mandement [ mɑ̃dmɑ̃ ] n. m.
• v. 1120; de mander
1 ♦ Vx Ordre écrit. ⇒ instruction, ordre. Mandement du Roi.
2 ♦ (1611) Dr. can. Écrit par lequel un évêque donne aux fidèles de son diocèse des instructions ou des ordres relatifs à la religion, instruction pastorale.
● mandement nom masculin (de mander) Synonyme de lettre pastorale. Sous l'Ancien Régime, lettre à caractère administratif, présentant des formes simples et n'ayant qu'un effet temporaire. Instructions adressées par un seigneur féodal à ses officiers pour obliger ses feudataires à rendre les hommages qui lui sont dus. Ordre royal, à des autorités locales. ● mandement (synonymes) nom masculin (de mander)
Synonymes :
mandement
n. m. DR CANON écrit par lequel un évêque donne des instructions pastorales à ses diocésains. Mandement de carême.
⇒MANDEMENT, subst. masc.
A. —Ordre écrit qu'on fait tenir à quelqu'un. Le 7 juillet, le Duc quitta Pontoise avec une suite nombreuse de gens d'armes et de gentilshommes qui s'étaient rendus à mon mandement (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t 4, 1821-24, p. 234).
♦HIST. Ordre royal aux autorités locales. On exigeait, pour authentifier ce privilège de franc salé, un mandement du roi vérifié par la Chambre des comptes (R. DOUCET, Les Instit. de la Fr. au XVIe s., Paris, Picard, t. 2, 1948, p. 581).
♦P. ext. Ordre donné par une autorité. En règle générale, on avait une entière confiance en son esprit familier qu'on considérait comme son «père», et ce lien constituait la base de la foi d'un individu. Mais l'esprit était d'humeur capricieuse et retirait sa faveur dès que l'on enfreignait ses mandements (LOWIE, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 341).
— RELIG. CATHOL. Ordonnance ou notification qu'un évêque fait publier dans son diocèse. Les évêques écrivent des mandements en prenant possession de leur siège, et tous les ans au commencement du Carême; on les lit au Prône. Bossuet et Fénelon nous en ont laissé d'admirables (BACH.-DEZ. 1882):
• ♦ Il avisa un coin de mur où était placardée la plus pacifique feuille de papier du monde, une permission de manger des oeufs, un mandement de carême adressé par l'archevêque de Paris à ses «ouailles». Bahorel s'écria: — Ouailles, manière polie de dire oies.
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 304.
B. — DROIT
1. Vieilli. ,,Ordonnance d'un juge supérieur`` (LEP. 1948). Mandement à comparaître. Le Procureur du Roi adressera les réquisitions nécessaires aux agents de la force publique chargés de l'exécution des mandements de justice (Code pêche fluv., 1875, p. 32).
♦Mandement d'exécution. Formule conclusive qui rend exécutoires les grosses des jugements (d'apr. Lar. Lang. fr.).
2. ADMIN. ANC. ,,Circonscription territoriale qui groupait dans les Alpes du Dauphiné plusieurs paroisses ayant des alpages et des forêts en commun`` (FÉN. 1970). Elle [la vie sociale dans les vallées des Alpes] s'est constituée peu à peu, par de sages règlements. De l'esprit d'association qu'elle favorise sont nés ces mandements, ces syndicats d'irrigation, ces coutumes (VIDAL DE LA BL., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 264).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. «ordre» (Psautier Cambridge, éd. Fr. Michel, CXVIII, 6 [lat. mandata]); 1155 (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 6721); 1367 mendement «ordre écrit d'une autorité administrative» (Règlement de Charles V ds Ordonnances des rois de France, t. 5, p. 81); fin XVe s. «citation devant un tribunal» (GEORGES CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 84). Dér. de mander; suff. -ment1; cf. le lat. médiév. mandamentum «ordre» (1079 ds NIERM.), «notification d'un ordre en vertu du pouvoir judiciaire» (1103, ibid.).
mandement [mɑ̃dmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1120; de mander.
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1 Vx. Ordre écrit « qu'un supérieur envoie afin qu'on l'exécute » (Furetière). ⇒ Demande (impérative), instruction. || Mandement du Roi.
♦ (1840). Mod. || Mandement (ou bordereau) de collocation. || Mandement d'exécution : formule exécutoire. ⇒ aussi Contrainte (4.).
1 Le monde (…)
Croit que, pour m'inspirer sur chaque événement,
Apollon doit venir au premier mandement.
Boileau, Épîtres, VI.
2 (1611). Dr. canon. Écrit par lequel un évêque donne aux fidèles de son diocèse des instructions ou des ordres relatifs à la religion. ⇒ Instruction (pastorale). || Mandement de l'archevêque (cit. 2), de l'évêque (cit. 3). || Mandement de carême.
2 Nous vous mandons de publier, dans vos prônes et prédications, la Constitution ci-dessus traduite, avec notre présent mandement, pour être suivie et exécutée dans tout notre diocèse (…)
Bossuet, Mandement du 3 sept. 1699.
3 (…) il me paraît bien hardi dans ce siècle de mettre son nom et ses titres à la tête de ses œuvres. Les évêques n'y manquent pas; et dans les gros in-quarto qu'ils nous donnent sous le titre de Mandements, on remarque d'abord leurs armoiries (…) ensuite il est dit un mot de l'humilité chrétienne, et ce mot est suivi quelquefois d'injures atroces contre ceux qui sont, ou d'une autre communion, ou d'un autre parti.
Voltaire, Dict. philosophique, Auteurs.
Encyclopédie Universelle. 2012.