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lavement

lavement [ lavmɑ̃ ] n. m.
XIIe; de laver
1Vx ou spécialt Action de laver. lavage, ablution. Liturg. rom. Le lavement des mains. Le lavement des pieds : cérémonie qui a lieu le Jeudi saint en souvenir de l'action de Jésus qui, le jour de la Cène, lava les pieds de ses apôtres.
2(XVIe) Mod. Injection d'un liquide dans le gros intestin, par l'anus, au moyen d'un appareil. vx clystère. Lavement nutritif, évacuateur, médicamenteux. Lavement baryté, au sulfate de baryum, en vue d'un examen radiologique. Poire à lavement. Prendre un lavement.
Fam., vieilli Personne importune. fam. 1. colique.

lavement nom masculin Injection de liquide dans le gros intestin par l'anus, faite soit pour favoriser l'évacuation des matières fécales, soit dans un dessein diagnostique ou thérapeutique ; le liquide injecté lui-même. ● lavement (citations) nom masculin Jean de La Ceppède Marseille 1550-Avignon 1622 Le lavement des mains ne rend pas l'âme nette. Théorèmes spirituelslavement (expressions) nom masculin Lavement des pieds, cérémonie du jeudi saint au cours de laquelle l'évêque ou le prêtre, par imitation du geste du Christ à la dernière Cène, lave les pieds à douze hommes.

lavement
n. m.
d1./d LITURG CHRET Le lavement des pieds (des apôtres par le Christ): cérémonie du jeudi saint qui commémore cet acte.
d2./d MED Injection par l'anus d'une solution purgative (eau tiède, huile légère) ou d'un liquide destiné à opacifier l'intestin.

⇒LAVEMENT, subst. masc.
A. — 1. Rare. Action de laver (une partie de) quelqu'un.
P. métaph. J'avertis M. de Freycinet que son lavement de mains ne lave rien du tout, et qu'il peut frotter, poncer et savonner, comme Lady Macbeth, sans que la tache ineffaçable ait chance de disparaître (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 451).
2. LITURG. CATHOL. Lavement des pieds (Ac.), lavement des autels (Ac. 1798-1878). Après le Lavement des autels avec du vin et de l'eau par deux prêtres en aube, le clergé allait prendre un repas, et immédiatement après avait lieu le Lavement des pieds (F. CLÉMENT, Hist. gén. mus. relig., 1860, p. 207) :
1. Cette hospitalité (...) étoit en honneur chez tous nos religieux (...). Elle se manifestoit, comme au jour d'Abraham, dans toute sa beauté antique, par le lavement des pieds...
CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 549.
B. — MÉDECINE
1. Préparation liquide à but thérapeutique ou nutritionnel qu'on injecte par l'anus dans les intestins. Synon. clystère (vx). Administrer, prendre un lavement; lavement astringent, vermifuge, diurétique, purgatif; lavement baryté, électrique; lavement de caféine, de pavot, de son, de tabac. Cette diarrhée est venue avec l'excessive chaleur, je suis tout neuf, je n'ai rien fait que pris quelques lavements à la graine de lin (BALZAC, Corresp., 1840, p. 144). Ça ne doit pas être désagréable, un petit lavement d'huile camphrée, dit le duc, se frottant les mains (PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 588).Sitôt arrivés à l'étape nous lui administrâmes un lavement d'huile tiède (GIDE, Retour Tchad, 1928, p. 1003).
Au fig., fam., vieilli. Personne (très) ennuyeuse et importune. Quel lavement, quand il est paf! murmura Gervaise impatientée (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 678). — Une contrariété? Hein? Hein? (...) Très calme, il demanda : — Ah ça! vous n'avez pas bientôt fini de faire le phoque? En voilà un vieux lavement! — Comment!... comment!... dit le père Soupe (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 2e tabl., I, p. 58).
Loc. Fiche, foutre le camp comme un lavement. Devenir complètement inconsistant. Alors, cette fois, ça y est bien, dit Malinier d'une voix âpre. C'est bien ce que j'ai dit et répété. La France fout le camp, comme un lavement (AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 198).
2. Action d'injecter dans le rectum une préparation liquide à but thérapeutique ou nutritionnel. Sur une table s'alignent des flacons de pharmacie, des bandes roulées, un thermomètre minuscule, une toute petite poire en caoutchouc pour les lavements des chiens (COLETTE, Vagab., 1910, p. 184) :
2. L'heure du lavement était arrivée. La sœur avait déjà rejeté les couvertures et tournait autour du lit avec des gestes rituels.
MARTIN DU G., Thib., Sorell., 1928, p. 1143.
REM. Lavementer, verbe trans., hapax. Au fig. Importuner. Il est dans mon rôle d'oncle de vous prêcher, de vous tanner, de vous lavementer (FLAUB., Corresp., 1874, p. 175).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début XIIIe s. relig. « lavage purificatoire » (Sermon St Bernart, éd. W. Foerster, p. 46, 31); fin XIVe-début XVe s. lavement de baptesme (Myst. de S. Clem., p. 87, Abel ds GDF.); 2. XIIIe s. méd. « fomentation » (Livre des Simples Médecines, éd. P. Dorveaux, p. 40, 219); 1628 [date d'éd.] « injection d'un liquide dans le gros intestin » (A. PARÉ, Des Fièvres, ch. 5, éd. J.-Fr. Malgaigne, III, p. 86); 3. fig. 1877 « personne importune » (ZOLA, loc. cit.). Dér. de laver; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 77.

lavement [lavmɑ̃] n. m.
ÉTYM. Déb. XIIIe, relig.; de laver.
A (1552). Vx. Action de laver; lavage, ablution.Liturgie rom. Ablution, lotion. || Le lavement des mains (du prêtre). || Le lavement des pieds, cérémonie qui a lieu le jeudi saint en souvenir de l'action de Jésus qui, le jour de la Cène, lava les pieds de ses apôtres.REM. En ce sens, lavement ne s'emploie plus que dans ces deux expressions, du fait de la fréquence du sens B, 1.
B
1 (1628, Paré). Mod. Injection d'un liquide dans le gros intestin, par l'anus, au moyen d'un appareil. Clystère (vx) remède (par euphém.); bock, canule, clysoir, irrigateur, seringue (→ fam. et vx Bouillon pointu; Anodin, cit. 2; beau, cit. 81). || Lavements simples, médicamenteux. || Lavements émollients, astringents, purgatifs. || Lavement baryté, au sulfate de baryum, en vue d'un examen radiologique. || Prendre un lavement (→ 2. Hâte, cit. 8). || Lavement à la graine de lin. || Herbes pour les lavements (→ Botanique, cit. 3). || Poire à lavement.
1 Cette diarrhée est venue avec l'excessive chaleur, je suis tout neuf, je n'ai rien fait que pris quelques lavements à la graine de lin.
Balzac, Correspondance, 1840, in T. L. F.
1.1 Monsieur le marquis devrait être mort; il n'a survécu que grâce à des lavements d'huile camphrée.
Proust, Du côté de Guermantes, Pl., t. II, p. 588.
2 Fig., pop. et vieilli. Personne importune (→ Colique).
2 — Ah ça ! vous n'avez pas bientôt fini de faire le phoque ? En voilà un vieux lavement !
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, III.

Encyclopédie Universelle. 2012.