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menée

menée [ məne ] n. f.
• 1080 « charge, sonnerie de charge »; de mener
1Vén. Voie que prend un cerf en fuite.
2(1461) Au plur. Agissements secrets et artificieux dans un dessein nuisible. intrigue, machination, 1. manœuvre. Menées subversives.
3Région. (Suisse) Amas de neige causé par la tempête. congère.

menée nom féminin (de mener) Route d'un cerf qui fuit. Synonyme de boutée. Dans certaines régions françaises ou en Suisse, congère. ● menée (synonymes) nom féminin (de mener)
Synonymes :
- boutée

⇒MENÉE, subst. fém.
I. — Ensemble de moyens secrètement mis en oeuvre pour faire aboutir un projet, pour nuire à une personne ou à une institution. Synon. agissements, complot, intrigue, machination, manoeuvre.
Au sing., rare, vieilli. On publie à grand bruit quelque noirceur nouvelle, quelque atroce menée qui fait frémir d'horreur les bons propriétaires (MICHELET, Peuple, 1846, p. 154).
Au plur., usuel. Perfides, secrètes menées; menées antimilitaristes, subversives. Vous rencontrerez des menées, du secret, des souterrains, une habile conduite de la vie pour arriver au succès (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1079). Les fameuses lois dites «scélérates» sur les menées anarchistes du 28 juillet 1894 (BARADAT, Organ. préfect., 1907, p. 146):
♦ ... il triompha, lorsqu'il parvint, après des intrigues sans nombre, de sourdes menées qui durèrent dix ans, à se faire nommer grand écuyer de Sa Sainteté.
ZOLA, Rome, 1896, p. 37.
II. A.VÉN. Voie que prend un cerf en fuite et où il entraîne à sa poursuite la meute et les chasseurs. Suivre la menée; être à la menée. Les chiens sonnant, les piqueurs chevauchant et cornant la menée (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 85).
B.HORLOG. ,,Chemin parcouru par une dent de roue, depuis le point où elle rencontre l'aile du pignon jusqu'à celui où elle la quitte`` (HAVARD 1889).
C.Région. (Suisse et Franche-Comté). Amas de neige amoncelé par le vent. Synon. congère. La neige (...) formant de véritables dunes blanches, des «menées» qui se déplaçaient rapidement sous l'effort du vent (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 63).
REM. 1. Menée, subst. fém., arg., homon. Douzaine. (Ds FRANCE 1907, ESN. 1966). 2. Menées, subst. fém. plur., homon. ,,Livre liturgique byzantin contenant mois par mois, du 1er septembre au 31 août, toutes les parties propres des fêtes fixes de l'année liturgique`` (Foi t. 1 1968). La plupart des menées sont divisées en 12 livres, soit un par mois (Mus. 1976).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 «signal prolongé qui accompagne la poursuite d'une troupe ennemie» (Roland, éd. J. Bédier, 1454: .VII. milie graisles i sunent la menee), en a. fr. seulement; 2. ca 1190 «poursuite de la bête chassée» (BÉROUL, Tristan, éd. A. Ewert, 4088), d'où 2e moitié XIIIe s. «voie où la bête chassée mène les chasseurs» (Chace dou cerf, 489 ds T.-L.); 3. 1458 surtout au plur. «actions, pratiques» (ARNOUL GRÉBAN, Mystère de la Passion, éd. O. Jodogne, 22335); en partic. 1461 «pratiques secrètes et artificieuses dont on se sert pour faire réussir quelque dessein» par longues subtiles menées (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, IV, 240); 4. 1644 pat. Suisse romande «amas de neige que la tempête amoncelle en certains endroits» (CHAILLET, M.N, 1886, 302 ds PIERREH.), dans les dict. comme région. franc-comtois à partir de LITTRÉ 1868; 5. 1765 horlog. (Encyclop. t.8). Part. passé fém. subst. de mener. Fréq. abs. littér.:102.

menée [məne] n. f.
ÉTYM. 1080, « charge, attaque », et comme t. de vén.; de mener.
1 Vén. Route, voie que prend un cerf en fuite et où il entraîne à sa poursuite la meute et les chasseurs. || Suivre la menée, être à la menée de la bête.
1 (…) toutes ces bêtes en mouvement, les unes pressées et fouaillées, les autres traquées et forcées, toutes hors d'elles-mêmes, les chiens sonnant, les piqueurs chevauchant et cornant la menée.
Valéry, Au sujet d'Adonis, in Œ., t. I, Pl., p. 85-56.
2 N. f. pl. (1647; sing., v. 1460). Cour. Agissements secrets et artificieux dans un dessein nuisible. Intrigue, machination, manœuvre. || Menées habiles, perfides, sourdes, sournoises, souterraines. || Être en butte aux menées, victime des menées d'une cabale. Complot, machination.
2 Cette lettre, remise aux mains de la police, avait révélé toutes les menées au moyen desquelles M. De Czernicheff était parvenu à corrompre la fidélité des bureaux.
Thiers, Hist. du Consulat et de l'Empire, XLIII.
Spécialt. || Menées antinationales, subversives (→ Fantoche, cit. 3). || Menées anarchistes, « incitation à renverser par la violence l'ordre social légalement établi » (Capitant).
3 (1644). Régional (Suisse, Franche-Comté). Amas de neige causé par la tempête.
3 (…) ces murs de planches destinés à briser l'élan et empêcher les « menées » de se former sur la route (…)
W. Dubois, En poussant nos clédars, p. 76.

Encyclopédie Universelle. 2012.