rouge. Ceux qui ont joué le gagnant se partagent l'ensemble des sommes misées sur les chevaux perdants (moins (...) [le] prélèvement de l'État) (ZITRONE, Courses, 1962, p.44).
Loc. fig. Tout miser sur le même cheval. Prendre un parti sans restriction, sans se réserver d'autres issues. Chacun a son but, n'est-ce pas? Moi, je me foutais de l'argent, de l'amour. Je voulais être un homme, un dur. J'ai tout misé sur le même cheval (SARTRE, Huis clos, 1944, 5, p.165).
[Sans compl. dir.] Il lui sembla soudain que la banque lui devait de l'argent non parce qu'il avait misé sur le numéro gagnant (...) mais de toute éternité, à cause de la fantaisie et de la liberté de son esprit (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p.358).
Loc. fig. Miser sur le mauvais cheval. Faire un mauvais choix. Ainsi j'avais, par goût profond de l'ordre, misé sur le mauvais cheval, joué la mauvaise carte (DUHAMEL, Cri des profondeurs, X, 1951 ds ROB.).
[Sans compl. prép.] Au foyer (...) une foule fièvreuse et bariolée [se] bouscule, autour des longs tapis verts: des turcos en permission misant les gros sous du prêt (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p.85). Dans le cas d'un gain au premier pari, on misera le même enjeu initial augmenté du premier gain (Jeux et sports, 1967, p.480).
Absol. Miser gros. Quand tout le monde aura misé, on commencera la partie (GUÉRIN 1892).
2. Au fig.
a) Escompter la réalisation de quelque chose, la réussite de quelque chose ou de quelqu'un.
[Le compl. prép. désigne un inanimé] Il y a tout de même des gens qui ont misé toute leur passion sur une technique (Civilis. écr., 1939, p.36-13).
♦[Sans compl. dir.] Miser sur l'avenir; miser sur une oeuvre; miser sur la réussite de qqn; miser sur le succès de qqc. L'instinct, sur quoi les jeunes artistes ont trop misé récemment, vous l'avez (BLANCHE, Modèles, 1928, p.205). Je ne pouvais pas oublier, malgré sa discrétion, qu'elle avait misé sur le ciel; mais je lui savais gré de se soucier si chaleureusement de moi et sa confiance me réconfortait (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p.222). Certains éleveurs, qui restent avant tout des spéculateurs, misent selon les périodes sur les céréales, la viande ou même les oléagineux (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1966, p.534).
[Le compl. prép. désigne une pers.] C'est sur Gontran pourtant, plus encore que sur moi, que j'avais misé jadis nos espérances (GIRAUDOUX, Simon, 1926, p.57).
♦[Sans compl. dir.] J'avais misé sur toi. J'ai perdu. Cela aussi était un songe (MONTHERL., Fils personne, 1943, I, 3, p.281):
1. Il faut que le parti ait été bien confiant, ou bien mal renseigné, lorsqu'il a misé sur Gide!... Quelle imprudence d'attacher tant de prix à l'affiliation d'un esprit aussi naturellement inapte à la conviction, toujours ailleurs que là où il semblait s'être fixé la veille!
MARTIN DU G., Notes Gide, 1951, p.1404.
b) Loc. Miser sur les deux tableaux. ,,Se ménager un intérêt, quel que soit de deux partis celui qui l'emporte`` (Ac. 1935):
2. ... il sut jouer avec adresse de l'hostilité entre les Mamelouks, maîtres de l'Égypte, et la famille de Saladin, restée maîtresse de la Syrie. En misant alternativement sur les deux tableaux, il obtint des Mamelouks la libération de ses soldats encore prisonniers, et faillit même un moment (...) se faire rétrocéder Jérusalem.
GROUSSET, Croisades, 1939, p.368.
C.Arg., vulg. Pénétrer sexuellement (dans une relation hétéro- ou homosexuelle). Synon. foutre (vulg.), mettre (vulg.). Si j'expire d'être misée Amour que ton aile m'emporte! Par le nectar qu'un vit m'apporte Il m'est si doux d'être arrosée (JARRY, Vers libres, in M. BÉALU, La Poésie érotique de langue française, 1971, p.286 ds CELLARD-REY 1980).
Au fig. Se faire miser. Être possédé. Loc. Aller se faire miser. [S'emploie pour signifier à qqn qu'on ne veut plus le voir, qu'on ne veut plus entendre parler de lui] Synon. aller se faire fiche, fam. (v. ficher3), aller se faire foutre, vulg. (v. foutre1), aller se faire voir (fam.). Tu les prends en long, en large ou en travers?... Va te faire miser, eh!... Va voir chez tonton, tu gagneras mieux ta croûte!... Mais ces expressions vite lancées, ne leur représentaient rien de précis (GENET, Querelle de Brest, III, 1947, p.317, ds CELLARD-REY 1980).
Prononc. et Orth.:[mize], (il) mise [mi:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1669 verbe intrans. «enchérir dans une vente aux enchères» (WIDERHOLD d'apr. FEW t.6, 2, p.188b); 1839-45 verbe trans. «mettre en enjeu» (BALZAC, Béatrix, p.41); 1935 miser sur les deux tableaux (Ac.). Dér. de mise; dés. -er. Fréq. abs. littér.:65.

miser [mize] v. tr.
ÉTYM. 1669; v. intr.; de mise, et -er.
1 Déposer, mettre (un enjeu). Caver, coucher, jouer, ponter. || Miser dix francs. || Miser tout sur le rouge, à la roulette.
1 (…) chaque joueur mise une faible somme. En jouant le joueur est tenu de faire une levée qui se paye au prorata de la mise.
Balzac, Béatrix, Pl., t. II, p. 350.
Régional (Suisse). Vendre ou acheter aux enchères.
2 Absolt. || Il faut miser avant le coup. || Miser sur un cheval, aux courses.Fig. || Miser sur les deux tableaux : se ménager un intérêt dans l'un et l'autre parti.
2 Ainsi j'avais, par goût profond de l'ordre, misé sur le mauvais cheval, joué la mauvaise carte.
G. Duhamel, le Cri des profondeurs, X.
3 Un incrédule qui se prend pour un incroyant ! C'est une espèce d'homme sur laquelle nous misons volontiers. — Misez, mon père, misez… mais je vous le répète : misez placé, pas gagnant.
J. Anouilh, Ornifle, I.
Fam. || Miser sur : compter, faire fond sur. || On ne peut pas miser là-dessus.
(1694). Régional (Suisse). || Miser sur qqn, enchérir sur lui.
3 Vulg., argotique (1895). Posséder charnellement (généralement en emploi factitif, cf. cit. 4).
4 L'Hollandaise court se barricader. Elle a peur de passer à la casserole. Faut dire qu'elle est religieuse, en plus de batave, merde ! Venir en Italie pour se faire miser quand t'appartiens à l'ordre des Sœurs du Caramel ou des Petites Marie-couche-toi-là de l'Enfant Jésus, ce serait bien un comble, non ?
San-Antonio, Remets ton slip, gondolier !, p. 39.

Encyclopédie Universelle. 2012.