littéralement [ literalmɑ̃ ] adv.
• 1465; de littéral
2 ♦ En prenant le mot, l'expression au sens propre, au sens fort. ⇒ véritablement (cf. À la lettre). Il m'a littéralement claqué la porte au nez.
● littéralement adverbe D'une manière littérale, à la lettre : Traduire littéralement. Absolument, tout à fait : Il était littéralement épouvanté. ● littéralement (difficultés) adverbe Registre Littéralement au sens de « à la lettre, dans un sens strict » s'emploie dans tous les registres : traduire un texte littéralement ; au sens de « très, à l'extrême » (il est littéralement épuisé), le mot relève de l'expression orale non surveillée. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer les équivalents : complètement, extrêmement, au plus haut point, au plus haut degré, etc.
littéralement
adv.
d1./d Didac. à la lettre. Traduire littéralement.
d2./d Au sens strict du mot. Je suis littéralement affamé. Syn. véritablement.
⇒LITTÉRALEMENT, adv.
A. — D'une manière littérale, conforme à la lettre. Sa déposition [d'un navigateur], que je citerai littéralement sans me permettre d'autre observation que de comparer l'auteur avec lui-même (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. LXIII). Ces lignes que je traduis littéralement, ont inspiré à sir James Tuckett les pages les plus suaves, peut-être, de son œuvre (FRANCE, Île ping., 1908, p. 151) :
• 1. Je travaille à mon article. Je crois que tu en seras content. Après de grandes luttes je suis revenu presque littéralement à la première rédaction. Mais je sens que j'ai tort sur un point au moins.
RIVIÈRE, Corresp. [avec Alain-Fournier], 1907, p. 244.
B. — En prenant le mot au sens littéral. Elle [la Grande-Bretagne] a à peu près toutes les îles qu'avait l'Espagne, et qui, presque littéralement, étaient innombrables (HUGO, Rhin, 1842, p. 451). La dernière demi-heure de leur présence fut, (...) littéralement tordu de douleurs que j'étais, un supplice que je voudrais bien ne plus avoir à recommencer (DU BOS, Journal, 1927, p. 207) :
• 2. ... [il] leur lisait quelques morceaux de la Bible, puis nous faisait tous mettre à genoux et prononçait de ferventes et longues prières. Souvent il se roulait littéralement par terre, frappait le plancher de son front et se frappait la poitrine à coups redoublés.
CONSTANT, « Cahier rouge », 1830, p. 79.
— P. ext. [Le mot convenant parfaitement] Absolument, tout à fait. Un jour que je n'avais plus rien, littéralement rien, et qu'ayant dîné pour moins que rien, je me prélassais encore dans ma gondole (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 192). Ce tympan a été littéralement copié par des sculpteurs de bien moins de génie (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 841).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1465 (Lett. de L. XI, II, 282 ds GDF. Compl.). Dér. de littéral; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 541. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 393, b) 658; XXe s. : a) 692, b) 1 195.
littéralement [liteʀalmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1465, sens 2; de littéral.
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1 (1577). D'une manière littérale, conforme à la lettre. || Copier, traduire littéralement un texte (→ Exprimer, cit. 28). || Citer littéralement.
1 Quand la parole de Dieu, qui est véritable, est fausse littéralement elle est vraie spirituellement.
Pascal, Pensées, X, 687.
2 En prenant le mot, l'expression au sens littéral. || Il était littéralement fou (cit. 28). || L'habitude (cit. 48) est littéralement une seconde nature.
2 (…) il déchaîna « les terribles cuirassiers » du général d'Hautpoul, que Marbot vit fondre avec une telle rapidité sur les lignes ennemies qu'ils la couchèrent littéralement par terre.
L. Madelin, Histoire du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, XX.
Encyclopédie Universelle. 2012.