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COSTA RICA
COSTA RICA

Le Costa Rica, ouvert sur deux océans, le Pacifique et l’Atlantique, situé entre le Panamá au sud et le Nicaragua au nord, occupe une superficie de 50 900 kilomètres carrés en Amérique centrale. Il abrite une population de 2 941 000 habitants (1989) qui compte une forte majorité de Blancs, 1,8 p. 100 de Noirs, surtout sur les côtes, et 1 p. 100 d’Indiens, ces derniers étant répartis en huit groupes ethniques dans vingt-deux communautés, dont les plus importantes se trouvent dans la région de Talamanca.

Pays traditionnellement agricole, le Costa Rica se différencie de ses voisins par une remarquable stabilité constitutionnelle. Le système étant semi-présidentiel, les élections ont lieu tous les quatre ans au suffrage universel et se déroulent dans un cadre démocratique que les autres pays d’Amérique latine pourraient lui envier. Il est vrai que le Costa Rica jouit d’une redistribution des revenus meilleure et de services sociaux plus étendus que partout ailleurs en Amérique centrale, de sorte que les disparités sociales s’en trouvent diminuées. Le taux d’analphabétisme est l’un des plus bas de toute l’Amérique latine, l’école primaire étant obligatoire depuis le siècle dernier.

Autre originalité de ce pays: il n’a pas d’armée, celle-ci étant interdite comme institution permanente par la Constitution de 1949; seule une garde civile assure le maintien de l’ordre et la sécurité dans le pays.

La langue officielle est l’espagnol, mais plusieurs langues indiennes persistent ainsi qu’un peu d’anglais sur la côte atlantique. Ancienne colonie espagnole, le Costa Rica est maintenant très dépendant économiquement des États-Unis. Il comporte sept provinces divisées en cantons. Sa capitale est San José.

Le Costa Rica est pratiquement absent des rapports d’Amnesty International et constitue une exception dans la région centraméricaine, si souvent en proie à des bouleversements politiques sanglants. On comprendra que, pour lui, son bien le plus précieux soit la démocratie et la paix sociale.

Un pays agricole en proie à la montée de la crise régionale

Quatre cordillères sont bordées de plaines qui donnent sur les deux océans: celles de Guanacaste, de Tilarán, la Cordillère centrale, et celle de Talamanca, cette dernière se prolongeant au Panamá. Une bande de volcans récents au nord se continue vers le centre, les plus connus étant l’Irazú et le Poás (Cordillère centrale). Le climat du pays est chaud mais non suffocant sur les côtes, et tempéré au centre. Les Costariciens s’adonnent principalement aux cultures du café (plateau central), des bananes et du cacao (au nord et sur les plaines de la côte atlantique), de la canne à sucre, du coton, et à l’élevage des bovins. L’agriculture reste essentielle à côté d’une industrialisation relativement faible, axée surtout sur les biens de consommation. Comme la plupart des pays du Tiers Monde, le Costa Rica n’échappe pas à l’urbanisation accélérée, dont le taux est passé de 36 à 47 p. 100 de 1960 à 1990.

L’histoire économique du Costa Rica se caractérise au XIXe siècle par les cycles du café et de la banane. Cette dernière culture, d’abord entre les mains de petits producteurs nationaux, va vite se trouver absorbée par les compagnies nord-américaines, toujours présentes dans le pays, en particulier la United Fruit Co. L’industrie, embryonnaire au siècle dernier, est encouragée lors de la Seconde Guerre mondiale par la pénurie d’articles importés d’Europe. À l’instar des autres pays d’Amérique latine, un processus de substitution des importations se développe. Par ailleurs, l’insécurité économique provoquée par les fluctuations des cours du café amène le gouvernement à prendre dès 1940 des mesures protectionnistes qui favorisent l’industrie.

L’entrée du Costa Rica dans le Marché commun centraméricain (M.C.C.A.) en 1963 permit certains progrès dans la production industrielle, mais celui-ci stagne depuis 1969, date du retrait du Honduras à la suite d’une guerre éclair avec le Salvador. S’y ajoute, dès la fin des années soixante-dix, la tension régionale qui affecte les échanges entre les pays centraméricains. Le chômage était déjà de 10 p. 100 à la fin de 1982, augmentant surtout dans l’agriculture. Bien que celle-ci occupe toujours la première place dans l’économie costaricienne, avant tout économie d’exportation, une évolution vers la concentration de la terre se fait de plus en plus sentir, modifiant l’image d’un pays de petits agriculteurs qui contribuèrent pendant longtemps à sa stabilité. D’où une pression accrue sur la terre et la multiplication des conflits agraires depuis les années quatre-vingt, voire avec invasions de terrains.

En 1980, le café et les bananes fournissaient 43 p. 100 des revenus des exportations. Le café est cultivé surtout dans de petites exploitations (quelque 80 000 producteurs). La production de la banane est assurée essentiellement par les sociétés transnationales, comme la Standard Fruit, Bandeco et, jusqu’en 1985, la United Brand (qui se retira du Costa Rica à la suite d’une grève des travailleurs de soixante-douze jours, la plus longue de toute l’histoire costaricienne). Les autres produits d’exportation importants sont le sucre, la viande, le cacao, qui, comme le café et la banane, font dépendre hautement le Costa Rica des fluctuations des prix internationaux. Le maïs, le sorgho, les haricots, le riz servent surtout à la consommation intérieure.

Les ressources minières sont minimes (or, argent, manganèse, bauxite). Une raffinerie de pétrole s’est installée près de Puerto Limón, sur la côte atlantique. Le Costa Rica est importateur de pétrole, et bénéficie heureusement du pacte de San José selon lequel le Mexique et le Venezuela doivent lui en fournir, ainsi qu’à d’autres pays de la région, à des prix préférentiels. Le canton de Talamanca en recèle pourtant, mais son exploitation serait trop onéreuse.

La crise économique qui frappa le Costa Rica des années quatre-vingt trouvait ses racines dans le modèle agro-exportateur de son économie, frappée durement par la chute des prix internationaux des produits exportés, mais aussi dans la crise énergétique mondiale, la fin de la bonanza (prospérité) du café, le marasme du M.C.C.A., la détérioration de la balance commerciale avec ses voisins, et les répercussions des conflits régionaux qui effrayaient les investisseurs et poussaient dans le pays des dizaines de milliers de réfugiés nicaraguayens et salvadoriens.

Les années quatre-vingt furent aussi celles de l’endettement croissant pour le Costa Rica, qui est très dépendant économiquement des États-Unis. La dette extérieure atteignait 4 468 millions de dollars en 1989. Cette escalade amena même le président Arias à suspendre le service de cette dette en 1986. Mais, en 1990, elle avait baissé de 22 p. 100, le Costa Rica bénéficiant du plan Brady mis en place par les États-Unis. À la fin des années quatre-vingt, les exportations non traditionnelles se sont diversifiées, premier résultat positif du plan d’ajustement structurel négocié en 1985 avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (F.M.I.). Et, en 1989, le Costa Rica entre dans le G.A.T.T. (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce).

Le défi, pour le Costa Rica, réside dans le développement et la sauvegarde de la démocratie dans un environnement difficile. Les mesures imposées par le F.M.I. se traduisent par un affaiblissement de cet État-providence qui s’est affermi dans le giron du Parti de libération nationale (social-démocrate) depuis la «révolution» de 1948. Malgré cela, c’est encore le pays le plus avancé en matière de politique sociale dans toute la région, et les «Ticos» (appellation courante des Costariciens) tiennent à conserver ce privilège.

La colonie espagnole et l’indépendance

Le Costa Rica, découvert en 1502 par Christophe Colomb qui relâche dans la baie de Limón et est surpris du grand nombre d’objets d’or possédés par les Indiens, est exploré pour la première fois en 1522 par Gil González Dávila. En 1524, après que quelques pionniers eurent été vaincus par les indigènes, Juan Vázquez de Coronado fonde une modeste colonie dans une haute vallée située à mille mètres d’altitude, où les conditions climatiques sont excellentes. Les ressources naturelles étant modestes et les Indiens ayant fui vers les hauteurs, les premiers colons doivent pour survivre travailler la terre. Assisté de deux autres hidalgos, Juan de Cavallón et Juan de Estrada Ravago, Vázquez de Coronado pose les bases d’une société originale que l’on a justement dépeinte comme l’une des plus évoluées des Caraïbes.

La première et réelle menace vient pour les colonisateurs de la côte atlantique. Les incursions des flibustiers et des frères de la côte contraignent les paysans créoles installés à Barba et à Aserri à la défensive. En 1665, des groupes d’envahisseurs sont repoussés non sans mal par une garnison espagnole forte de 650 miliciens. La ville de Heredia, alors Villa de Cubujuqui, est fondée en 1706 et San José, la capitale actuelle, en 1736. Les particularités provinciales de la métropole espagnole demeurent dans les diverses communautés et la proclamation de l’indépendance en 1821 ne modifie guère les rapports entre les différentes cités du pays. Deux ans plus tard cependant, les remous provoqués par un soulèvement armé à Cartago permettent à San José, plus importante, de prendre le rang de capitale. Jusqu’en 1848, le Costa Rica participe aux différentes tentatives d’unification de l’Amérique centrale et les luttes intestines se circonscrivent entre les libéraux de San José et les conservateurs de Cartago.

L’expansion économique commence réellement avec la culture du café importée de Cuba et qui vient s’ajouter au début du XIXe siècle à celle du cacao et à l’élevage. La culture double est favorisée par des gouvernements avisés qui répartissent la terre entre les communautés paysannes. Cette évolution relativement paisible explique l’absence de grandes propriétés et le sens civique élevé de la population. En 1878, le général Tomás Guardia accorde une première concession à la United Fruit Co. pour l’exploitation de bananeraies sur la côte du Pacifique. En échange, il exige et obtient la construction d’un chemin de fer qui aboutit à Puerto Limón. La ligne sera achevée en 1891. Les routes se multiplient. La colonisation intérieure se développe rapidement.

Les luttes intérieures

Deux centrales syndicales, une socialiste et une démocrate-chrétienne, existaient déjà après la guerre de 1914-1918. La centrale chrétienne Rerum novarum, fondée en 1920, collabore à l’occasion avec les partis de gauche. En 1948, le collège électoral qualifie de frauduleuses les élections présidentielles marquées par la victoire d’Otilio Ulate sur Calderón Guardia. Le président sortant Teodoro Picado refuse de transmettre ses pouvoirs. Cette contestation déclenche une brève guerre civile qui fait un millier de morts. Un chef populaire, José Figueres, leader du Parti de libération nationale (P.L.N.), prend fait et cause pour Otilio Ulate et met le siège devant Puerto Limón avec sa Légion des Caraïbes. Mgr Sanabría, archevêque de San José, dont les sympathies vont aux libéraux de Figueres, intervient pour négocier une trêve et Figueres fait une entrée triomphale dans San José.

Une junte révolutionnaire provisoire gouverne pendant un an et demi et impose de profondes réformes aux institutions. La Constitution adoptée en novembre 1949 comporte l’abolition de l’armée en tant qu’institution permanente, le transfert de son budget au ministère de l’Éducation nationale et la transformation des casernes en musées des beaux-arts. Le R. P. Benjamín Nuñez, nommé ministre du Travail, met au point une législation sociale avancée, et des magasins d’État sont créés. En 1953, Figueres est élu président et son parti dispose de 31 sièges sur 46 dans le nouveau Congrès. L’accession de Figueres à la présidence lui vaut le surnom de «don Pepe» et un adversaire, «Tacho» Somoza, dictateur du Nicaragua. Une lutte sévère s’engage à partir de 1953 entre les deux petites républiques de l’Amérique centrale, provoquant de multiples réunions de l’Organisation des États américains (O.E.A.) et quelques démarches de Washington. Le duel Figueres-Somoza est alors l’image même de la lutte entre la démocratie et la dictature. Le libéral Figueres, pro-américain et anticommuniste, obtient une révision des accords passés avec la United Fruit Co. et quitte le pouvoir en 1957. Le conservateur Echandi Jiménez lui succède jusqu’en 1962, qui voit le retour du candidat libéral Francisco Orlich et des partisans de Figueres. De 1962 à 1966, les syndicats se regroupent autour de deux centrales, la «catholique», qui prend le nom de Confédération costaricaine des travailleurs, et la «socialiste» où l’on note l’apparition d’éléments castristes, surtout dans les plantations de bananes.

Aux élections de janvier 1966, Trejos Fernández, vice-recteur de l’université de Costa Rica et partisan du néo-libéralisme économique, l’emporte de très peu sur le candidat de Figueres, Daniel Oduber. Mais le P.L.N. dispose de la majorité au Parlement. Les États-Unis sont satisfaits de la victoire de Trejos Fernández qui se prononce en faveur de l’Organisation des États centraméricains.

«Neutralité» et tensions régionales

Le Parti de libération nationale revient en 1970 à la présidence avec José Figueres, qui établit des relations diplomatiques avec l’Union soviétique et d’autres pays socialistes. Daniel Oduber, également du P.L.N., lui succède de 1974 à 1978. La politique intérieure du Costa Rica est donc dominée par ce parti, soutenu par les classes moyennes et les campagnes, face à une droite qui ne s’oppose le plus souvent que sous la forme de coalitions et à une gauche complètement divisée, pour laquelle le terrain est difficile compte tenu des sentiments majoritairement pro-américains de la population. Le gouvernement de Daniel Oduber affirme la présence de l’État dans l’économie du pays, qui se redresse d’ailleurs grâce à la hausse des prix du café. Celle-ci n’est toutefois pas en mesure de compenser les effets négatifs de la hausse des prix du pétrole de 1973-1974.

Le principal adversaire du P.L.N., Rodrigo Carazo, accède au pouvoir avec 50 p. 100 des voix aux présidentielles de 1978, au nom de la coalition Unidad, regroupant divers partis allant de la Démocratie chrétienne à l’extrême droite. C’est à partir de cette période que le gouvernement se voit obligé de recourir au Fonds monétaire international pour tenter de trouver une solution à la crise montante. Dévaluation du colón, la monnaie nationale, augmentation du chômage, un climat tendu, autant d’éléments qui permettent le retour des «libérationnistes» avec Luis Alberto Monge, qui recueille 58,8 p. 100 des suffrages aux élections de 1982. Par ailleurs, sous la présidence de Carazo, l’importance géopolitique du pays avait augmenté avec la chute du dictateur Somoza au Nicaragua et l’arrivée au pouvoir des sandinistes dans ce pays.

Le Costa Rica, qui dans un premier temps avait abrité de nombreux réfugiés antisomozistes, devient dès 1980 un lieu de repli pour réfugiés nicaraguayens et salvadoriens et pour combattants antisandinistes, posant alors à ce peuple traditionnellement pacifique le problème de la neutralité. C’est ainsi que le président Monge proclame en 1983 la «neutralité perpétuelle» du Costa Rica, devant l’implication accrue, mais bien involontaire, de celui-ci dans les conflits centraméricains, puisque le pays est devenu une pièce maîtresse dans la stratégie nord-américaine d’encerclement du Nicaragua. La militarisation de ce dernier est hautement préoccupante pour ce pays sans armée, et les relations bilatérales sont de plus en plus conflictuelles.

La forte dépendance économique à l’égard des États-Unis ajoutée à ce voisinage difficile et dissuasif pour les investisseurs conduisent Luis Alberto Monge à rechercher des appuis financiers sous d’autres latitudes. D’où son initiative d’organiser à San José une première réunion des ministres de la Communauté économique européenne, de l’Amérique centrale et des pays du Groupe de Contadora (Mexique, Venezuela, Colombie, Panamá) en 1984. Ce processus dit désormais «de San José» est devenu fondamental dans le dialogue politique et la coopération entre l’Europe et l’Amérique centrale. Depuis lors, les ministres se réunissent tous les ans, alternativement sur chacun des deux continents (Luxembourg en 1985, Guatemala en 1986, Hambourg en 1987, San Pedro Sula en 1989, Dublin en 1990, Managua en 1991, Lisbonne en 1992).

Oscar Arias à la recherche de la paix

C’est le thème de la guerre et de la paix qui domine les élections de 1986, dont le vainqueur Oscar Arias Sánchez, du parti sortant de libération nationale, social-démocrate, obtient 54 p. 100 des suffrages, contre 44 p. 100 recueillis par son adversaire, Rafael Calderón Fournier, du Parti de l’union sociale chrétienne (P.U.S.C., soutenu par la démocratie chrétienne internationale). Dès son arrivée au pouvoir, le président Arias apparaît comme un facteur de modération dans la région, recherchant activement une solution politique et non militaire aux conflits centraméricains.

Soucieux de sauvegarder la stabilité politique et sociale de son pays, il propose à ses homologues centraméricains un plan de paix régional, très inspiré des travaux du Groupe de Contadora. Après des modifications concertées par les cinq présidents de l’isthme, le «Processus visant à établir une paix solide et durable en Amérique centrale» est signé le 7 août 1987 à Esquipulas, au Guatemala, par le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Salvador. Reconnu internationalement comme principal architecte de ce plan de paix, Oscar Arias reçoit le prix Nobel de la paix en 1987.

Durant son mandat, le président Arias opte résolument pour la modernisation et la libéralisation économiques, modifiant ainsi progressivement le rôle de l’État-providence, à l’instar d’autres pays latino-américains. Malgré le coût social inévitable de ce processus qui requiert une stricte application des conseils du F.M.I. (nombreuses grèves et mécontentement des campagnes), la situation économique du Costa Rica s’est améliorée sensiblement à partir de 1987-1988.

Et la démocratie «tica», exemplaire dans cette région aussi tourmentée, a fêté son centenaire en 1989.

L’alternance démocrate-chrétienne

Les élections du 4 février 1990 sont décevantes pour les «libérationnistes». Le candidat du P.L.N., Carlos Manuel Castillo Morales, recueille 47 p. 100 des voix contre 51 p. 100 en faveur du candidat du Parti d’unité sociale chrétienne, Rafael Calderón Fournier. Celui-ci met à profit les divisions du P.L.N., qui traverse une grave crise interne.

Contrairement à son prédécesseur, le président Calderón Fournier est hostile à la participation de son pays au Parlement centraméricain mis en place à la fin de 1991. Il exprime en cela les tendances traditionnellement isolationnistes des Costariciens inquiets de toute perte de souveraineté nationale dans un processus d’intégration politique régionale, quoique leurs réticences soient moindres s’agissant de l’intégration économique (centraméricaine). La politique extérieure de Rafael Calderón accorde la priorité aux questions économiques et commerciales. D’où un rapprochement avec le Mexique, la Colombie, le Venezuela (le «groupe des Trois»), le Pérou et les États-Unis, en vue d’accords de libre-échange, coïncidant ainsi avec les objectifs de l’Initiative pour les Amériques du président Bush annoncée en juin 1990.

En ce qui concerne l’environnement régional, le nouveau président doit beaucoup à la diplomatie active d’Oscar Arias. L’Amérique centrale se trouve en effet apaisée quoique non encore pacifiée, après la mise en route du processus de réconciliation nationale au Salvador (signature d’un accord de paix en janvier 1992) et au Guatemala, l’intervention militaire nord-américaine au Panamá en décembre 1989, les élections nicaraguayennes de février 1990 marquées par la défaite des sandinistes et les immenses changements dans la situation mondiale. Le gouvernement peut donc accorder plus d’attention aux affaires intérieures du Costa Rica, notamment à l’approfondissement des options économiques d’Oscar Arias, à la lutte contre le trafic de stupéfiants et la délinquance, au problème du déboisement (grave préoccupation pour une grande partie de l’Amérique centrale)... La lutte contre la pauvreté cherchera à compenser dans les catégories sociales les plus vulnérables les effets du Plan d’ajustement structurel engagé sous le gouvernement précédent, notamment par des subventions alimentaires et des aides au logement.

Pris dans le vent de libéralisation économique presque généralisé en Amérique latine, le Costa Rica souhaite s’insérer résolument dans le marché international tout en préservant jalousement sa souveraineté nationale dans le contexte centraméricain, ses acquis sociaux et sa démocratie.

Costa Rica
(république du) (República de Costa Rica), état d'Amérique centrale, entre le Nicaragua, au N., et le Panamá, au S.; 50 900 km²; 2 900 000 hab.; cap. San José. Nature de l'état: rép. présidentielle. Langue off.: esp. Monnaie: colón. Pop.: Blancs (85 %). Relig.: catholicisme (relig. d'état). Géogr. phys., hum. et écon. - Des cordillères orientées N.-O.-S.-E. isolent, au centre, un plateau élevé et fertile groupant les trois quarts des hab. La pop., citadine à 52 %, augmente de 2,5 % par an. Le climat tropical, tempéré par l'altitude, permet les cultures d'exportation, contrôlées par les États-Unis. Paradis fiscal, l'état a appliqué les plans d'austérité et de privatisation conseillés par le F.M.I., mais la croissance a diminué (7 % en 1992, moins de 1 % en 1997) et l'inflation excède 10 %. Hist. - Le pays, découvert par Colomb en 1502, fut colonisé par les Esp. au XVIe s. et fit partie de la Capitainerie générale de Guatemala. Indép. en 1821, il fut un des états membres de la Confédération d'Amérique centrale (1824-1839). La république du Costa Rica possède une longue tradition démocratique, exceptionnelle en Amérique latine. En outre, elle n'a pas d'armée (abolie en 1948). Après un président de centre gauche (Oscar Arias Sánchez) en 1986, puis conservateur (Rafael ángél Calderón) en 1990, un président social-démocrate (José Maria Figueres) a été élu en 1994 et battu en 1998 par un social-chrétien, Miguel Angel Rodriguez.

Encyclopédie Universelle. 2012.