lydien, ienne [ lidjɛ̃, jɛn ] adj.
• 1546; de Lydie, lat. Lydia, prov. d'Asie Mineure
♦ De Lydie.
♢ Mus. Mode, ton lydien : ton grec (fa), appliqué souvent au cinquième mode grégorien.
● lydien nom masculin Langue parlée en Lydie pendant l'Antiquité. (Connue par des inscriptions trouvées à Sardes et datant du VIe au IVe s. avant J.-C., elle a des traits communs avec le hittite et le louvite.) ● lydien, lydienne adjectif et nom De la Lydie. Dès le IXe s., se dit du 5e mode ecclésiastique de fa.
⇒LYDIEN, -ENNE, adj. et subst.
A. — 1. (Personne) originaire de la Lydie (région située en Asie Mineure à l'extrémité occidentale du plateau anatolien), appartenant au peuple qui y développa une brillante civilisation dont l'apogée se situe au VIIe-VIe siècle avant Jésus-Christ. La Lydienne épuisée, qui se lasse d'Adonis (FLAUB., Tentation, 1849, p. 219). Les Lydiens avaient (...) établi en Asie Mineure, des itinéraires qui ne différaient guère de ce que l'on peut appeler une route (ALBITRECCIA, Gds moyens transp., 1931, p. 10).
2. Propre à la Lydie, à la civilisation ancienne qui s'y développa. Civilisation, puissance lydienne; flûte lydienne. La première Éphèse, située à l'embouchure du Caystre, en bordure de la mer, était un port florissant sous la domination lydienne, puis persane (LAVEDAN, Urban., 1926, p. 24).
— Spéc., subst. masc.
♦LING. Langue asiatique parlée dans la Lydie antique. Outre les voyelles a e i o u, le lydien possède des voyelles nasalisées a et e et une voyelle de timbre indécis, transcrite (Lang. Monde 1952, p. 209).
♦MUS. Mode lydien, p. ell. le lydien.Ton aigu (ton des lamentations) dans la musique grecque ancienne; cinquième mode grégorien. [Beethoven] sut ouvrir à la Variation une voie nouvelle qui se révèle à nous (...) dans le sublime Adagio, en «mode lydien», du XVe [Quatuor], op. 132 (D'INDY, Compos. mus., t. 2, 1, 1897-1900, p. 476). Chez les Grecs, les modes avaient des dénominations ethniques rappelant clairement leur origine: ... le lydien, d' ut à ut, et son plagal l'hypolydien, de fa à fa (COMBARIEU, Mus., 1910, p. 136).
B. — GÉOL. Pierre lydienne, p. ell. lydienne, subst. fém. Concrétion siliceuse noire utilisée comme pierre de touche pour les essais de métaux précieux. Des lydiennes à nodules phosphatés (Encyclop. univ. t. 7 1970, p. 241, col. c).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1546 mus. «mode de la musique grecque antique» de ton Phrygien en Lydien (J. MARTIN, trad. de F. COLONNA, Discours du songe de Poliphile, 105 r° [Club des Libr. de France] ds QUEM. DDL t. 15), attest. isolée; à nouv. au XVIIIe s. 1705 (BROSSARD, p. 274); 2. 1732 «qui appartient à la Lydie, habitant ou originaire de Lydie» cavalerie lydienne; colonie lydienne (Trév.); 3. 1732 minér. pierre lydienne (ibid.). Dér. du nom de la Lydie province d'Asie Mineure; suff. -ien. Fréq. abs. littér.:23.
lydien, enne [lidjɛ̃, ɛn] adj. et n.
ÉTYM. 1546, mus.; de Lydie, province d'Asie Mineure de la Grèce antique.
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♦ Didact. Qui se rapporte à la Lydie, à ses habitants.
♦ Spécialt (mus.). || Mode lydien, et, n. m., le lydien : mode de la musique grecque antique correspondant à la gamme de fa sans altération. Mode de la musique ecclésiastique médiévale.
0 (…) deux jeunes religieuses placées devant la prieuse, accompagnaient l'office avec des flûtes lydiennes en ton lydien naturel.
Nerval, Voyage en Orient, Introd., XIII.
♦ N. || Un Lydien, une Lydienne : habitant, habitante de la Lydie.
♦ N. m. (XIXe). Ling. || Le lydien : langue rattachée à l'indo-européen, qui était parlée par les habitants de la Lydie.
➪ tableau Classification des langues.
Encyclopédie Universelle. 2012.