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jabot

jabot [ ʒabo ] n. m.
• 1546; prélatin °gaba « gorge d'oiseau » gaver
1Poche de l'œsophage des oiseaux qui précède le gésier. Jabot du pigeon.
2(1680) Ornement (de dentelle, de mousseline) attaché à la base du col d'une chemise, d'une blouse, et qui s'étale sur la poitrine. Chemise à jabot. « chiffonner son jabot de dentelle d'un revers de main » (Hugo).

jabot nom masculin (mot dialectal d'Auvergne, du prélatin gaba, gésier) Dilatation de l'œsophage des oiseaux, sans fonction digestive, mais où la nourriture est entreposée et d'où elle peut être régurgitée. (Chez les pigeons des deux sexes, à l'époque de la reproduction, le jabot sécrète un liquide blanchâtre qui sert à l'alimentation des poussins, le « lait de pigeon ».) Renflement volumineux placé entre l'œsophage et le gésier des insectes. (Selon les espèces, il sert à aspirer les liquides [papillons, mouches piqueuses, etc.], à accumuler le miel [abeille]), à triturer les aliments solides.) Ornement de mousseline ou de dentelle qui s'adapte ou est fixé au plastron d'une chemise.

jabot
n. m.
d1./d Poche de l'oesophage des oiseaux, dans laquelle les aliments subissent l'action de diverses sécrétions avant de passer dans l'estomac.
d2./d Plissé ornant le devant d'une chemise, d'un corsage. Chemise à jabot.

⇒JABOT, subst. masc.
A. — ANATOMIE
1. ZOOL. Renflement volumineux de l'œsophage qui aide à la trituration des matières solides ingérées (notamment chez les oiseaux) ou sert de réservoir à miel (chez les abeilles). Le jabot, ou la première de ces poches, s'aperçoit très-bien au-dehors, au bas du cou, lorsqu'elle est distendue par la nourriture. Elle est sur-tout remarquable dans les granivores (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 404). La dernière goutte de miel qu'elle [l'abeille] tenait en réserve au fond de son jabot (MAETERL., Vie abeilles, 1901, p. 62) :
1. ... il existe chez nombre d'Oiseaux (...) un jabot, sorte de diverticule ou renflement de l'œsophage le long du cou où la nourriture commence par s'amasser et y subit aussi l'action des premiers sucs digestifs...
Zool., t. 4, 1974, p. 353, [Encyclop. de la Pléiade].
2. P. anal.
a) [de forme]
[Chez l'homme] Fam., vieilli. Estomac. Les chameaux (...) ont d'ailleurs plusieurs estomacs et ruminent leur nourriture : ce que celui-ci [le mendiant] ne saurait faire, car il a toujours le jabot vide comme la tête (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 295). Remplir son jabot, se remplir le jabot. ,,Manger beaucoup, faire un bon repas`` (Ac. 1835, 1878).
PATHOL. Jabot œsophagien. Dilatation accidentelle de l'œsophage (du cheval, des ruminants, du chien) :
2. ... jabot œsophagien, déchirure partielle de la musculeuse de l'œsophage, par laquelle la muqueuse vient faire hernie, cette poche peut se remplir d'aliments qui la distendent et peuvent arriver à la rupturer...
GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 52.
b) [de situation]
[Chez l'animal] Littér. Synon. de gorge, poitrine. Les taureaux roux au front large, au jabot de chair poilue (MAUPASS., Notre cœur, 1890, p. 351). Une belle biche au jabot blanc (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 217).
[Chez l'homme] Poitrine. — No... no... jamais tricher... disait J. Tom Lévis, la main sur le jabot (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 190).
B. — MODES. Ornement de mousseline ou de dentelle, plissée ou tuyautée, que les hommes portaient jusqu'au début du XIXe siècle (et encore parfois aujourd'hui) à l'ouverture de la chemise ou qui garnit, chez les femmes, le plastron d'un chemisier, d'une blouse, d'une robe. Pour la première fois j'eus une chemise à jabot dont les tuyaux gonflèrent ma poitrine et s'entortillèrent dans le nœud de ma cravate (BALZAC, Lys, 1836, p. 23). Mme Henningsen mit un doigt dans son jabot, en fit mousser toutes les dentelles (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 110).
Loc. verb., vieilli. Faire jabot. ,,Tirer en dehors le jabot de sa chemise pour en faire parade`` (Ac. 1835, 1878). Au fig. Faire le fier, le coquet, l'avantageux. Synon. se rengorger, se pavaner. Être pigeon, être coq, becqueter ses amours du matin au soir, se mirer dans sa petite femme, être fier, être triomphant, faire jabot; voilà le but de la vie (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 646).
REM. Jabotière, subst. fém. a) Modes, vx. Mousseline servant à faire les jabots. (Dict. XIXe et XXe s.). b) Ornith. Oie sauvage dont la gorge est pendante en forme de poche dite aussi oie moscovite, de Sibérie, de Guinée (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1546 fig. avoir dedans le jabot « (d'une pers.) avoir en soi-même, valoir réellement » (RABELAIS, Tiers-Livre, XVIII, éd. M. A. Screech, p. 134, 32); 1555 au propre, d'animaux (P. BELON, Nature des poissons, p. 134, éd. 1555 ds GDF. Compl.). B. 1680 « ornement de dentelle attaché sur l'ouverture de la chemise au-dessous de la gorge » (RICH. : en ce sens est presque hors d'usage, et même quand il avoit grand cours il ne se disoit qu'en riant); revenu en usage (Trév. 1704) et encore à l'époque moderne. Terme prob. empr. aux parlers de la partie septentr. du domaine occitan (cf. les formes citées par FEW t. 4, p. 3b pour le département de l'Allier, ainsi que pour le Cantal; [jàbo] relevé par GARDETTE, Atlas ling. du Lyonnais, carte jabot-gésier à Vollore-Montagne, Puy-de-Dôme, et par DHÉR. dans le Limousin), dér. de la base prélat. gaba « gorge, gosier », v. gaver, gavot. Fréq. abs. littér. : 179. Bbg. QUEM. DDL t. 5. - RÉZEAU (P.). Notes sur le lex. d'E. Pérochon. R. Ling. rom. 1978, t. 42, p. 106. - SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 186.

jabot [ʒabo] n. m.
ÉTYM. 1546, Rabelais, fig., « estomac » : avoir dedans le jabot « avoir en soi »; d'un rad. prélatin gaba « gorge, gosier », p.-ê. du gaulois. → Gaver.
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I
1 (1555). Poche axiale ou latérale de l'œsophage des oiseaux, dans laquelle les aliments séjournent un certain temps et se ramollissent. || Jabot des rapaces, des galliformes, des grimpeurs. || « Un jabot monstrueusement enflé » (→ Boulant, cit.). || Relatif au jabot. Ingluvial. || Jabot et gésier (cit.) du dindon.
1 Le jabot (des oiseaux) correspond à la panse des animaux ruminants; ils peuvent vivre d'aliments légers et maigres, parce qu'ils peuvent en prendre un grand volume en remplissant leur jabot, et compenser ainsi la qualité par la quantité (…)
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Disc. sur la nat. des ois.
2 (…) les coqs, les poules, les canards et les dindons se promènent librement dans la basse-cour, et remplissent leur jabot tout à leur aise.
Chamfort, Maximes, Sur la science, XLVII.
Vx. Estomac humain.
(1740, Académie). Loc. fam. (vieilli). Se remplir le jabot : se remplir l'estomac; bien manger (→ Se remplir la panse).
(1862, sans doute antérieur; cf. le Monsieur Jabot de Töpffer). Loc. (allus. au jabot des oiseaux). Faire jabot : s'enorgueillir, se gonfler d'importance.
2.1 Et comme l'importance se gonfle de tout ce que les circonstances lui apportent, et fait jabot de tout, il faut dire que l'importance rend sot.
Alain, Mars…, les Passions et la Sagesse, Pl., p. 600.
2 Zool. Chez les insectes, surtout hyménoptères, Dilatation de l'œsophage postérieur qui contient une réserve alimentaire.
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II (1680). Ornement (de dentelle, de mousseline…) attaché à la base du col d'une chemise, d'une blouse, et qui s'étale plus ou moins sur la poitrine. || Jabot de mousseline brodée ( 1. Jabotière), de dentelle plissée. || Les hommes portaient autrefois des jabots. || Jabot de corsage (→ Four, cit. 5).
3 (…) pour la première fois j'eus une chemise à jabot dont les tuyaux gonflèrent ma poitrine et s'entortillèrent dans le nœud de ma cravate.
Balzac, le Lys dans la vallée, Pl., t. VIII, p. 784.
4 Il prenait force tabac, et avait une grâce particulière à chiffonner son jabot de dentelle d'un revers de main.
Hugo, les Misérables, III, II, VI.
DÉR. Jaboter, 1. jabotière, 2. jabotière.

Encyclopédie Universelle. 2012.