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léonin

1. léonin, ine [ leɔnɛ̃, in ] adj.
• 1160; lat. leoninus
1Qui appartient au lion. « En trois mois, la colonie léonine fut entièrement décimée » (Hampaté Bâ). Qui évoque le lion. Mirabeau : « Son immense chevelure, sa tête léonine » (Michelet).
2(d'apr. le lat. jurid. societas leonina) Société léonine : société où tous les avantages sont pour un ou quelques-uns des associés, par allusion à la fable du « lion en société avec d'autres animaux ». — Par anal. Marché, partage léonin; contrat léonin. abusif, injuste.
⊗ CONTR. Équitable, juste. léonin 2. léonin, ine [ leɔnɛ̃, in ] adj.
• 1175; de Léon, poète
Se dit d'un vers dont les hémistiches riment ensemble. Rime léonine : rime très riche où deux, trois syllabes sont semblables.

léonin, léonine adjectif (latin leoninus, de leo, leonis, lion) Littéraire. Qui est propre au lion, qui rappelle le lion : Une chevelure léonine. Se dit d'un partage où quelqu'un se réserve la plus grosse part, la part du lion : Un accord de commerce léonin.léonin, léonine (expressions) adjectif (latin leoninus, de leo, leonis, lion) Clause léonine, clause d'un contrat dont l'exécution procurerait à l'une des parties un avantage exorbitant au détriment des autres cocontractants. ● léonin, léonine (synonymes) adjectif (latin leoninus, de leo, leonis, lion) Se dit d'un partage où quelqu'un se réserve la plus...
Synonymes :
- abusif
- excessif
Contraires :
- équitable
léonin, léonine adjectif (peut-être de Léon, chanoine de St-Victor, au XIIe s.) Se dit de vers dont les deux hémistiches riment ensemble.

léonin, ine
adj.
d1./d Qui appartient au lion.
d2./d Qui rappelle le lion. Chevelure léonine.
d3./d DR Contrat léonin, partage léonin, par lequel l'une des parties s'attribue la part du lion, la plus grosse part des bénéfices.

I.
⇒LÉONIN1, -INE, adj.
A. — Propre au lion. Chez les peuplades guerrières de l'est africain, l'édifice de la chevelure ressemble à une crinière léonine (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 128).
Littéraire
Rare. Relatif au lion. Tout entier à sa passion léonine, l'homme de Tarascon allait droit devant lui (A. DAUDET, Tartarin de T., 1872, p. 120).
♦ Qui rappelle (physiquement ou moralement) le lion, digne d'un lion. Face, force, majesté, tête léonine. Le sourcil léonin de ce Jupiter de la rampe faisait tout tressaillir (BAINVILLE, Odes funamb., 1859, p. 206). Son masque léonin s'était empâté; la crinière avait passablement blanchi (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 802) :
1. Il avait du lion, comme l'a dit de lui l'évêque de Montpellier, Colbert, lequel tenait aussi de cette race léonine [it. ds le texte], pugnace et généreuse.
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 176.
B. — Au fig. [P. réf. au partage du lion] Où l'un des partenaires s'adjuge la meilleure part, s'octroie tous les avantages; p. ext. qui n'est pas conforme à l'équité. Synon. abusif, inéquitable, inique; anton. équitable, juste. Association, société léonine; partage léonin. Il avait si peur de se tromper qu'il ne faisait jamais que des marchés léonins (BALZAC, Illus. perdues, 1843, p. 6) :
2. ... la morale commune condamne plus sévèrement encore toute espèce de contrat léonin, où l'une des parties est exploitée par l'autre, parce qu'elle est la plus faible et ne reçoit pas le juste prix de sa peine.
DURKHEIM, Divis. trav., 1893, p. 379.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1160 « semblable au lion » (Eneas, éd. J. J. Salverda de Grave, 4060); 1680 société léonine (RICH.). Empr. au lat. leoninus « de lion, propre au lion » (dér. de leo « lion »); cf. societas leonina en lat. jur. (ULPIEN ds TLL s.v., 1770, 21) p. allus. aux fables lat. où le lion, ayant fait association avec d'autres animaux, s'adjuge à lui seul toutes les parts du butin (TLL s. v. leo, 1168, 1 à 5).
II.
⇒LÉONIN2, -INE, adj.
VERSIFICATION
A. — Vers léonin. Vers latin ou français dont les deux hémistiches riment ensemble ou présentent une assonance. Deux vers léonins qui me paraissent réunir les conditions de la belle poésie au XIe siècle : je veux dire la bizarrerie et l'obscurité (MÉRIMÉE, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 347). Christophorum videas, postea tutus eas. Je me souvins aussitôt de ce vers léonin autrefois passé en adage : « Regarde saint Christophe et puis va-t-en tranquille » (BLOY, Journal, 1902, p. 110).
B. — Rime léonine. Rime très riche dont l'homophonie s'étend à plusieurs syllabes. La rime léonine, très riche, présente au moins deux syllabes semblables : sultan, insultant (Gramm. Lar. 1964, p. 445). La poésie s'appelle alors rhétorique. Guillaume de Machault et Crétin lui donnent pour plus noble ambition de jongler avec les rimes serpentines, léonines, croisées ou sonnantes (Jeux et sports, 1967, p. 751).
[P. méton., en parlant d'un poème] Qui présente ce genre de rime. La ballade léonine n'est rien autre qu'une ballade dont les rimes sont léonines (MORIER 1961 et 1975).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1165 rime lëonine (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 4); ca 1377 rime leonine (GUILLAUME DE MACHAUT, Prologue, 152 ds Œuvres, éd. E. Hoepffner, t. 1, p. 11); cf. E. PASQUIER, Recherches de la France, Paris, Orléans, 1665, pp. 595-596 : Des vers latins rimez que nos ancestres appelloient Leonins, et pourquoy ils furent ainsi appellez [...] Et furent ces vers par eux appelez Leonins, du nom de Lyon, comme plus hautains, selon l'opinion de quelques-uns : De moy (...) je trouve que sous le regne de Louys septiesme vers l'an 1154 nous eusmes un brave Poëte dans Paris, lequel en ses œuvres manuscrits est tantost nommé Leoninus, tantost Leonius, qui fut du commencement Chanoine de Saint Benoist, et depuis Religieux de Sainct Victor. La tradition dep. PASQUIER (supra) attribue l'orig. de ces vers à Leo (lat. Leonius ou Leoninus), chanoine à Paris et poète latin du XIIe siècle; cependant il ne semble pas exclu que léonin2 (de même que léonin1) remonte au lat. leo « lion » par référence à une idée de prééminence, cf. G. LOTE, Hist. du vers fr. Paris, 1951, t. 2, p. 141. Fréq. abs. littér. : 43.

1. léonin, ine [leɔnɛ̃, in] adj.
ÉTYM. V. 1160; lat. leoninus, de leo, leonis. → Lion.
1 (Déb. XIIIe). Qui appartient au lion. || Une crinière léonine (Académie).(V. 1130). Qui ressemble au lion, évoque le lion (par l'aspect physique, l'impression de force, de puissance).
0 Mirabeau était présent, et il attirait tous les regards. Son immense chevelure, sa tête léonine, marquée d'une laideur puissante, étonnaient, effrayaient presque; on n'en pouvait détacher les yeux.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., I, II.
2 (1680; d'après le lat. jurid. societas leonina). || Société léonine : société où tous les avantages sont pour un ou quelques-uns des associés, par allus. à la fable de La Fontaine du « lion en société avec d'autres animaux » (I, 6).Par anal. || Marché, partage léonin. || Contrat léonin. Abusif, injuste.
CONTR. Équitable, juste.
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2. léonin, ine [leɔnɛ̃, in] adj.
ÉTYM. V. 1175; du nom d'un chanoine de Saint-Victor, Léon (→ cit.), ou de 1. léonin, par allus. au caractère noble.
Se dit d'un vers dont les deux hémistiches riment ensemble.Rime léonine : rime très riche où deux, trois syllabes sont semblables.
0 Des vers latin rimez que nos ancestres appelaient leonins (…) Et furent ces vers par eux appelés leonins, du nom de Lyon (lion), comme plus hautains, selon l'opinion de quelques-uns. De moy (…) je trouve que sous le règne de Louys septième vers l'an 1154 nous eusmes un brave poëte dans Paris, lequel en ses œuvres manuscrits est tantost nommé Leoninus, tantost Leonius (…)
E. Pasquier, Recherches de la France (1665), p. 595 (in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.