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lippu

lippu, ue [ lipy ] adj.
• 1539; de lippe
Qui a une grosse lèvre inférieure, et par ext. de grosses lèvres. Bouche lippue. « Une bouche sensuelle à lèvres lippues » (Balzac), à grosses lèvres.

lippu, lippue adjectif (de lippe) Qui a une grosse lèvre inférieure, qui a de grosses lèvres : Bouche lippue.

lippu, ue
adj. Qui a de grosses lèvres.

⇒LIPPU, -UE, adj.
A. — [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui a une lippe, une lèvre inférieure proéminente; p. ext., qui a de grosses lèvres. Le premier kakémono d'O-Kio représente des petits chiens, lippus, mafflus (GONCOURT, Journal, 1894, p. 682). Les idiotes lippues, qui regardent en dessous (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 58). Un abbé africain peut-être, négroïde lippu (MORAND, Homme pressé, 1941, p. 33).
B. — [P. méton.]
1. Vieilli
Bouche lippue. Bouche formée de grosses lèvres. Une bouche lippue d'ivrogne et de satyre (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 21). Le désir du baiser fit ma bouche lippue (RÉGNIER, Jeux rust., 1897, p. 149).
Lèvre lippue. Lèvre forte et proéminente. Lèvres lippues et jouisseuses (GONCOURT, Journal, 1854, p. 151).
2. [En parlant d'une attitude] Qui se manifeste par un mouvement accusé des lèvres. L'Ancien faisant une moue très lippue (BALZAC, Œuvres div., t. 2, 1830, p. 208). Le sourire lippu d'un père de famille dont l'imagination, brusquement lâchée, se repaît de tableaux orgiaques (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 62) :
... il eut, devant le livre dédicacé, le recul légitime du pourvoyeur de bibliophiles; mais de voir ce dégoût lippu surgir à ce moment-là, équivalait pour moi à la certitude que je ne le reverrais lui, jamais.
DU BOS, Journal, 1927, p. 191.
Prononc. et Orth. : [lipy]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1539 « qui a une grosse lèvre inférieure » (EST.); 2. 1830 moue lippue (BALZAC, loc. cit.); 3. 1837 lèvres lippues (ID., C. Birotteau, p. 65). Dér. de lippe; suff. -u. Fréq. abs. littér. : 25. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 191. - PAULI 1921, p. 99.

lippu, ue [lipy] adj.
ÉTYM. 1539; de lippe.
1 Qui a une grosse lèvre inférieure, et, par ext., qui a de grosses lèvres. || Homme lippu.Bouche (cit. 6) lippue.(1830, Balzac, une moue lippue). Par métonymie. || Un sourire lippu (Zola, Pot-Bouille).
2 Par ext. (abusif). Se dit des lèvres elles-mêmes lorsqu'elles sont épaisses, proéminentes. || Des lèvres lippues.REM. Cet emploi n'est pas mentionné dans le dict. de l'Académie (8e éd.).
0 (…) le bonhomme, doué d'une bouche sensuelle à lèvres lippues, montrait en souriant des dents blanches dignes d'un requin.
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 527.

Encyclopédie Universelle. 2012.