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injustement

injustement [ ɛ̃ʒystəmɑ̃ ] adv.
XIIIe; de injuste
D'une manière injuste. « un innocent injustement puni » (Hugo). ⊗ CONTR. Justement.

injustement adverbe D'une façon injuste : Punir injustement. Sans raison, sans fondement : Se plaindre injustement.

injustement
adv. D'une manière injuste.

⇒INJUSTEMENT, adv.
D'une manière injuste.
A. — [Correspond à injuste B 1] Contrairement à la justice. Chasser, emprisonner, juger, traiter qqn injustement; bénéficier injustement de qqc.; refuser injustement qqc. à qqn. Bien injustement acquis asservit l'âme et brûle le sang (NERVAL, Faust, 1840, 2e part., p. 116). Le sang injustement répandu est long à pénétrer dans la terre (CLAUDEL, Poèmes guerre, 1916, p. 527). Te crois-tu assez avancé dans la pratique des vertus pour te considérer comme injustement puni? (BILLY, Introïbo, 1939, p. 91). V. correction ex. 7.
B. — [Correspond à injuste B 2] À tort. Accuser, décrier, humilier, moquer, opprimer, suspecter qqn injustement. Un mémoire à présent classique, bien qu'injustement négligé par nos étudiants actuels (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 115). Tu es complètement sonné! dit Henri; il se sentait aussi indigné que si Lambert l'avait injustement soupçonné (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 482) :
J'espère bien recevoir des vôtres [de vos lettres] à Milan, sans quoi je vous croirais fâché, et fâché injustement, car il est très vrai que depuis mon départ de la Bretagne je n'ai pu jusqu'à ce moment ni trouver ni même espérer un peu de repos pour vous écrire, et que je n'ai cessé d'y songer.
COURIER, Lettres fr. et ital., 1798, p. 660.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début XIVe s. enjustement « de manière injuste » (Psautier BN 1761, fol. 125b ds GDF. Compl.); 1671 « de manière injustifiée, mal fondée » (RACINE, Bérénice, préf. : Il [l'abbé de Montfaucon de Villars, auteur de la Crit. de Bérénice] n'a jamais lu Sophocle qu'il loue très injustement d'une grande multiplicité d'incidents). Dér. de injuste; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 247. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 403, b) 301; XXe s. : a) 332, b) 344.

injustement [ɛ̃ʒystəmɑ̃] adv.
ÉTYM. XIIIe; de injuste.
1 Vieilli. D'une manière injustifiée, sans fondement. Indûment, tort (à). || Mépriser injustement qqn (→ Correct, cit. 1; goût, cit. 18). || Se plaindre injustement. || Détracteur qui déprécie, dénigre injustement une œuvre.
1 (…) il n'a jamais lu Sophocle, qu'il loue très injustement d'une grande multiplicité d'incidents (…)
Racine, Bérénice, Préface.
2 Mod. D'une manière injuste. || Être injustement condamné, censuré (→ Étouffer, cit. 20).
1.1 La femme de Socrates rengregeoit son deuil par telle circonstance : O qu'injustement le font mourir ces meschans juges ! — Aimerois-tu donc mieux que ce fut justement, luy repliqua il.
Montaigne, Essais, II, XII, Pl., p. 568.
2 Il reconnut qu'il n'était pas un innocent injustement puni. Il s'avoua qu'il avait commis une action extrême et blâmable (…)
Hugo, les Misérables, I, II, VII.
CONTR. Justement. — Équitablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.