magnanimité [ maɲanimite ] n. f.
• 1265; lat. magnanimitas
1 ♦ Vx Grandeur d'âme, noblesse.
2 ♦ Mod. littér. Clémence, générosité. Faire appel à la magnanimité du vainqueur. Magnanimité de qqn envers, pour, à l'égard de qqn. — Par ext. La magnanimité d'un pardon.
● magnanimité nom féminin (latin magnanimitas, -atis) Caractère de quelqu'un, de son comportement qui est magnanime : Faire preuve de magnanimité à l'égard de vaincus. ● magnanimité (synonymes) nom féminin (latin magnanimitas, -atis) Caractère de quelqu'un, de son comportement qui est magnanime
Synonymes :
- bonté
- clémence
- générosité
- grandeur d'âme
- noblesse
Contraires :
- rancune
magnanimité
n. f. Litt. Générosité, clémence.
⇒MAGNANIMITÉ, subst. fém.
A. — Vieilli
1. Vertu poussant à agir, de façon désintéressée et au mépris du danger, pour réaliser ou incarner un idéal. Synon. grandeur d'âme, héroïsme. La magnanimité d'un héros. Il semble toujours, quand on lit, ou quand on écoute [au théâtre], à ces écoles de magnanimité, qu'on se serait sacrifié soi-même avec un plaisir enthousiaste, avec un élan magnifique (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Infirme, 1888, p. 750). La mort affrontée ou subie avec magnanimité (BLONDEL, Action, 1893, p. 384):
• .... l'idéal de la magnanimité est un idéal spécifiquement païen, qui s'oppose à l'idéal spécifiquement chrétien de l'humilité, et ce n'est que par un surprenant illogisme ou par un coup de génie plus surprenant encore qu'un saint Thomas d'Aquin a pu unir dans sa pensée ces deux idéals.
R.-A. GAUTHIER, Magnanimité, Paris, Librairie philos. J. Vrin, 1951, p. 489.
2. Caractère magnanime (d'un attribut de la personne, d'un comportement). Une femme très distinguée sacrifiait tout son bonheur plutôt que de mettre son amant dans le cas de pouvoir former le moindre doute sur la magnanimité de son orgueil (STENDHAL, Amour, 1822, p. 75).
B. — En partic.
1. Vertu de clémence, générosité et indulgence envers l'ennemi vaincu, le faible. Il avait dû la vie à la magnanimité d'un insurgé qui, le tenant sous son pistolet, au lieu de lui brûler la cervelle, avait tiré en l'air (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 719). On gagne du prestige en prouvant sa magnanimité, son humanité, non pas en tuant des hommes (Jeux et sports, 1968, p. 780).
♦Magnanimité envers, pour (...) qqn. Rouget conseillait la magnanimité à l'égard des ennemis - «Épargnez ces tristes victimes, à regret armées contre vous» (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 251).
2. Caractère magnanime (d'un attribut de la personne, d'un comportement). La manie des scènes, combat simulé pour obtenir une victoire facile et jouir de la magnanimité du pardon (car il est à remarquer que c'est celui qui a fait la scène qui éprouve le besoin de pardonner à ceux qui la subissent) (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 561).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1265 «grandeur d'âme» (BRUNET LATIN, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, II, 23, p. 194); 2. av. 1615 «caractère de ce qui est magnanime» (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, 448 ds IGLF: la magnanimité de ses faits). Empr. au lat. magnanimitas «grandeur d'âme». Fréq. abs. littér.:143. Bbg. QUEM. DDL t.12.
magnanimité [maɲanimite] n. f.
ÉTYM. V. 1265; lat. magnanimitas, de magnanimus → Magnanime.
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1 Vx. Qualité d'une personne magnanime (1.). ⇒ Grandeur (d'âme), noblesse. || Magnanimité des héros (cit. 22). || « Soutenir son rang avec cœur (cit. 106) et magnanimité » (Corneille).
1 La magnanimité est un noble effort de l'orgueil, par lequel il rend l'homme maître de lui-même, pour le rendre maître de toutes choses.
La Rochefoucauld, Maximes supprimées, 628.
2 La magnanimité n'est que la grandeur d'âme devenue instinct, enthousiasme, plus noble et plus pure par son objet et par le choix de ses moyens, et qui met dans ses sacrifices je ne sais quoi de plus fort et de plus facile.
Encycl. (Diderot), art. Magnanime.
2 (1689). Mod. et littér. Clémence, générosité. ⇒ Bonté, cœur, noblesse. || Faire appel à la magnanimité du vainqueur. — Par ext. Caractère de ce qui est magnanime. ⇒ Bienveillance. || Magnanimité d'un pardon.
3 Il n'y a point d'offres de toutes choses que le Roi ne lui ait faites : la générosité, la magnanimité ne passe point plus loin (…)
Mme de Sévigné, 1142, 28 févr. 1689.
4 On dit que Molière donna cent louis à Racine pour l'encourager à entreprendre une tragédie. Cette générosité de la part d'un comédien, qui n'était pas riche, me touche autant que la magnanimité d'un conquérant qui donne des villes et des royaumes.
5 Ce coupable, à qui S. M. l'Empereur et Roi avait fait grâce lors de la pacification définitive (…) n'a reconnu la magnanimité du souverain que par de nouveaux crimes (…)
Balzac, Mme de La Chanterie, Pl., t. VII, p. 307.
Encyclopédie Universelle. 2012.