mamelle [ mamɛl ] n. f.
1 ♦ Organe glanduleux (glande mammaire) qui, chez les femelles des mammifères, sécrète le lait. — (Chez la femme) Vx Sein. Enfant à la mamelle. Mod. et péj. Gros sein. — (Chez les animaux) Mamelles de la chèvre, de la vache. ⇒ 1. pis. Les douze mamelles de la truie. ⇒ tétine. Bout de la mamelle. ⇒ tette, trayon.
2 ♦ Par ext. Vx Le même organe atrophié et rudimentaire chez l'homme. Sous la mamelle gauche, dans le cœur.
3 ♦ Fig. « Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée » (Sully) . « acier, verre, béton, les trois mamelles du design » (San-Antonio).
● mamelle nom féminin (latin mamilla, diminutif de mamma, sein) Organe glandulaire qui, chez la femme et les femelles de certains animaux, sécrète le lait. Symbole littéraire de ce qui nourrit : Le labourage et le pâturage sont les deux mamelles de l'État. Partie latérale de la paroi du sabot du cheval. Chacun des deux endroits où finit le garrot dont est composé l'arçon du devant de la selle. ● mamelle (citations) nom féminin (latin mamilla, diminutif de mamma, sein) Maximilien de Béthune, baron, puis marquis [1601] de Rosny, duc de Sully Rosny-sur-Seine 1559-Villebon, Eure-et-Loir, 1641 Labourage et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée et les vrais mines et trésors du Pérou. Économies royales ● mamelle (difficultés) nom féminin (latin mamilla, diminutif de mamma, sein) Orthographe Mamelle s'écrit avec un seul m. Parmi les mots de la même famille, certains s'écrivent avec un seul m : mamelon, mamelonné, mamelu, mamillaire ; d'autres avec deux : mammaire, mammectomie, mammifère, mammite. Remarque Les mots de la famille de mamelle qui prennent deux m ont été formés tardivement sur l'élément mamm(a-, i-, o-), du latin mamma, mamelle, sein. ● mamelle (synonymes) nom féminin (latin mamilla, diminutif de mamma, sein) Organe glandulaire qui, chez la femme et les femelles de...
Synonymes :
- glande galactophore ou mammaire
- glande mammaire
mamelle
n. f. Organe glandulaire propre aux femelles des mammifères placentaires et marsupiaux, qui sécrète le lait.
⇒MAMELLE, subst. fém.
I.— ANATOMIE
A.— Organe propre aux mammifères, constitué par la glande destinée à la sécrétion lactée, la peau qui la recouvre et la couche de tissu adipeux intermédiaire, et qui est situé sur la partie centrale du tronc. Synon. pis, tétine (pour un animal). Mamelles d'une brebis, d'une vache; mamelles flasques, pendantes, remplies de lait. Une belle chèvre tachetée de blanc et de noir, la mamelle pleine et rebondie comme une outre de lait (LAMART., Tailleur pierre, 1851, p. 417). La biche, blonde comme les feuilles mortes, broutait le gazon; et le faon tacheté, sans l'interrompre dans sa marche, lui tétait la mamelle (FLAUB., St Julien l'Hospitalier, 1877, p. 97) :
• 1. En même temps que la nuit venait, l'inquiétude était venue aux bêtes, qui n'avaient pas été traités de tout le jour. Elles venaient avec leurs mamelles gonflées, tendant leurs mufles du côté du chalet...
RAMUZ, Gde peur mont., 1926, p. 188.
— En partic.
1. [Chez la femme] Chacun des deux organes situés à la partie antérieure et supérieure du thorax, et qui sécrètent le lait destiné au nourrisson, et constituent la poitrine. Synon. sein. Sucer la mamelle. La nourrice parut (...). Et de son corsage ouvert, elle tira une pesante mamelle, molle et lourde de lait comme celles qui pendent sous le ventre des vaches (MAUPASS., Mt-Oriol, 1887, p. 278). Quand j'entrai dans le petit café, il y avait don Pasquale, la jeune fille elle-même, et l'énorme mamma toute en mamelles (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 207) :
• 2. Glazirne (...) prit son nourrisson, le mit à l'une de ses mamelles, suspendit à l'autre l'enfant de Céluta et s'assit à terre. Quand l'épouse de René vit cette pauvre esclave presser sur son sein les deux petites créatures (...); quand elle la vit les nourrir (...) elle adressa au ciel la prière de la reconnoissance.
CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 400.
♦ (Enfant) à la mamelle. (Enfant) en bas âge, encore allaité par sa mère. Une mère furieuse poignardant ses deux enfants encore à la mamelle (A. FRANCE, Clio, 1900, p. 81).
— Loc. fig.
♦ Dès la mamelle. Dès le plus jeune âge. Je fus dès la mamelle un homme de douleur (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 135).
♦ (Être) à la mamelle. (Être) étroitement dépendant (de quelqu'un). Croyez-moi enfin sevré de M. de La Mennais : on n'est pas éternellement à la mamelle; je suis aussi libre de lui que possible (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1835, p. 234).
♦ (Prendre qqn) à la mamelle. (Prendre quelqu'un) qui est trop jeune, dépourvu d'expérience. Je ne parle pas de l'usage ridicule de mettre à la tête d'un régiment, un marquis au maillot, ou un vicomte à la mamelle; ils ont des titres, des parchemins, des privilèges; (...) ils sont venus au monde pour commander (NERVAL, Fayolle, 1855, p. 120). Ce journal ferait bien de ne point prendre ses rédacteurs à la mamelle (G. LEROUX, Myst. ch. jaune, 1907, p. 58).
2. [Chez l'homme] Cet organe, mais non développé. Racine est malade à mourir; (...) le médecin (...) lui fit une incision cruciale au côté droit, un peu au-dessous de la mamelle (MAURIAC, Vie Racine, 1928, p. 221).
— P. métaph., vieilli. La mamelle gauche. Le cœur (siège des sentiments, des passions). Nous supposons que l'idée de savoir votre femme possédée par un autre, vous soulève fortement la mamelle gauche (BALZAC, Physiol. mar., 1826, p. 115).
♦ N'avoir rien sous la mamelle gauche. Ne pas avoir de courage, d'honneur. Des voyous qui n'ont rien sous la mamelle gauche pour les grands sacrifices à la patrie (GONCOURT, Journal, 1870, p. 592) :
• 3. ... quand Chanoine, qui n'a jamais vu le dossier, déclare impudemment qu'à ses yeux Dreyfus est coupable, M. de Freycinet ministre ne sent rien sous la mamelle gauche qui le pousse à dire ce qu'il croit la vérité.
CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 432.
B.— [P. anal.]
1. [d'aspect] C'est elle [la mer] qui jeta les tendres mamelles des îles cuites ensuite au dur soleil et enchaînées plus tard les unes près des autres (MAURRAS, Chemin Paradis, 1894, p. 204). Le 3, cette double mamelle sans corps, nourrice des dieux trinitaires (ARNOUX, Chiffre, 1926, p. 163).
— BOT. Variété de champignon. Mamelle blanche, brune, rayée (DG).
2. [de fonction] Cette feuille séminale est son unique mamelle [du germe de blé], qui s'alimente d'une côté de la farine du grain, et pousse de l'autre une radicule (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 57).
C.— P. métaph. et au fig. Ce qui nourrit, est source de subsistance pour le corps, l'esprit. Je n'avais plus en France de biens et d'asile : la patrie était devenue pour moi un sein de pierre, une mamelle sans lait (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 529). L'Égypte a besoin de ses deux Nils, de ses deux fleuves dans un même lit, de ces deux mamelles. L'une la nourrit et l'autre la désaltère (MORAND, Route Indes, 1936, p. 149) :
• 4. ... de notre malheur un bonheur du moins va sortir : la paysannerie française à demi détruite se reconstituera, et nos enfants affamés retrouveront leur vieille nourrice et se disputeront ses mamelles, dont parlait Sully : labourage et pâturage...
MAURIAC, Journal occup., 1944, p. 312.
II.— Domaine techn. (relatif au cheval)
A.— Partie latérale du sabot du cheval située entre la pince et le quartier. (Dict. XIXe s. et XXe s. et CASS.-MOIR. 1979).
B.— Région équivalente de la pince du fer à cheval (Dict. XIXe s. et XXe s. et CASS.-MOIR. 1979).
C.— Chacune des deux parties latérales du garrot formant l'arçon avant de la selle (Dict. XIXe s. et XXe s. et CASS.-MOIR. 1979).
REM. Mamelliforme, adj. Qui évoque la forme d'une mamelle. Des dos bombés, mamelliformes, débordent comme des poitrines flasques (SEM, Ronde de nuit, 1923, p. 24).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. 1121-34 « partie glanduleuse du sein chez la femme » (PHILIPPE DE THAON, Bestiaire, éd. E. Walberg, 404); fin XIIe s. chez la femelle des animaux (La Folie Tristan d'Oxford, éd. E. Hœpffner, 281); 2. ca 1170 p. ext. chez l'homme memele (CHRÉTIEN DE TROYES, Erec, éd. M. Roques, 2187); 3. fig. 1553 « ce qui donne l'aliment moral, intellectuel » (La Bible, De l'imprimerie Jean Gérard, Isaïe, 66, 11 d'apr. FEW t. 6, p. 130b). II. P. anal. 1. 1690 technol. (FUR. : Les Selliers appellent les mammelles de l'arçon, l'endroit où finit l'arcade); 2. 1867 « partie latérale de la corne dans le pied d'un cheval » (LITTRÉ). Du lat. mamilla, dér. de mamma « mamelle » même mot que mamma « maman, grand-mère, nourrice ». Fréq. abs. littér. : 542. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 335, b) 785; XXe s. : a) 664, b) 334.
DÉR. 1. Mamelé, -ée, mamellé, -ée, adj. Qui porte des mamelles. Animaux mamelés. Le reptile découvre un buste mamelé, pourvu de bras et d'une tête de femme (FULCANELLI, Demeures philosophales, t. 1, 1929, p. 217). — [mam()le] ou [-(l)e] et [-mele]. ROB., Lar. Lang. fr. : mamelé ou mamellé. — 1re attest. 1772 animaux mamellés (ADANSON, Cours d'histoire naturelle ds LITTRÉ Suppl.); de mamelle, suff. -é. 2. Mamelu, -ue, adj. Qui a de grosses mamelles. Une blonde, chevelue, bouclée, mamelue, joufflue s'exécuta, jouant comme un clown virtuose de la trompette (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 236). Une Auvergnate mamelue, moustachue, méfiante (ARNOUX, Roi, 1956, p. 220). Emploi subst. Pour la nourrice, au lieu de cette fine artiste, une mamelue poilue, bourrue, eût bien suffi (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 210). — [mamly]. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1re attest. 1549 mammelue (EST.); de mamelle, suff. -u.
mamelle [mamɛl] n. f.
ÉTYM. V. 1119; mamele, fin XIe, au sens 2; du lat. mamilla.
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1 Organe glanduleux (glande mammaire) spécial aux femelles des mammifères et sécrétant le lait.
a (Espèce humaine). Vx et méd. Sein. || Mamelle droite, gauche. || Sucer la mamelle (→ Instinct, cit. 12). || Les Amazones (cit. 1) se brûlaient la mamelle droite. || Femme qui a de grosses mamelles. ⇒ Poitrine, et, plais., mamelu. — ☑ (1675). Loc. Enfant à la mamelle, qui tète encore. Par ext. En bas âge.
1 (…) elle trouva moyen de dérober (…) le petit Joas encore à la mamelle, et le confia avec sa nourrice au grand-prêtre (…)
Racine, Athalie, Préface.
2 Vous (les femmes) êtes les grâces du jour, et la nuit vous aime comme la rosée. L'homme sort de votre sein pour se suspendre à votre mamelle et à votre bouche (…)
Chateaubriand, Atala, « Les chasseurs ».
♦ Mod. et péj. Sein (gros ou flasque).
3 (…) mamelles qui pendent comme des sacs vides sur les cercles du thorax (…)
Loti, l'Inde (sans les Anglais), V, IX.
♦ (XVIe). Fig. Littér. || Dès la mamelle : dès la plus tendre enfance (→ Lettre, cit. 10).
b (Animaux). Mod. || Mamelles d'une tigresse (→ Impitoyable, cit. 4). || Mamelles de la brebis, de la chèvre (→ Bique, cit. 1), de la vache… ⇒ Pis. || Les douze mamelles de la truie. ⇒ Tétine. || Bout de la mamelle. ⇒ Tette, trayon. || Inflammation des mamelles. ⇒ Mammite.
4 Les vierges aux seins d'ébène (…)
Faisaient jaillir des mamelles
De leurs dociles chamelles
Un lait blanc sous leurs doigts noirs.
Hugo, les Orientales, I, III.
5 Petit faon encore aux mamelles, il se tenait debout (…) auprès de sa mère allongée. Il (…) fouillait de son menu nez noir sous la lourde cuisse repliée.
M. Genevoix, la Dernière Harde, I, I.
2 Par ext. Vx. Le même organe, mais atrophié et rudimentaire chez l'homme (→ Clou, cit. 5). — Par métaphore. || Sous la mamelle gauche : dans le cœur (→ Débauche, cit. 6). ☑ N'avoir rien sous la mamelle gauche : n'avoir ni cœur ni courage.
6 Quand il n'y a rien sous la mamelle gauche, il ne peut y avoir rien de complet dans la tête. Le génie, c'est un grand cœur.
Hugo, Post-Scriptum de ma vie, « Tas de pierres », VI.
3 (1553). Fig. Ce qui alimente, ce qui est source de richesses. || « Labourage (cit. 1 et 2) et pâturage sont les deux mamelles dont la France est alimentée » (Sully).
7 Paris ! feu sombre ou pure étoile ! (…)
Mamelle sans cesse inondée
Où pour se nourrir de l'idée
Viennent les générations !
Hugo, les Voix intérieures, IV, II.
♦ ☑ Par allusion à la phrase de Sully :
8 Où sont l'éloquence et l'esprit, ces deux mamelles du dialogue ?
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », II.
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II
1 (1867). Techn. Chacune des deux parties de la pince d'un fer à cheval.
2 (1690). Rembourrage du collier d'un cheval, qui protège l'encolure.
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DÉR. Mamelé ou mamellé, mamellaire, mamelliforme, mamelon, mamelu.
Encyclopédie Universelle. 2012.