diminué, ée [ diminɥe ] adj.
• 1365; de diminuer
1 ♦ Rendu moins grand. Quantité diminuée. « La mairie devait faire face avec un personnel diminué, à des obligations écrasantes » (Camus). ⇒ 1. réduit. — Archit. Colonne diminuée, qui va en se rétrécissant de bas en haut. — Mus. Intervalles diminués. L'intervalle ut dièse si bémol est une septième diminuée. — Tricot diminué, dont la forme résulte des diminutions.
2 ♦ (Personnes) Amoindri, affaibli. ⇒ décati. « Lorsque je serai physiquement et moralement diminué par l'âge ou par la maladie » (Martin du Gard). « La vieille châtelaine, depuis son attaque, semblait fort diminuée » (Maurois).
diminué, ée
adj.
d1./d Qui a subi une diminution. épaisseur diminuée. Bas, tricot diminué,.
d2./d MUS Intervalle diminué, qui comporte un demi-ton chromatique de moins que l'intervalle juste ou mineur correspondant.
d3./d Affaibli au physique ou au moral. Il est très diminué depuis son accident.
⇒DIMINUÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.— Part. passé de diminuer.
II.— Emploi adj.
A.— [En parlant d'une chose mesurable]
1. Amoindri par retranchement partiel; rendu moins important. Synon. réduit. Une rangée de carrés gris s'étendait jusqu'à l'horizon, diminués selon les lois de la perspective (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 106). La production diminuée des aciéries (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 146).
2. Emplois spéc.
a) ARCH. Colonne diminuée.
Rem. Attesté par LITTRÉ, DG, GUÉRIN 1892, ROB., Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e.
b) MAR. [En parlant d'une voile] Dont la surface exposée au vent a été réduite. Les rides qui le traversent [le front des marins] ressemblent aux plissures de la voile diminuée (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 255).
c) MUS. [En parlant d'un intervalle] Dont on a retranché un demi-ton en bémolisant la note supérieure ou en diésant la note inférieure. L'accord de quinte augmentée (...) et l'accord de septième diminuée (DUPRÉ, Improv. orgue, 1925, p. 22). L'oreille accepte des intervalles augmentés, diminués, qui l'endolorissaient d'abord (GIDE, Journal, 1928, p. 874).
— Emploi subst. fém. p. ell. Les gens du métier vous diront que Mozart abuse surtout des intervalles de diminuée et de superflue (STENDHAL, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 68).
B.— Au fig.
1. [En parlant d'une chose non mesurable]
a) Atténué, adouci. La ville en bas redit son cri diminué (RÉGNIER, Prem. poèmes, Épisodes, 1888, p. 162). Je rentrai en France par Marseille, et malgré la gaieté provençale, la lumière diminuée du ciel m'attrista (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Qui sait? 1890, p. 1193).
b) Devenu moins important, restreint. La beauté est tout apparence, non pas au sens diminué de l'exemplarisme platonicien (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 157).
2. [En parlant d'une pers. ou de son existence]
a) Affaibli par l'âge ou la maladie. Combien de temps va durer cet état d'amoindrissement! Car je me sens diminuée, affaiblie, comme saignée (COLETTE, Vagab., 1910, p. 237). Il me serait trop dur de laisser Catherine à une existence diminuée (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 73) :
• Le général parlait peu et soufflait sur sa rosette. Il paraissait un peu diminué, mais avait encore une belle fierté sur le visage.
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 194.
— Emploi subst. masc. ou fém. Cette lettre B. redoutable aux neurasthéniques, aux diminués de la volonté (ARNOUX, Gentilsh. ceinture, 1928, p. 28).
b) Dévalorisé, humilié dans sa dignité. Ils [les orthodoxes] se sentent terriblement diminués depuis que la Sainte Russie n'est plus ici qu'un souvenir (THARAUD, Alerte en Syrie! 1937, p. 117).
Encyclopédie Universelle. 2012.