malandrin [ malɑ̃drɛ̃ ] n. m.
• fin XIVe; it. malandrino
♦ Vieilli ou littér. Voleur ou vagabond dangereux. ⇒ brigand. « ce malandrin qui coula la plus grande part de ses jours dans les cabarets » (Lemaitre).
● malandrin nom masculin (italien malandrino) Au Moyen Âge, en France, bandit de grand chemin. Vieux. Voleur, brigand.
malandrin
n. m. Vieilli, litt. (Cour. à Haïti) Vagabond, voleur, brigand.
⇒MALANDRIN, subst. masc.
HIST. Membre des bandes de pillards qui ravageaient la France au XIVe s. Qui nous protégera contre les Anglais, les Navarrois, (...) et tous les malandrins qui courent la campagne? (MÉRIMÉE, Jacquerie, 1828, p. 17). Tout avait passé sur ce noir pays [la Bretagne] (...) les routiers, les malandrins, les grandes compagnies, René II (...) le «bon duc de Chaulnes» branchant les paysans sous les fenêtres de madame de Sévigné (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 7).
— P. ext., vieilli ou littér. Brigand, voleur de grand chemin, mauvais garçon. Habile, joyeux, petit malandrin; attaque, repaire de malandrins; être détroussé par un malandrin; (contrée) mis(e) à sac par des malandrins; se conduire comme un malandrin. Des bandes sillonnent, comme des courants, le flot des curieux: monômes d'étudiants, files de malandrins conduits par des jeunes gens du faubourg (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 401). Il courut chez lui, trouva la grande maison familiale vide et pillée. Les gens avaient cassé les vitres. Des malandrins avaient volé les meubles. Plus personne, pas même un domestique (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 446). Il arrive que des voisins (...) tirent des coups de feu sur les ombres de ces malandrins nocturnes (BARIÉTY, COURY, Hist. méd., 1963, p. 612).
♦En appos. avec valeur d'adj. Oh! tant qu'on le verra trôner, ce gueux, ce prince, Par le pape béni, monarque malandrin, (...) Je ne fléchirai pas! (HUGO, Châtim., 1853, p. 428). Et Turc à la face camuse sert son dieu Lafolie contre les dieux malandrins (A. FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 164).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. «bandit, voleur» (FROISSART, Chron., éd. G. Raynaud, t. 10, p. 177: Or regardés de la nature des malandrins de ce païs [Naples]). Empr. à l'ital. malandrino «id.» (dep. 1re moitié du XIVe s., BARTOLOMEO DA S. CONCORDIO ds BATT.; déjà lat. médiév. malandrenus en 1280 à Venise ds DU CANGE), dér. du lat. malandria «espèce de lèpre» (d'où ital. malandra «plaie qui se forme au jarret du cheval», XVIe s. ds BATT., et fr. malandre): le sens originel a prob. été «mendiant lépreux» (cf. lat. médiév. malandresus en 1362, lettre de Jeanne reine de Naples aux Marseillais ds DU CANGE). V. FEW, loc. cit., et COR.-PASC. Fréq. abs. littér.:38. Bbg. HOPE 1971, p.43. — KOHLM. 1901, p.49. — SAIN. Sources t.2 1972 [1925], p.89. — SAR. 1920, p.53. — WIND 1928, p.201.
malandrin [malɑ̃dʀɛ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1360, en parlant des brigands de la région de Naples; ital. malandrino, du rad. de l'occitan landra « battre le pavé », selon P. Guiraud. Cf. landrin, régional, « fainéant ».
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1 Hist. Brigand appartenant à des bandes de pillards qui ravagèrent la France au XIVe siècle.
1 Un fléau, formé en France, au milieu des guerres funestes d'Édouard III et de Philippe de Valois, se répand dans l'Allemagne. Ce sont des brigands qui ont déserté de ces armées indisciplinées, où on les payait mal (…) on les appelle malandrins, tard-venus, grandes compagnies.
Voltaire, les Annales de l'Empire, 1365.
2 Vieilli ou littér. Voleur ou vagabond dangereux. ⇒ Bandit, brigand. || Canailles, truands, malandrins de la Cour des Miracles.
2 Ce truand, ce ruffian, ce malandrin qui coula la plus grande part de ses jours dans les cabarets, dans les geôles et dans les bouges publics (…)
Jules Lemaître, Impressions de théâtre, III, « Villon ».
Encyclopédie Universelle. 2012.