internationalisme [ ɛ̃tɛrnasjɔnalism ] n. m.
• 1845; de international
♦ Doctrine pronant l'union internationale des peuples, par-delà les frontières. Internationalisme ouvrier. « l'internationalisme, qui fut un beau rêve » (Sartre).
● internationalisme nom masculin Doctrine selon laquelle les divers intérêts nationaux doivent être subordonnés à un intérêt général. ● internationalisme (expressions) nom masculin Internationalisme prolétarien, selon les communistes, solidarité active entre les prolétaires des différentes nations du monde, et qui s'exerce sans considération d'appartenance nationale.
internationalisme
n. m. Doctrine préconisant les ententes internationales, partic. l'union des peuples du monde entier.
⇒INTERNATIONALISME, subst. masc.
A. — Caractère de ce qui est international, non limité à une seule nation. Pierre songeait à cet internationalisme, à ce cosmopolitisme, au vol d'étrangers qui, de plus en plus dense, s'abat sur Paris (ZOLA, Paris, t. 1, 1897, p. 95). Parce que durant des siècles ce fut la langue musicale allemande ou la langue musicale italienne que parlèrent les compositeurs du monde entier, on en voulait conclure à l'internationalisme des sons (CŒUROY, Mus. contemp., 1928, p. 9) :
• ... j'ai cru longtemps que l'internationalisme des capitaux, du crédit, des grandes entreprises, en rendant le monde entier solidaire du moindre trouble local, serait un facteur nouveau, un facteur décisif de la paix générale...
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 343.
B. — POLITIQUE
1. Doctrine préconisant que les divers intérêts nationaux doivent être subordonnés à un intérêt général supranational. Jeunesses qui vont du patriotisme le plus étroit à l'internationalisme le plus large, et réciproquement (FARGUE, Piéton Paris, 1939, p. 164).
2. En partic. Doctrine, opinion de ceux qui préconisent une alliance internationale des classes populaires et le développement de la solidarité entre les peuples. Internationalisme ouvrier, prolétarien. L'internationalisme est un article de foi en l'honneur duquel les plus modérés se déclarent prêts à prononcer les serments les plus solennels (SOREL, Réflex. violence, 1908, p. 170). L'internationalisme (...) qui était un système d'égalité politique et sociale et de temporelle justice et de mutuelle liberté entre les peuples est devenu entre leurs mains [de Herr et Lavisse] une sorte de vague cosmopolitisme bourgeois vicieux (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1259).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1845 « système d'internationalisation » (RICHARD); 2. 1876 « doctrine préconisant l'union internationale des peuples par-delà les frontières » (Journal officiel, 14 juin, p. 4167, 3e col. ds LITTRÉ Suppl.). Dér. de international; suff. -isme. Cf. le subst. angl. internationalism « doctrine politique préconisant l'union internationale des peuples » (1851 ds NED Suppl.2). Fréq. abs. littér. : 28.
internationalisme [ɛ̃tɛʀnasjɔnalism] n. m.
ÉTYM. 1845 (proposé par Richard de Radonvilliers); repris 1876; de international.
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1 Vieilli. Caractère international, cosmopolite. || « L'internationalisme des capitaux » (Martin du Gard).
2 Doctrine préconisant l'union internationale des hommes, des peuples, par-delà les frontières. || Internationalisme ouvrier, prolétarien.
0 (…) c'est plus que jamais dans les cadres nationaux que prend place le développement de la personne; l'internationalisme, qui fut un beau rêve, n'est plus que l'illusion têtue de quelques trotzkystes (sic).
Sartre, Situations III, p. 70.
3 (Fin XIXe). Doctrine selon laquelle les intérêts nationaux doivent être subordonnés à des intérêts plus larges, en politique, en économie (s'oppose à nationalisme). || Fédéralisme et internationalisme. || Internationalisme européen (européanisme), atlantique (atlantisme), socialiste.
Encyclopédie Universelle. 2012.