Akademik

fascination

fascination [ fasinasjɔ̃ ] n. f.
XIVe; lat. fascinatio
Action de fasciner (2.).
1Action qu'exerce (qqn, qqch.) sur une personne en fixant son regard, sa pensée. Pouvoir de fascination d'un hypnotiseur. hypnotisme.
2Vive influence, profonde impression exercée sur qqn ou subie par qqn. enchantement, ensorcellement, envoûtement, séduction. Elle exerce sur lui une étrange fascination. magnétisme. « Quiconque excède les limites que la moyenne des hommes s'assigne exerce une sorte de fascination » (Daniel-Rops). La fascination de l'aventure. appel.

fascination nom féminin (latin fascinatio, -onis, enchantement, charme) Action de fasciner, fait d'être fasciné, hypnotisé : La fascination qu'exerce la flûte sur les serpents. Attrait irrésistible, prestige, séduction : Cette musique exerce une véritable fascination sur les auditeurs.fascination (citations) nom féminin (latin fascinatio, -onis, enchantement, charme) Pierre Joseph Proudhon Besançon 1809-Paris 1865 L'homme est principalement une puissance d'action, la femme une puissance de fascination. La Pornocratie ou les Femmes dans les temps modernes fascination (synonymes) nom féminin (latin fascinatio, -onis, enchantement, charme) Action de fasciner , fait d'être fasciné, hypnotisé
Synonymes :
- charme
- hypnotisme
Attrait irrésistible, prestige, séduction
Synonymes :
- attirance
- attraction
- attrait
- enchantement
- ensorcellement
- envoûtement
- séduction

fascination
n. f.
d1./d Action de fasciner; fait d'être fasciné.
d2./d Fig. Enchantement, attrait irrésistible. La fascination de la gloire.

⇒FASCINATION, subst. fém.
A.— Attrait irrésistible et paralysant exercé par le regard sur une personne, un animal. La fascination du serpent sur un oiseau. Il ne le quittait pas des yeux, il subissait la fascination qui le clouait là, en dehors de son vouloir (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 335) :
1. ... il y a un magnétisme dans l'être humain, comme il y a une fascination exercée par certains animaux sur d'autres espèces d'animaux pour les attirer et les soumettre.
SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 257.
P. ext. Attrait exercé par une lumière, un objet brillant, le mouvement de l'eau, l'eau elle-même. La fascination de l'eau. Gisors hypnotisé par sa lampe, réfugié dans cette fascination (MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 412). La lumière (...) ébranle physiquement nos nerfs optiques, crée à la longue une fascination, presque un début d'hypnose (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 133) :
2. Bien que j'aie entrevu un grand nombre de pays fameux, nul ne m'attire davantage que cette région des étangs lorrains. Son délaissement et sa délicatesse épurée exercent sur mon esprit une véritable fascination.
BARRÈS, Serv. All., 1905, p. 1.
B.— Au fig. Attirance qui subjugue. La fascination de Bonaparte; exercer une fascination sur qqn. Les fascinations de la tristesse ne sont pas moins dangereuses que celles du bonheur; elles attirent même davantage (FLAUB., Corresp., 1847, p. 50). Être sous la fascination de qqn, de qqc. Tout un peuple sous la fascination du sublime moral, éperdu d'admiration, d'émotion, d'adoration (AMIEL, Journal, 1866, p. 114). Subir la fascination de qqn, de qqc. Tous les caprices de celui qu'elle a soumis et qu'elle tient sous l'empire d'une fascination invincible (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 19). Aucun de nous, jeune ou vieux, n'est sûr qu'il ne va pas rencontrer l'être dont il subira jusqu'à la mort la fascination (BARRÈS, Jard. Oronte, 1922, p. 19) :
3. Peut-être l'Allemagne commence-t-elle à subir, à son tour, la fascination du désastre qui n'avait, longtemps, paralysé que ses ennemis?
DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 633.
En partic. Enchantement. La fascination de la beauté, du passé :
4. Ah! que je vous ai quittée à contretemps pour moi, dans un moment où la fascination de ces heures uniques, de ce magique jardin me rendait persuasif...
MICHELET, Journal, 1860, p. 621.
Prononc. et Orth. :[]. Pour [-ss-] cf. fasciner. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1488 (La Mer des Histoires, I, 50b, édit. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 65). Empr. au lat. class. fascinatio « enchantement, charme ». Fréq. abs. littér. :266. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 214, b) 325; XXe s. : a) 487, b) 480.

fascination [fasinɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XIVe; lat. fascinatio, du supin de fascinare. → 2. Fasciner.
Action de fasciner (2. Fasciner); résultat de cette action.
1 Action qu'exerce (qqn, qqch.) sur une personne en fixant son regard, sa pensée. || Le pouvoir de fascination d'un hypnotiseur. Hypnotisme. || La fascination que la vipère exerce sur le rossignol ( Fasciner, cit. 4).
1 L'homme, soumis à l'action du chef-d'œuvre, palpite, et son cœur ressemble à l'oiseau qui, sous la fascination, augmente son battement.
Hugo, Post-Scriptum de ma vie, Utilité du beau, I.
2 Quant à la fascination, la stupeur créée, — comme la longue station dans un paysage éclairé par la lune, et ce calme vous entourant de bandelettes, — l'attente indéfinie, — tout l'être devenant un sens passif, un œil qui ne voit plus qu'une chose, une oreille qui suit, précède, obéit, — obéit en devançant — et tout l'être devenant inhabité par soi-même, désert comme ce lieu lunaire, prêt à recevoir une volonté étrangère.
Valéry, Suite, p. 71-72.
2 Vive influence, profonde impression exercée sur qqn ou subie par qqn. Attrait, charme, enchantement, ensorcellement, envoûtement, séduction. || Cet orateur exerce sur son auditoire une étrange fascination. Ascendant, attraction. || Elle exerce sur lui une sorte de fascination. Magnétisme. || Pouvoir de fascination de la musique, de la mer, du désert. || La fascination de l'aventure. Appel.
3 Je connais des femmes qui ont plus de reparties qu'elle, plus de montant, plus de feu de conversation; mais ce qu'elle a et ce que je n'ai vu qu'à elle, c'est une fascination de l'être entier qui n'est précisément ni dans l'esprit, ni dans le corps; qui est partout et qui est nulle part.
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, t. I, VII.
4 Une sorte de fascination affreuse le retenait cloué à la place d'où il observait et dominait toute cette scène. Il était là, presque incapable de réflexion et de mouvement, comme anéanti par de si abominables choses vues de près.
Hugo, les Misérables, III, VIII, XX.
5 (…) à aucune époque de son histoire la Grèce continentale n'a cessé de subir le contact et la fascination du monde oriental. Elle a toujours regardé vers l'Archipel, l'Égypte, la Syrie, la Perse même, et plus loin, — vers l'Inde. Alexandre pendant quelques années réalisa son rêve.
Louis Bertrand, le Livre de la Méditerranée, p. 320.
6 Par quoi pouvait-il (Talleyrand) attacher ? Par ce don de séduction, ce pouvoir de « fascination » dont a parlé Mme de la Tour du Pin et qui faisait dire à Napoléon — parfois comme envoûté — : « Vous êtes un diable d'homme ! »
Louis Madelin, Talleyrand, V, XL.
7 Quiconque excède les limites que la moyenne des hommes s'assigne exerce une sorte de fascination, dont on peut saisir un reflet — à vrai dire, de qualité médiocre — dans le prestige qu'ont sur les foules le héros de cinéma ou le champion de boxe.
Daniel-Rops, Ce qui meurt et ce qui naît, p. 32.

Encyclopédie Universelle. 2012.