oedipe
héros de la myth. gr., fils de Laïos, roi de Thèbes, et de Jocaste. L'oracle de Delphes ayant prédit qu'il tuerait son père et épouserait sa mère, OEdipe fut abandonné à sa naissance par ses parents. Recueilli et élevé par Polybos, roi de Corinthe, il apprend qu'il n'est qu'un enfant trouvé et va consulter l'oracle de Delphes, qui lui révèle la prédiction que cet oracle fit. Effrayé, il fuit Corinthe. Sur la route, il se querelle avec un étranger: son père, et le tue. Aux portes de Thèbes, il affronte le Sphinx et résout sa célèbre énigme, ce qui provoque la mort du Sphinx; aussi, il est proclamé roi (en grec tyran) de Thèbes et épouse sa propre mère. Mais le couple découvre la vérité: Jocaste se pend; OEdipe se crève les yeux et part en exil, accompagné de sa fille Antigone. Eschyle et, surtout, Sophocle ont traité cette histoire.
|| PSYCHAN OEdipe ayant épousé sa mère, Freud a nommé complexe d'OEdipe le phénomène psychique qu'il avait observé sur lui-même: "J'ai trouvé en moi des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants" (1897).
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oedipe
n. m. PSYCHAN OEdipe ou complexe d'OEdipe: ensemble des désirs amoureux et des sentiments d'hostilité éprouvés par l'enfant à l'égard de ses parents (V. OEdipe).
⇒OEDIPE, subst. masc.
A. —Personne habile à résoudre les énigmes, à trouver la solution de questions obscures. Il y avait là un point obscur. Peu de gens cherchaient à l'éclaircir: Esther n'avait pas piqué la curiosité des OEdipes qui font profession de débrouiller ces énigmes parisiennes (DE VOGÜÉ, Morts, 1899, p.149).
B. —PSYCHANAL. Complexe d'OEdipe (v. complexe II B 1). Seul un moi très fort peut supporter les épreuves de l'OEdipe proprement dit. Il s'y prépare pendant toute la période préoedipienne où le garçon aime son père et la fille sa mère (CHOISY, Psychanal., 1950, p.59).
REM. OEdiper, verbe trans., hapax. Que feront-ils [les auteurs] quand ils aborderont un peintre ou un écrivain qui se sera trouvé soustrait à ces contacts familiaux? Ou si on découvrait qu'un de ceux qu'ils ont si magistralement «oedipés» a été élevé dans des conditions qui excluent toute possiblité de formation d'un complexe d'OEdipe? (LARBAUD, Journal, 1934, p.319).
Prononc. et Orth.:[edip], [ø-]. MARTINET-WALTER 1973 [e-], [ø-] (8/10). Att. ds Ac. dep.1762. Étymol. et Hist. 1. 1721 «homme qui trouve facilement la clef d'une énigme» (Trév.); 2.1914 psychanal. complexe d'OEdipe (E. RÉGIS et A. HESNARD La Psychoanalyse des névroses et des psychoses, 55 ds QUEM. DDL t.21). Emploi fig. du nom propre OEdipe, personnage de la myth. gr., gr. , composé du gr. «être enflé» et , «pied», littéralement «pied enflé»: son père Laios, roi de Thèbes, ayant appris par un oracle que son fils le tuerait, le fit exposer sur le Cithéron, les pieds mutilés; le garçon, recueilli par un berger, fut élevé dans une cour étrangère. À l'âge adulte, il consulta aussi l'oracle de Delphes qui lui révéla qu'il tuerait son père et épouserait sa mère. Effrayé, OEdipe quitta sa patrie et au cours de sa fuite tua un voyageur; c'était son père. Après avoir résolu l'énigme posée par le Sphinx qui dévastait Thèbes, il épousa la reine de Thèbes, sa mère. Il se creva les yeux quand il découvrit la vérité.
DÉR. OEdipien, -ienne, adj. Relatif au complexe d'OEdipe. Situation oedipienne; conflit oedipien. Freud et ses disciples ont fourni un tableau (...) de l'évolution des sentiments familiaux, à partir des réactions orales et du «narcissisme» primitif, jusqu'à la constitution du «surmoi» en passant par les phases oedipiennes, comme s'il s'agissait là d'une série de métamorphoses internes de l'instinct (Traité sociol., 1968, p.237). Voir CHOISY, Psychanal. 1950, p.59 — [], [ø-], fém. [-]. Traité sociol., 1968, p.405: oedipéenne. — 1re attest. 1928 (ARAGON, Traité du style, 146 ds QUEM. DDL t.7); de OEdipe, suff. -ien.
Encyclopédie Universelle. 2012.