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insinuant

insinuant, ante [ ɛ̃sinɥɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• 1654; de insinuer
1(Personnes) Qui s'insinue auprès des gens. « le jeune Mazarin, toujours souple et insinuant » (Vigny). Esprit insinuant. adroit, persuasif.
2(Choses) Qui est propre à circonvenir autrui. « Des façons insinuantes » (Balzac). Voix insinuante.

insinuant, insinuante adjectif Littéraire. Qui s'insinue auprès des gens, apte à les circonvenir : Avoir des manières insinuantes.insinuant, insinuante (synonymes) adjectif Littéraire. Qui s'insinue auprès des gens, apte à les circonvenir
Synonymes :
- adroit
- habile
- insidieux
- sournois

⇒INSINUANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. — Part. prés. de insinuer.
II. — Emploi adj.
A. — Littér. [Correspond à insinuer II A] Qui s'introduit doucement et adroitement. D'un coude insinuant, Léon me fraye un lent passage (COLETTE, Cl. s'en va, 1903, p. 76). Un jeune éléphant (...) de sa trompe insinuante et fureteuse ramasse soigneusement ce qu'il juge comestible (MAETERLINCK, Hôte inconnu, 1917, p. 188).
Au fig. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui s'installe de façon insidieuse. Aimer en secret, sans aveux, sans aucun désir, sans aucune sorte d'espérance est un mal insinuant, une brûlante incubation (CENDRARS, Dan Yack, Plan de l'Aiguille, 1929, p. 166).
B. — [Correspond à insinuer II B 2] Qui s'insinue avec ruse et habileté auprès d'autrui. Synon. adroit, artificieux, habile, patelin. Impétueux comme un poëte, et poli comme un courtisan, il savait être insinuant et rusé comme un jésuite (JOUBERT, Pensées, 1824, p. 186). Plus insinuant et plus adroit que ne l'étaient d'ordinaire les gens de race germanique, il avait conservé de leur caractère le penchant à la débauche sans pudeur et sans retenue (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 141) :
... il était le type même du parlementaire silencieux, qu'on ne connaît que de silhouette, sauf dans les ministères où les chefs de bureau le voient souvent, quémandant, insinuant, cajoleur, genre d'hommes que les ministres ont tendance à dédaigner jusqu'au jour où un bulletin bleu, lourd de rancune, les rappelle à plus de considération.
DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 132.
C. — P. ext. Qui est destiné à circonvenir autrui. Air, façon, langage, parole, manière, ton, voix insinuant(e). Son ton prit une certaine componction insinuante (GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p. 250). Cette action démoniale, insinuante et têtue (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 214).
En partic. [En parlant d'une pers. ou p. méton. de son attitude] Qui cherche à plaire. Ce placide visage, ce regard insinuant et doux, ce ton confidentiel, et cette inclinaison de la tête sur la gauche qui donnait au prêtre un air constamment recueilli (MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1376).
REM. Insinuamment, adv., hapax. Le juge d'instruction, homme insinuamment bienveillant (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Prisons, 1893, p. 384).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. : 149.

insinuant, ante [ɛ̃sinɥɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. 1654; p. prés. de insinuer.
1 V. 1660. (Personnes). a Vx. Qui séduit, plaît.
b Mod. et littér. Qui s'insinue auprès des gens. || Un intrigant flatteur et insinuant. || Un esprit insinuant. Adroit (cit. 4, La Rochefoucauld).
1 (…) ils rient d'imaginer toutes les sottises qu'un fourbe adroit, un parleur insinuant pourrait persuader au peuple de Paris ou de Londres.
Rousseau, Du contrat social, IV, I.
2 À sa suite parut le jeune Mazarin, toujours souple et insinuant, mais déjà confiant dans sa fortune.
A. de Vigny, Cinq-Mars, VII.
2 1690. (Choses abstraites). Qui est propre à circonvenir autrui. Attirant, captieux, engageant, 1. patelin. || Chatteries, façons, manières insinuantes. || D'une voix onctueuse et insinuante. || Agir d'une manière insinuante. Furtif, indirect, 1. secret.
3 1677. (Choses concrètes). Vx (langue class.). Qui pénètre doucement dans (qqch.). Insinuer (2.). || « L'eau si fluide, si insinuante… » (Fénelon).Mod. et littér. || Une odeur insinuante, un parfum insinuant. Pénétrant.
Par métaphore (avec une valeur équivalente à celle du sens I) :
3 (…) pour ne pas éveiller le soupçon, était-il flatteur jusqu'à la nausée, insinuant comme un parfum et caressant comme une femme.
Balzac, les Employés, Pl., t. VI, p. 885.

Encyclopédie Universelle. 2012.