jubiler [ ʒybile ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1190 « pousser des cris de joie »; lat. jubilare
♦ (1752) Fam. Se réjouir vivement de qqch. Il n'avait pas tant espéré; vous pensez s'il jubile ! — Spécialt Se réjouir des malheurs d'autrui. Il jubile en cachette. ⇒ jouir. Dieu « se réjouissait des massacres et jubilait dans les exterminations » (France ).
⊗ CONTR. Affliger (s'). Enrager.
● jubiler verbe intransitif (latin jubilare) Manifester une joie intense, souvent intérieure : Il jubile de voir son équipe gagner. ● jubiler (homonymes) verbe intransitif (latin jubilare) jubilé nom masculin ● jubiler (synonymes) verbe intransitif (latin jubilare) Manifester une joie intense, souvent intérieure
Synonymes :
- jouir
- se réjouir
Contraires :
- se désespérer
- se désoler
jubiler
v. intr. éprouver une joie intense.
⇒JUBILER, verbe intrans.
Éprouver une grande joie, une satisfaction profonde que l'on laisse ou non s'extérioriser. Jubiler intérieurement, silencieusement, de gratitude. Gesril était fou des plaisirs de cohue et jubilait au milieu des bagarres d'enfants (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 51). Au fond de moi-même je jubilais. Tant de chaleur à haïr suppose bien de l'attachement (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 249) :
• Est-ce qu'on peut trop être heureux? Modérez vos joies. Ah ouiche! À bas les philosophes! La sagesse, c'est la jubilation. Jubilez, jubilons. Sommes-nous heureux parce que nous sommes bons, ou sommes-nous bons parce que nous sommes heureux?
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 643.
— P. métaph. L'eau des douves et le soleil peignent sur les parois de ma chambre leurs faux marbres mobiles. Le printemps jubile partout (COCTEAU, Diff. d'être, 1947, p. 174). On dirait une vieille haine, une haine de famille longtemps cachée et qui jubile d'éclater enfin (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 264).
REM. Jubileur, adj., hapax. Qui jubile. Il envoie tout dans le plafond... ça pleut les papelards, les dossiers (...). Une fois... deux fois... il recommence! Toujours poussant des hurlements! des joyeux!... Il est jubileur! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 528).
Prononc. et Orth. : [], (il) jubile []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. trans. (hapax) « chanter dans l'allégresse » (Sermons St Bernard, f° 19 v°, éd. W. Foerster, p. 24 : Montaingnes jubileiz la loenge [tiré d'Isaïe 49, 13]); début XIIIe s. intrans. « pousser des cris de joie » (Epistle St Bernard a Mont Deu, ms Verdun 72, f° 119 r° ds GDF. : li cuers s'esjoist et jubilet); 2. 1752 intrans. « se réjouir » (P. RESTAUT, Traité de l'orth. fr.); 1825 part. prés. adj. (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, p. 348). Empr. au lat. jubilare « pousser des cris, crier après », lat. chrét. intrans. « pousser des cris de joie », trans. « chanter dans l'allégresse, faire retentir (un chant de louange, Isaïe 49, 13) ». Jubilare, en lat. chrét., a subi l'infl. sém. de jubilaeus (jubilé), et a, inversement, influé sur la forme de ce dernier. Fréq. abs. littér. : 90.
jubiler [ʒybile] v. intr.
ÉTYM. V. 1190, jubiler la loenge; v. intr., déb. XIIIe, « pousser des cris de joie »; repris 1752, Restaut; lat. jubilare « pousser des cris, crier après (qqn) », en lat. chrét. « pousser des exclamations de joie », avec infl. réciproque de jubilæus. → Jubilé.
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♦ Se réjouir vivement (de qqch.). || Il n'avait pas tant espéré; vous pensez s'il jubile ! || Jubiler de qqch. — Jubiler de (et inf.). || Il jubile de voir son ennemi écrasé (→ aussi Boire, cit. 32; extermination, cit. 2).
0 (Il) déposa son colis compromettant à la consigne. Allégé de ce poids, il jubila en regardant d'un air goguenard l'employé.
P. Mac Orlan, Quai des brumes, VIII.
♦ Par métaphore. (Sujet n. de chose). Littér. || « Le printemps jubile partout » (Cocteau, in T. L. F.).
REM. Céline (Mort à crédit) emploie le dérivé régulier (mais inusité) jubileur.
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DÉR. Jubilant, jubilatoire.
HOM. Jubilé.
Encyclopédie Universelle. 2012.