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insinuation

insinuation [ ɛ̃sinɥasjɔ̃ ] n. f.
• 1319; lat. insinuatio
1Anc. Dr. Inscription d'un acte sur un registre; insertion. Insinuation d'un testament, d'un contrat.
2(XVIIe) Vx Action de s'insinuer (1o), de pénétrer. « L'insinuation de l'aliment dans les parties qui le reçoivent » (Bossuet ).
3Littér. Action ou manière adroite, subtile, de faire entendre une chose qu'on n'affirme pas positivement. Procéder par insinuation. allusion.
(1704) Cour. Une, des insinuations : la chose que l'on donne à entendre. Ma phrase « suggère plutôt qu'elle n'affirme, et procède par insinuations » (A. Gide). sous-entendu. Péj. Insinuations perfides, mensongères. accusation, attaque, calomnie. Ses constantes insinuations.

insinuation nom féminin (latin insinuatio, -onis) Manière adroite de faire entendre quelque chose sans l'exprimer formellement ; ce qui est ainsi suggéré : Une insinuation malveillante. Publicité donnée, par inscription sur un registre spécial établi au greffe de chaque diocèse, de tous les actes concernant les promotions, nominations, etc., dans l'ordre ecclésiastique. ● insinuation (synonymes) nom féminin (latin insinuatio, -onis) Manière adroite de faire entendre quelque chose sans l'exprimer formellement ; ce...
Synonymes :
- allusion

insinuation
n. f.
d1./d Litt. Action d'insinuer (qqch).
d2./d Chose que l'on insinue. Des insinuations malveillantes.

⇒INSINUATION, subst. fém.
A. — DR. ANC. Inscription d'un acte privé sur un registre public. Insinuation d'un contrat, d'un testament. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Vx. [Correspond à insinuer I B 1 et II A 1] Action d'insinuer ou de s'insinuer. (Dict. XIXe et XXe s.).
C. — Manière adroite de faire entendre quelque chose sans l'exprimer ouvertement. La voix est un son humain que rien d'inanimé ne saurait parfaitement contrefaire. Elle a une autorité et une propriété d'insinuation qui manquent à l'écriture (JOUBERT, Pensées, 1824, p. 146). La matière vivante paraît n'avoir d'autre moyen de tirer parti des circonstances, que de s'y adapter d'abord passivement : là où elle doit prendre la direction d'un mouvement, elle commence par l'adopter. La vie procède par insinuation (BERGSON, Évol. créatr., 1907, p. 71).
RHÉT. ,,Ce que dit un orateur pour gagner la bienveillance de son auditoire`` (Ac. 1935). Exorde par insinuation (BALZAC, Cous. Pons, 1848, p. 147).
P. méton., souvent péj. Ce que l'on donne à entendre sans l'exprimer ouvertement. Insinuation calomnieuse, honteuse, perfide, mensongère. Emploie tous tes artifices, songes agréables, bonnes pensées, insinuations caressantes (RENAN, Drames philos., Jour, 1886, p. 708). Aucune accusation précise ne vaut pour le public une suite d'insinuations obstinément répétées (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1195). De tels propos me déconcertent. Il m'est presque impossible de savoir s'ils représentent un avertissement amical ou une insinuation malveillante (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 124) :
... c'est le malentendu qui transforme les propos les plus innocents en allusions perfides ou en gênantes insinuations, qui fait peser sur toutes les épaules, comme un manteau de plomb, le lourd malaise de l'équivoque. Le malentendu, c'est la tension et la gêne...
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 192.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1319 dr. anc. « notification, enregistrement d'acte » (apud MORICE, Pr. de l'H. de Bret., I, 1290 ds GDF.). B. 1. 1606 rhét. « captatio benevolentiae » (CRESPIN ds FEW t. 4, p. 717 b); 2. a) 1636 fig. « action d'introduire, de s'introduire (dans les bonnes grâces de quelqu'un) » (MONET); b) av. 1679 « adresse dans le langage, les manières par laquelle on s'insinue auprès de quelqu'un » (RETZ, Mém., 2e part., éd. M. Allem et E. Thomas, p. 70); 3. av. 1704 au propre « action de pénétrer, de s'introduire » (BOSSUET, Connaiss. de Dieu, III, 6, ibid. ds LITTRÉ); 4. 1740 « parole insinuante » (VOLTAIRE, Charles XII, éd. R. Pomeau, chap. 8). Empr. au lat. insinuatio « exorde insinuant » rhét. dans la lang. class.; « action de faire pénétrer dans l'esprit, de persuader » à basse époque, spéc. « rapport, publication, notification » dans la lang. jur. Le hapax m. fr. insinuation « anfractuosité de la côte, baie » (XVe s. EVRART DE CONTY, BN fr. 210 ds GDF.) est empr. au même sens du b. lat. insinuatio (de sinus). Fréq. abs. littér. : 229. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 398, b) 285; XXe s. : a) 268, b) 319.

insinuation [ɛ̃sinɥɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1319, en dr.; lat. insinuatio, de insinuatum, supin de insinuare. → Insinuer.
1 Dr. anc. Notification ou inscription (d'un acte) sur un registre qui lui donne authenticité. || Insinuation d'un testament, d'un contrat (→ Insinuer, cit. 1). Insertion.
2 (XVIIe). a Vx. Action d'insinuer ou de s'insinuer, de pénétrer. || L'insinuation d'une sonde dans une plaie. || « L'insinuation de l'aliment dans les parties qui le reçoivent » (Bossuet).
b (1613). Abstrait. Vx. Adresse à s'insinuer, à entrer dans les bonnes grâces de qqn.
3 (Av. 1679, Retz). Littér. a Rare. Action ou manière adroite, subtile de faire entendre une chose qu'on n'affirme (cit. 2) pas positivement. || L'insinuation d'une calomnie (par qqn). || Procéder par insinuation ( Allusion).
b (1704). Cour. (Une, des insinuations). La chose que l'on donne à entendre. || Des insinuations calomnieuses, mensongères. Accusation, attaque (cit. 6), calomnie, propos.
1 (…) les mêmes armes, qui sont la parole flexible, la grâce engageante, les insinuations, le tact, le sentiment juste du moment opportun, l'art de plaire, de demander et d'obtenir (…)
Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I, II, p. 206.
2 La principale difficulté vient de ce que ma phrase sans cesse suggère plutôt qu'elle n'affirme, et procède par insinuations (…)
Gide, Journal, 7 janv. 1918.
3 Tu ne te figures pas combien certaines conversations entre elle et moi sont prudentes et diplomatiques. Des insinuations. Du sous-entendu.
J. Romains, Une femme singulière, p. 11.

Encyclopédie Universelle. 2012.