litharge [ litarʒ ] n. f.
• 1314; lithargyre XIIIe; lat. d'o. gr. lithargyrus « pierre d'argent »
♦ Minér. Oxyde naturel de plomb.
♢ Chim. Protoxyde de plomb (PbO) fondu et cristallisé en lamelles d'un jaune rougeâtre. La litharge entre dans la fabrication des verres au plomb, des vernis pour poterie, des pigments, des siccatifs.
● litharge nom féminin (grec litharguros, pierre d'argent) Forme orthorhombique du protoxyde de plomb PbO obtenue vers 650-700 °C. (La litharge sert à fabriquer du cristal, des émaux, des verres techniques et permet d'obtenir divers composés chimiques du plomb [pigments, siccatifs, etc.].)
⇒LITHARGE, subst. fém.
A. — MINÉR. Oxyde naturel de plomb. (Dict. XXe s.).
B. — CHIM. Protoxyde de plomb fondu, cristallisé en lames de couleur jaune ou rouge, souvent utilisé comme siccatif ou colorant de peinture et vernis (symb. PbO). Les couleurs claires sont à base de plomb ou de céruse, la teinte étant donnée par l'addition en quantité minime d'une autre couleur; et le siccatif destiné à faire sécher plus vite la peinture est de la litharge (MACAIGNE, Précis hyg., 1911, p. 314). Henri Ier, prince de Bouillon, se laissa ainsi séduire par un soi-disant rose-croix errant qui vint le trouver à Sedan, se targuant de posséder le secret du grand œuvre. Sa méthode était fort simple : un grain de poudre rouge de sa préparation devait être mêlé à quelques onces de litharge (protoxyde de plomb fondu et cristallisé) (CARON, HUTIN, Alchimistes, 1959, p. 49).
— [En tant que produit utilisé autrefois pour la falsification des vins] Cette première espèce de colique (...) survient aux personnes qui font usage de vins, que les marchands ont adoucis et frelatés avec la litharge et autres préparations de plomb (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 184).
♦ P. méton. Vin altéré par la litharge. Ce mascaron de gémonies (...) dont la litharge et le rogomme avait raviné la face (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 10). P. métaph. Les hommes de ce temps-ci ont reconnu leur goût de la vie à cette amertume de litharge que M. Dumas leur faisait boire à même ses pièces! (BOURGET, Nouv. Essais psychol., 1885, p. 44).
— Arg. Tomber de la litharge. Pleuvoir (d'apr. RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 341 et ESN. 1966).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1240 litargerie (The Chirurgia of Roger of Salerno, éd. D.J.A. Ross, 253 v ds Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 246) et formes variées aux XIIIe-XIVe s. litargire, litargite, litargie, lutargie; 1314 litarge (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, éd. A. Bos, t. 1, p. 284). Empr. au gr. , même sens.
DÉR. Lithargé, lithargiré, -ée, adj. Qui contient de la litharge, qui est altéré par la litharge. La [colique] minérale survient principalement aux ouvriers qui font usage du plomb dans leurs travaux, ou à ceux qui ont bu du vin lithargiré (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 186). — []. Att. ds Ac. dep. 1798. Lithargiré [-]. — 1res attest. 1762 (vin) litargiré (J.-J. ROUSSEAU, Émile, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, livre III, p. 452), 1766 vin lithargé (Dict. portatif des arts et métiers, s.v. cabaretier, p. 187); de litharge, suff.-é.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 55 (s.v. lithargé).
litharge [litaʀʒ] n. f.
ÉTYM. 1314, au sens 2; lat. lithargyre, XIIIe; lithargyrus, grec litharguros, proprt « pierre d'argent ».
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1 Minér. Oxyde naturel de plomb, dit aussi glette. ⇒ Plomb.
2 Chim. Oxyde de plomb (PbO) fondu et cristallisé en lamelles d'un jaune rougeâtre. || Propriétés siccatives de la litharge. || La litharge entre dans la fabrication des verres au plomb, des vernis pour poterie, des huiles de peinture. || Falsification (cit. 1) des vins avec de la litharge.
1 Si donc un de ces deux vins est lithargiré, son acide tient la litharge en dissolution.
Rousseau, Émile, III.
2 (…) cette affreuse et homicide boisson, composée de jus de betterave, ou de décoction de bois de teinture édulcorée de litharge qu'on vend pour du vin à nos ouvriers.
Nerval, Notes de voyages, Lettres des Flandres, II.
♦ Vx. Vin falsifié par la litharge.
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DÉR. Lithargé.
Encyclopédie Universelle. 2012.