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médisant

médisant, ante [ medizɑ̃, ɑ̃t ] adj. et n.
• fin XIIe; p. prés. de médire
1Chargé de médisance. Propos, bavardages médisants. diffamatoire.
2 N. Personne qui médit. détracteur, diffamateur (cf. Mauvaise langue). « L'ironie veut qu'il n'y ait personne de plus vulnérable, de plus susceptible, de moins disposé à reconnaître ses propres défauts, que le médisant » (Cioran).
⊗ CONTR. Louangeur.

médisant, médisante adjectif et nom Qui médit, aime médire : Propos médisants.médisant, médisante (synonymes) adjectif et nom Qui médit, aime médire
Synonymes :
- commère (familier)
- détracteur
- potinier (vieux)

médisant, ante
adj. Qui médit. Parole médisante. Des gens médisants.

⇒MÉDISANT, -ANTE, part. prés., adj.et subst.
I. Part. prés. de médire.
II. Adjectif
A. —[En parlant d'une pers.] Qui médit de quelqu'un. Sous prétexte de gémir sur les faiblesses des autres, on les publie, on les exagère, on est médisant et calomniateur par charité (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p.541). Les Anglais sont impitoyablement médisants. Un homme est jugé sur un mot, et sans retour (MICHELET, Journal, 1834, p.150):
1. — Oh! pas du tout, répliqua la duchesse. Je ne sais pas qui a dit à Votre Altesse qu'elle était médisante. C'est au contraire une excellente créature qui n'a jamais dit du mal de personne, ni fait de mal à personne.
PROUST, Guermantes 2, 1921, p.485.
B. P. méton. [En parlant des attributs physiques ou moraux d'une pers., de ses paroles] Chargé de médisance. Synon. diffamatoire. Soit, comme ici, d'un œil caustique et médisant, En secouant le front, dira quelque plaisant, Que le ciel, moins propice, enviât à ma plume D'un sel ingénieux la piquante amertume (CHÉNIER, Épîtres, 1794, p.203). On sait comment, dans les provinces, les propos médisants se répètent, volent de bouche en bouche et s'exagèrent (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.271):
2. Est-ce le fait de vivre dans une loge ouverte à la rumeur du quartier qui lui donne l'humeur médisante d'une commère? Flatteur, verbeux, soufflant à pleine bouche la délation et le scandale, Julot appelle Louise Lecouvreur «ma tante» et son mari «Mimile».
DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.51.
III.Subst. Personne qui a pour penchant et pour habitude de médire. On va criant par-tout qu'à l'État inutiles Pour leur seul intérêt ils se montrent habiles: Ce sont discours de médisants (FLORIAN, Fables, 1792, p.136). Il résolut (...) de gratifier son troisième produit d'un nom si délibérément botanique qu'il fermerait le bec à tous les médisants (GIDE, Caves, 1914, p.758):
3. Si le médisant le plus mordant eût pu voir le début de cette scène, il aurait déjà reconnu la fausseté des calomnies lancées par les époux Olivier sur la demoiselle Fischer.
BALZAC, Cous. Bette, 1846, p.57.
REM. Médiseux, -euse, adj., pop., synon., région. (Normandie). Et quand m'sieu l'curé a donné son coup d'époussette, el' plus médiseux ed' la coummune il a el' bec clos! (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, III, 3, p.1234).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Ac. 1694 et 1718: mes-; dep. 1740: mé-. Fréq. abs. littér.:49. Bbg. QUEM. DDL t.20.

médisant, ante [medizɑ̃, ɑ̃t] adj. et n.
ÉTYM. V. 1155, mesdisant; p. prés. de médire.
1 Qui médit. Maldisant (vx), satirique (vx). || Célimène, jeune veuve coquette et médisante (→ Goujat, cit. 6). || « Le noir venin des langues médisantes » (→ Contrepoison).
1 On est d'ordinaire plus médisant par vanité que par malice.
La Rochefoucauld, Maximes, 483.
2 Je ne sais pas qui a dit (…) qu'elle est médisante. C'est au contraire une excellente créature qui n'a jamais dit du mal de personne, ni fait de mal à personne.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. VIII, p. 127.
(1619, in D. D. L.). || Propos, traits, bavardages médisants. Diffamatoire (→ Assouplir, cit. 5; grume, cit. 3).
2 N. (XIIIe). || Un médisant, une médisante. Caqueteur, détracteur, diffamateur, langue (mauvaise, méchante langue; langue d'aspic, de serpent, de vipère; langue venimeuse, vipérine…). → Médire, cit. 1. || Défendre un ami auprès d'un médisant (→ Exalter, cit. 11). — ☑ Prov. L'écoutant fait le médisant : celui qui écoute un médisant est aussi coupable que lui.
3 (…) le serpent a la langue fourchue et à deux pointes, comme dit Aristote; et telle est celle du médisant, qui d'un seul coup pique et empoisonne l'oreille de l'écoutant et la réputation de celui de qui elle parle (…)
Saint François de Sales, Introd. à la vie dévote, III, XXIX.
CONTR. Louangeur.
DÉR. Médisance.

Encyclopédie Universelle. 2012.