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maléfice

maléfice [ malefis ] n. m.
• 1273; « méfait » 1213 et jusqu'au XVIe; lat. maleficium « méfait », de l'adj. maleficus
Sortilège malfaisant, opération magique visant à nuire. ensorcellement, envoûtement, sort, sortilège. Croire aux maléfices. Il prétend être victime d'un maléfice. « On était généralement d'accord qu'un maléfice avait été jeté sur lui » (Gobineau). Objets destinés à écarter les maléfices. amulette, fétiche, grigri, mascotte.

maléfice nom masculin (latin maleficium, méfait) Pratique rituelle magique visant à nuire à quelqu'un dans sa personne ou dans ses biens. ● maléfice (citations) nom masculin (latin maleficium, méfait) Victor Segalen Brest 1878-Huelgoat 1919 Il est des gens dont l'approche équivaut à tous les maléfices. Les Immémoriaux Plonmaléfice (synonymes) nom masculin (latin maleficium, méfait) Pratique rituelle magique visant à nuire à quelqu'un dans sa...
Synonymes :
- diablerie
- ensorcellement
- envoûtement
- fascination
- magie noire
- satanisme
- sorcellerie

maléfice
n. m. Opération magique destinée à nuire; mauvais sort, enchantement. Syn. sortilège.

⇒MALÉFICE, subst. masc.
A. —Opération magique, sortilège qui vise à nuire à une personne, à ses biens, animaux ou récoltes; résultat de cette action. L'opinion la plus commune parmi les nobles et le vulgaire, c'est que la maladie du roi était l'effet de quelque maléfice ou sortilége (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 71). Que peut le crime contre la créature désirée qui n'est pas consentante? D'où le recours aux envoûtements et aux maléfices en ce siècle de Racine qui est celui de la Brinvilliers (MAURIAC, Mém. intér., 1959, p. 164):
♦ L'envoûtement qui consistait à perdre un ennemi en faisant fondre ou en criblant de piqûres son effigie était un procédé de sorcellerie que n'ignorait aucune des cours princières de l'Europe médiévale. Les ducs de Bourgogne furent fréquemment en butte à des maléfices de ce genre.
R. ALLEAU ds Encyclop. univ. t. 15 1973, p. 177.
SYNT. Affreux, dangereux, horrible maléfice; rituel des maléfices; exercer un maléfice contre, sur les animaux, sur qqn; jeter un maléfice sur qqn; mourir, faire mourir par maléfice; subir un maléfice; être victime d'un maléfice; conjurer, détourner, dissiper, rompre un maléfice; délivrer, libérer qqn d'un maléfice; s'adonner aux maléfices; user de maléfices.
DR., vieilli. On l'aurait pu traduire en jugement pour maléfice (SAINTE-BEUVE, Poisons, 1869, p. 109).
Convaincre qqn de maléfice. Accuser quelqu'un d'user de pratiques magiques. Jadis l'impossibilité qu'éprouvaient les sorcières de verser des larmes servait à l'Inquisition de preuve pour les convaincre de maléfice et de magie (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 63).
En partic. [Le pouvoir maléfique est attribué à un lieu, à un objet] Maléfice d'une pierre. On aurait cherché le détour à deux heures de marche plutôt que de traverser ce méchant coin. Il est des endroits de maléfice où, comme si le lieu le portait, arrivent de tristes accidents (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 232). Son actuel propriétaire (...) troublé peut-être par le maléfice attaché à ce joyau unique, aurait décidé de l'offrir au Smithsonian Institute de Washington (METTA, Pierres préc., 1960, p. 70).
B. —[Avec un sens affaibli]Charme, influence puissante.
[Avec une coloration positive] Les heures qu'un prestige, un maléfice lui avaient fait croire différentes des autres (PROUST, Swann, 1913, p. 316). C'était ce pouvoir moral, cet art de maléfice qu'elle enviait et qui lui faisait dire: «Elle a quelque chose» (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1937, p. 214).
[Avec une coloration négative] J'ai vécu dans une sorte de stupeur agissante, ensorcelé, et comme encerclé de je ne sais quel tout-puissant maléfice (DU BOS, Journal, 1927, p. 180). Votre Altesse est pleine de pensées tristes. Comment n'en subirais-je pas le maléfice? (MONTHERL., Malatesta, 1946, IV, 9, p. 534).
Prononc. et Orth.: [malefis]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 «crime, méfait» (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 224, ligne 21); ,,pas d'un usage ordinaire`` ds Trév. 1771; 2. 1279 melefice «sortilège malfaisant» (LAUR., Somme, B.N. 938, f° 21 r° ds GDF. Compl.); 1366 art de malefice (Mir. de St Ignace, 647 ds Mir. N. D. par personnages, IV, 96 ds T.-L.). Empr. au lat. class. maleficium «mauvaise action, méfait, crime», en lat. d'époque impériale et b. lat. «mauvais charme, sortilège» (v. TLL s.v., 175, 46), de maleficus, v. maléfice. Fréq. abs. littér.: 126.

maléfice [malefis] n. m.
ÉTYM. 1273; « méfait » 1213, jusqu'au XVIe; lat. maleficium « méfait », mais déjà maleficum, neutre subst. de l'adj. maleficus, a, chez Tacite, le sens de « enchantement, charme ».
1 Sortilège malfaisant, opération magique visant à nuire à qqn, dans sa personne ou dans ses biens. Diablerie, ensorcellement, envoûtement, fascination, magie, œil (mauvais œil), philtre, sorcellerie, sortilège (→ Essentiel, cit. 6). || On l'accusait de faire mourir des troupeaux par maléfice. || Sociétés, milieux où l'on croit aux maléfices. || Il prétend être victime d'un maléfice. Sort (jeter un). || Les ignobles maléfices employés par la Montespan pour tenir le roi (→ Luxure, cit. 5). || Nouer l'aiguillettepar maléfice. || Objets destinés à écarter les maléfices. Amulette, fétiche, mascotte.
1 (…) la déclaration du roi de 1672 (…) défendit aux tribunaux d'admettre les simples accusations de sorcellerie (…) si, depuis 1672, il y a eu encore des accusations de maléfices, les juges n'ont condamné, d'ordinaire, les accusés que comme des profanateurs, qui d'ailleurs employaient le poison.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, XXXI.
2 (…) l'arrêt, que l'on trouve encore dans les pièces de ce procès, en date du 18 août 1639, déclarant Urbain Grandier dûment atteint et convaincu du crime de magie, maléfice, possession, ès-personnes d'aucunes religieuses ursulines de Loudun (…)
A. de Vigny, Cinq-Mars, V.
3 (…) l'automne, qui est une saison où les sorciers et les follets commencent à se donner du bon temps, à cause des brouillards qui les aident à cacher leurs malices et maléfices.
G. Sand, la Petite Fadette, XI.
4 (…) comme rien n'expliquait un mal si subit, on était généralement d'accord qu'un maléfice avait été jeté sur lui, et on se demandait d'où venait le coup. Les uns prétendaient savoir que les Mouradzyys l'avaient commandé, les autres accusaient tout bas le vieil Osman d'être le meurtrier et d'avoir payé l'assassinat magique à un docteur juif.
A. de Gobineau, Nouvelles asiatiques, p. 235.
2 Rare. Objet utilisé pour cette opération.
5 On ouvrit la chambre du sorcier; on y trouva les maléfices et il fut condamné à être pendu.
Voltaire, in Lafaye, Dict. des synonymes, Magie, maléfice…
CONTR. Conjuration.

Encyclopédie Universelle. 2012.