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litote

litote [ litɔt ] n. f.
liptote 1521; bas lat. litotes, gr. litotês « simplicité »
Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Euphémisme par litote. On se sert d'une litote quand on suggère une idée par la négation de son contraire (ex. Ce n'est pas fameux pour C'est mauvais; « Va, je ne te hais point » [Corneille]). « Le classicisme tend tout entier vers la litote » (A. Gide). ⊗ CONTR. Hyperbole.

litote nom féminin (grec litotês, simplicité) Figure de rhétorique consistant à affaiblir l'expression de la pensée pour laisser entendre plus qu'on ne dit. (Par exemple le « Va, je ne te hais point » de Chimène à Rodrigue, dans le Cid de Corneille.)

litote
n. f. Figure de rhétorique consistant à dire moins pour faire entendre plus. Dans "le Cid", Chimène use d'une litote quand elle dit à Rodrigue: "Va, je ne te hais point", pour lui faire comprendre qu'elle l'aime.

LITOTE, subst. fém.
A. — Figure de rhétorique consistant à dire moins pour laisser entendre beaucoup plus qu'il n'est dit. La litote sévit à la fois dans le peuple (« Toi, je vais te caresser l'échine... ») et chez les précieuses (« Il n'est pas mal, ce tableau! ») (MORIER 1961) :
Le théâtre classique n'est bien que dans la litote. HENRIET : La litote? Qu'est-ce que c'est que ça? SEVRAIS : C'est quand on dit moins que ce qui est. Quand Suréna et Eurydice se sont quittés en s'aimant du fond de leur cœur, mais Eurydice dit seulement : notre adieu ne fut point un adieu d'ennemis.
MONTHERL., Ville dont prince, 1951, II, 2, p. 885.
B. — P. méton. Expression utilisant ce procédé. Il y a un certain goût classique qui voit la perfection de l'art dans une litote perpétuelle, dans une sobriété hyperbolique où on ne parlerait que par sous-entendu (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 133).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1521 liptote (FABRI, Rhet., f° 62 r° ds GDF. Compl.); 1730 (DU MARSAIS, Des tropes, Paris, Brocas, p. 118 ds QUEM. DDL t. 25). Empr. au b. lat. des grammairiens litotes, gr. « simplicité, absence d'apprêt » et terme de rhét. « figure par laquelle on laisse entendre plus qu'on ne dit ». Fréq. abs. littér. : 22.

litote [litɔt] n. f.
ÉTYM. 1521, liptote; bas lat. litotes, grec litotês « simplicité », déjà employé en rhétorique.
Didact. Figure de rhétorique qui consiste à atténuer l'expression de sa pensée pour faire entendre le plus en disant le moins. Diminution, exténuation (vx). || Euphémisme par litote. || Pratiquer la litote. || Importance de la litote dans l'art classique. || On se sert d'une litote quand on suggère une idée par la négation de son contraire (ex. : « Va, je ne te hais point », mots par lesquels, dans le Cid, Chimène avoue à Rodrigue qu'elle l'aime toujours).
Expression dans laquelle cette figure est mise en œuvre. || « Ce n'est pas mauvais, c'est pas dégueulasse » pour « c'est très bon » est une litote.
0 — Je ne sais si je hais tous les Français, dit Éva, perfectionnant l'exemple classique de la litote : je hais la France.
Giraudoux, Siegfried et le Limousin, p. 166.
CONTR. Hyperbole (cit. 2).
DÉR. Litotique.

Encyclopédie Universelle. 2012.