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indéfiniment

indéfiniment [ ɛ̃definimɑ̃ ] adv.
• 1568; indéfinement v. 1505; de indéfini
1D'une manière indéfinie. éternellement, perpétuellement (cf. Sans fin). Répéter indéfiniment qqch. « nous ne pouvons pourtant demeurer ici indéfiniment tous les trois » (Maupassant)(cf. Cent sept ans.).
2Gramm. Mot employé, pris indéfiniment.

indéfiniment adverbe D'une manière indéfinie dans le temps ou dans l'espace : Ajourner indéfiniment une solution.

indéfiniment
adv. D'une manière indéfinie, éternellement. Ajourner indéfiniment une affaire.

⇒INDÉFINIMENT, adv.
A. — D'une manière indéfinie.
1. [Dans le temps] Accomplir, continuer, différer, prolonger, répéter, retarder, (se) succéder indéfiniment. Dans ces quartiers presque populaires, quelle existence modeste, abjecte, mais douce, mais nourrie de calme et de bonheur, il eût accepté de vivre indéfiniment! (PROUST, Swann, 1913, p. 319) :
1. Cependant il ne faudrait pas ajourner indéfiniment la publication en volume de Mauclair, Schlumberger, Jaloux, Rivière, etc. — quoique au fond, là je sois bien libre.
DU BOS, Journal, 1923, p. 256.
2. [Dans l'espace] Élargir, éloigner, (s')étendre, rapprocher, rétrécir indéfiniment :
2. Nous ne croyons donc pas nécessaire d'admettre (...) que la rencontre des deux mobiles implique un écart entre le mouvement réel et le mouvement imaginé, entre l'espace en soi et l'espace indéfiniment divisible, entre le temps concret et le temps abstrait.
BERGSON, Essai donn. imm., 1889, p. 94.
3. [En parlant d'une quantité] Augmenter, diminuer indéfiniment; indéfiniment croissant, décroissant :
3. Or, comme les corps vivans ne croissent pas indéfiniment, mais que la nature a assigné à chacun d'eux des limites qu'il ne peut passer...
CUVIER, Anat. comp., t. 1, 1805, p. 4.
B. — Spécialement
1. GRAMM. ,,Dans un sens indéfini. Un mot pris indéfiniment`` (Ac. 1878; dict. XIXe et XXe s.).
2. MATH. Fonction indéfiniment dérivable. Fonction qui peut avoir une suite infinie de dérivées (d'apr. Lar. encyclop. Suppl. 1968).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1505 indefinement ([LE ROY], Le Livre de la Femme Forte, L 3b ds R. Ét. rab. t. 5, p. 166); 1531 [date éd.] indeffiniement (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, XXI ds DELB. Notes mss); 1607 gramm. (MAUPAS, [Grammaire françoise], 29 d'apr. FEW t. 4, p. 638a). Dér. de indéfini; suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 976. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 413, b) 1063; XXe s. : a) 2 155, b) 1 931.

indéfiniment [ɛ̃definimɑ̃] adv.
ÉTYM. 1568; indefiniment, 1501; indeffiniement, 1531, in T. L. F.; de indéfini.
1 D'une manière indéfinie. Éternellement, fin (sans). || Répéter indéfiniment qqch., une chanson. || S'amuser indéfiniment au même jeu. || La brute (cit. 2) qui subsiste indéfiniment dans l'homme. || L'homme (cit. 10) continue indéfiniment le mouvement vital.(Dans l'espace). || Élargir (cit. 4) indéfiniment la productivité.
1 Elle était (…) sur le pont d'un bateau à vapeur, comme la première fois qu'il l'avait rencontrée; mais celui-là s'en allait indéfiniment vers des pays d'où elle ne sortirait plus.
Flaubert, l'Éducation sentimentale, III, V.
2 (…) un mariage qui ressemblait à une lune de miel indéfiniment prolongée (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le bonheur dans le crime ».
3 Mais, mon cher ami, dit-elle, nous ne pouvons pourtant demeurer ici indéfiniment tous les trois. — Il ne s'agit point d'indéfiniment, mais de quelques jours.
Maupassant, Fort comme la mort, II, II.
4 (…) une fraîche volupté dont je ne me fusse jamais lassé et que j'eusse pu goûter indéfiniment.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XI, p. 85.
5 Enfin, sentant bien qu'elle ne pourrait pas attendre indéfiniment, elle se redressa (…) Il fallait voir clair et regarder l'infortune en face.
G. Duhamel, Salavin, V, XXIII.
6 Je viens de me rendre compte, après y avoir beaucoup pensé depuis quelque temps, qu'une séparation aussi totale n'est pas compréhensible, ne peut pas durer indéfiniment entre toi et moi.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVII, p. 187.
Math. || Fonction indéfiniment dérivable : fonction admettant une suite infinie de dérivées.
2 (1607, Maupassant). Gramm. || Mot employé, pris indéfiniment.

Encyclopédie Universelle. 2012.