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ludique

ludique [ lydik ] adj.
• 1910 philos.; du lat. ludus « jeu »
1Relatif au jeu. Activité ludique des enfants.
Philos., sc. humaines Relatif au jeu en tant qu'élément du comportement humain. L'attitude ludique. « Fonctions ludiques de l'État » (G. Bouthoul). Subst. Le ludique : l'activité, le comportement du jeu. « Le ludique, activité libre par excellence » (Caillois). ludisme.
2(v. 1960) Pour jouer, de jeu. « Ce n'est pas un outil, c'est un instrument ludique, un cerceau » (O. R. T. F., 1971).

ludique adjectif (latin ludus, jeu) Qui relève du jeu : L'activité ludique des enfants.

ludique
adj. Didac. Qui concerne le jeu, qui est de la nature du jeu. L'activité ludique est indispensable à la maturation du psychisme chez l'enfant.

⇒LUDIQUE, adj.
A.— PHILOS., SC. HUM. Qui concerne le jeu en tant que secteur d'activité dont la motivation n'est pas l'action efficace sur la réalité mais la libre expression des tendances instinctives, sans aucun contrôle d'efficacité pragmatique. La conscience artistique semble réaliser un équilibre tourmenté et qualitativement unique entre les tendances introversives, ludiques, spectaculaires et le goût de la réalisation (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 392). Le symbolisme ludique peut (...) arriver à remplir la fonction de ce que serait pour un adulte le langage intérieur, mais (...) l'enfant a besoin d'un symbolisme plus direct qui lui permette de revivre cet événement (J. PIAGET, B. INHELDER, La Psychol. de l'enfant, Paris, P.U.F., 1966, p. 48).
Théorie ludique du mensonge des enfants. ,,Théorie qui explique les écarts de leur imagination par leur tendance à jouer`` (LAL. 1968).
Activité ludique. Activité qui se dépense dans le jeu (v. ce mot I A 1); activité dont la motivation est l'assimilation du réel au moi et qui permet au jeune enfant d'assurer son équilibre affectif et intellectuel. Chez l'adolescent et l'adulte, l'activité ludique peut persister ou reparaître chaque fois que la maturation de l'esprit est insuffisante (...), chaque fois que l'équilibre psychique s'établit mal (POROT 1960) :
On a pu appliquer au jeu la définition que Kant a donnée de l'art : « Une finalité sans fin », une réalisation qui ne tend à rien réaliser que soi (...). Avec cette définition concorde la distinction que Janet a faite entre l'activité réaliste ou pratique et l'activité ludique ou activité de jeu.
H. WALLON, L'Évolution psychol. de l'enfant, Paris, Armand Colin, 1968 [1941], p. 59.
Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Synon. de ludisme. En ce sens le ludique, activité libre par excellence, est le profane pur, il n'a pas de contenu, il n'entraîne sur d'autres plans aucun effet qu'il n'ait été loisible d'éviter (R. CAILLOIS, L'Homme et le sacré, Paris, Gallimard, 1950 [1939], p. 201).
SYNT. Assimilation, attitude, caractère, conduite, domaine, élément, esprit, invention, manifestation, pensée, structure, tendance ludique.
B.— P. ext. Relatif au jeu, qui en a les caractéristiques. C'est pas un outil, c'est un instrument ludique, un cerceau (O.R.T.F., 16 janv. 1971 ds GILB. Mots nouv. 1971).
Prononc. :[lydik]. Étymol. et Hist. 1910 (H. FLOURNOY, Esprits et médiums, Préf., p. 7 ds ROB. Suppl. : théorie ludique ou scénique de la médiumnité); 1910 (E. CLAPARÈDE, Vocab. techn. et crit. de la philos. ds B. de la Sté fr. de philos., juillet, p. 186 ds QUEM. DDL t. 12 : théorie ludique du mensonge des enfants [...] activité ludique [...] Sauf erreur, Flournoy l'a employé dans Des Indes à la planète Mars). Dér. sav. du lat. ludus « jeu, amusement »; suff. -ique. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 51. — Sculpt. 1978, p. 539.

ludique [lydik] adj.
ÉTYM. 1910, Claparède, Flournoy; dér. sav. du lat. ludus « jeu ».
Didactique.
1 Relatif au jeu. || L'activité ludique des enfants. Jeu (cit. 2).
(1910, Flournoy). Philos., sc. humaines. Relatif au jeu en tant qu'élément du comportement humain. || « Sans un certain maintien de l'attitude ludique, aucune culture n'est possible » (trad. J. Huizinga, Homo ludens). || Activité ludique : activité de jeu, qui se dépense dans le jeu. Ludisme. || « Fonctions ludiques de l'État » (G. Bouthoul, Sociologie de la politique). || Théorie ludique du mensonge des enfants, celle « qui explique les écarts de leur imagination par leur tendance à jouer » (Lalande).
1 (…) une phase (…) où son imagination puérile (du sujet) se met tout naturellement à jouer au désincarné (…). C'est ce qu'on pourrait appeler la théorie ludique ou scénique de la médiumnité (…)
Th. Flournoy, Esprits et Médiums, Préface, p. 7 (1910).
2 On eût aimé(1) des descriptions séparées de chacune des composantes de l'esprit ludique; l'attente de l'arrêt du sort, le désir de prouver sa propre excellence, le goût de la compétition ou du risque, la part de la libre improvisation, la façon dont elle s'accommode du respect des règles, etc.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 201 (Appendices : Jeu et Sacré, 1946).
1. Dans le livre de Huizinga : Homo ludens.
3 Il est bien entendu que la puissance d'écrire, le pouvoir d'écrire n'est ni dans l'œuvre ni dans l'écrivain qui prend sa décision, mais dans le mouvement pulsionnel et ludique (car c'est un jeu), qui « fait » écrire et est capable de produire ce mouvement dans un autre (…)
J. Gillibert, la Création littéraire, in la Nef, no 31, p. 97.
N. m. || Le ludique : l'activité, le comportement du jeu. Ludisme.
4 En ce sens le ludique, activité libre par excellence, est le profane pur, il n'a pas de contenu, il n'entraîne sur d'autres plans aucun effet qu'il n'ait été loisible d'éviter.
Roger Caillois, l'Homme et le Sacré, p. 210.
5 Qu'en est-il d'une partie d'échecs jouée sur ordinateur ? Où est l'intensité propre aux échecs, où est le plaisir propre à l'ordinateur ? L'une est de l'ordre du jeu, l'autre du ludique.
J. Baudrillard, De la séduction, p. 217.
2 (V. 1960). Pour jouer, de jeu. || « Un instrument ludique, un cerceau » (O. R. T. F., 16 janv. 1971).
COMP. V. Ludisme.

Encyclopédie Universelle. 2012.