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• 1777; de 1. in- et offensif

1 ♦ Qui est incapable de nuire; qui ne fait pas de mal à autrui. ⇒ innocent. N'ayez pas peur, ce chien est absolument inoffensif. « M. Lavisse est un inoffensif homme de bureau, un innocent pédagogue » (Péguy). — Par ext. ⇒ anodin, bénin. Plaisanterie inoffensive. « La rêverie n'est pas inoffensive, dans un monde où il faut constamment agir » (R. Rolland).

2 ♦ Qui n'est pas nocif. Un traitement inoffensif.

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adj. Qui ne nuit à personne.

⇒INOFFENSIF, -IVE, adj.

A. — [En parlant d'un animé] Qui ne fait pas de mal, qui n'est pas capable d'en faire.

1. [En parlant d'une pers., d'un de ses attributs, d'un groupe] Caractère, rêveur inoffensif; population inoffensive; rendre qqn inoffensif. Les chiens (...) se retiraient aussitôt, comme s'ils eussent compris que c'était un être inoffensif et sans conséquence (SAND, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 377) :

• 1. ... il était arrivé à être tellement différent de lui-même que j'avais l'illusion d'être devant une autre personne, aussi bienveillante, aussi désarmée, aussi inoffensive que l'Argencourt habituel était rogue, hostile et dangereux.

PROUST, Temps retr., 1922, p. 922.

— Emploi subst. Elle [la punition] n'intimide que les inoffensifs (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 167).

2. [En parlant d'un animal] Animal inoffensif; doux et inoffensif; avoir l'air inoffensif. Les scorpions du mont Latmos, inoffensifs pour les étrangers, piquent mortellement les habitants du pays (HUGO, Rhin, 1842, p. 158). Les personnes que nous aimons beaucoup (...) ne doivent pas avoir peur (...) d'une inoffensive araignée en balade (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 134).

B. — [En parlant d'un végétal] Et, couchant, près d'une eau qui murmure en secret, Son corps souple où la ronce inoffensive glisse (Ch. GUÉRIN, Cœur solit., 1904, p. 121). Alors elle [une graine] s'étire, et pousse d'abord timidement vers le soleil une ravissante petite brindille inoffensive (SAINT-EXUP., Pt Prince, 1943, p. 425).

C. — [En parlant d'une chose] Qui ne fait pas de mal, qui ne présente aucun danger, anodin. Arme, plaisanterie inoffensive. Quoi écrire qui soit moins inoffensif que ce roman? (FLAUB., Corresp., 1857, p. 220). Il est possible que cette chose atroce soit une drogue, une drogue inoffensive (COCTEAU, Enf. terr., 1929, p. 179) :

• 2. ... pourquoi le vicomte avait-il dénoncé comme dangereux, coupé de fondrières et aboutissant à des marécages, un sentier inoffensif, tapissé d'une herbe fine et drue, et qui conduisait sans encombre les gens dans ce joli vallon, au pied de ce manoir solitaire?

SANDEAU, Sacs, 1851, p. 14.

REM. 1. Inoffensivement, adv. De manière inoffensive. Faire ricocher inoffensivement les boulets qui toucheraient ces poutrelles (MAIZIÈRE, Nouv. archit. nav., 1853, p. 29). 2. Inoffensivité, subst. fém., rare. État, qualité d'une personne inoffensive. La force dans la douceur et l'inoffensivité : c'était l'Hercule de la troupe (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 37).

Prononc. et Orth. : [], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. Fin XVIII^e s. (LOUVET [DE COUVRAY] et trad. de STERN ds MERCIER Néol.). Dér. de offensif (préf. in-¹), prob. introduit par empr. au terme angl. plus anc. (XVII^e s., cf. NED) inoffensive « non offensif, non agressif, non offensant » (cf. BRUNOT t. 6, p. 1235). Fréq. abs. littér. : 505. Fréq. rel. littér. : XIX^e s. : a) 264, b) 666; XX^e s. : a) 798, b) 1 084. Bbg. BARB. Loan-words 1921, p. 260. - GOHIN 1903, p. 284.

inoffensif, ive [inɔfɑ̃sif, iv] adj.