incognito [ ɛ̃kɔɲito ] adv. et n. m.
• 1581; mot it. « inconnu »; lat. incognitus
1 ♦ En faisant en sorte qu'on ne soit pas connu, reconnu (dans un lieu). Voyager incognito. ⇒ anonymement, secrètement.
2 ♦ N. m. Situation d'une personne qui cherche à n'être pas reconnue, à cacher son identité. Garder l'incognito, rester ignoré. ⇒ anonymat. « la passion de l'incognito, l'un des plus grands plaisirs des princes » (Balzac).
⊗ CONTR. Publiquement.
● incognito adverbe (italien incognito, du latin incognitus, inconnu) Sans se faire connaître en un lieu : Voyager incognito. ● incognito (difficultés) adverbe (italien incognito, du latin incognitus, inconnu) Prononciation [̃&ph95;ɔ&ph93;&ph104;&ph99;], le groupe -gn- se prononce comme dans ignorer. Emploi Voyager incognito (= sans se faire connaître), adverbe. Ne pas confondre avec anonyme : une lettre anonyme (= dont l'auteur est inconnu), adjectif. Accord Employé comme adverbe, incognito reste invariable : elles sont descendues incognito dans un grand hôtel de la Côte d'Azur. Employé comme nom, incognito prend la marque du pluriel : à ce stade de l'enquête, la police préserve les incognitos des personnes impliquées dans l'affaire. ● incognito (synonymes) adverbe (italien incognito, du latin incognitus, inconnu) Sans se faire connaître en un lieu
Synonymes :
- secrètement
● incognito
nom masculin
Situation de quelqu'un qui veut cacher son identité : Garder l'incognito.
● incognito (difficultés)
nom masculin
Prononciation
[̃&ph95;ɔ&ph93;&ph104;&ph99;], le groupe -gn- se prononce comme dans ignorer.
Emploi
Voyager incognito (= sans se faire connaître), adverbe. Ne pas confondre avec anonyme : une lettre anonyme (= dont l'auteur est inconnu), adjectif.
Accord
Employé comme adverbe, incognito reste invariable : elles sont descendues incognito dans un grand hôtel de la Côte d'Azur. Employé comme nom, incognito prend la marque du pluriel : à ce stade de l'enquête, la police préserve les incognitos des personnes impliquées dans l'affaire.
incognito
adv. et n. m. Sans se faire reconnaître. Voyager incognito.
|| n. m. Garder l'incognito.
⇒INCOGNITO, adv. et subst. masc.
I. — Adverbe
A. — [En parlant de personnages connus ou illustres] Sans se faire connaître, sans révéler sa véritable identité, en usant même d'un faux nom, pour échapper aux règles du protocole ou pour préserver sa liberté. L'empereur, en passant à Trieste incognito, selon sa coutume, entra dans une auberge (CHAMFORT, Caract. et anecd., 1794, p. 128). Je ne vois pas d'inconvénient (...) à ce que tu viennes à ma rencontre; mais il faudra marcher incognito, et ne pas dire où tu vas (NAPOLÉON 1er, Lettres Joséph., 1800, p. 76) :
• 1. Le Duc fit atteler, et partit en toute hâte (...) il était devant Giulia. — Ah! mon Dieu! Monseigneur!... Votre Altesse... Car il avait donné un billet de visite sous le nom de comte de Doellingen, qui était l'un de ceux qu'il prenait pour voyager incognito.
BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 48.
B. — P. ext.
1. En ne se faisant pas connaître ou reconnaître en un lieu. Une maison vide vraiment sinistre, que nous louerions pour l'arranger en pied-à-terre mystérieux, afin d'y séjourner parfois incognito (MORAND, Londres, 1933, p. 99). Et sans parler des voyages que l'ambassadeur faisait incognito à Paris (Procès Pétain, t. 1, 1945, p. 26) :
• 2. — Soupons, dit Paganel, mais de biscuits et de viande sèche, sans allumer un feu. Nous sommes arrivés ici incognito, tâchons de nous en aller de même! Très heureusement, ce brouillard nous rend invisibles.
VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 100.
— P. métaph. Quelle belle journée! Le printemps devait être de passage à Paris, incognito; mais tout le monde l'a bien reconnu (RENARD, Journal, 1897, p. 382).
2. [En parlant d'une action, d'un comportement] En secret, sans que cela soit vu ou remarqué. Il faut que je lui fasse remettre quelque argent, incognito, pour que cette pauvre fille ne meure pas de faim en mon absence (BOREL, Champavert, 1833, p. 18) :
• 3. ... ainsi, Granville ne remarqua point d'abord la périodicité de ces repas maigres que sa femme eut d'ailleurs le soin perfide de rendre très-délicats (...). Le magistrat vécut donc très-orthodoxement sans le savoir et fit son salut incognito.
BALZAC, Double fam., 1830, p. 278.
II. — Subst. masc. Situation d'une personne qui cache sa véritable identité, qui s'efforce de ne pas être reconnue. J'ai pensé aux rois qui aiment à garder l'incognito (BARB. D'AUREV., Mémor. 2, 1838, p. 262). Victor Hugo est bien connu de ses voisins d'impériale (...). Mais l'incognito du poète est plus galamment respecté que celui d'une souveraine en voyage. On sait qu'il n'aime pas à être reconnu (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 229) :
• 4. Pendant bien des années, où pourtant, surtout avant son mariage, M. Swann, le fils, vint souvent les voir à Combray, ma grand'tante et mes grands-parents ne soupçonnèrent pas qu'il ne vivait plus du tout dans la société qu'avait fréquentée sa famille et que sous l'espèce d'incognito que lui faisait chez nous ce nom de Swann, ils hébergeaient — avec la parfaite innocence d'honnêtes hôteliers qui ont chez eux, sans le savoir, un célèbre brigand — un des membres les plus élégants du Jockey-Club, ami préféré du comte de Paris et du prince de Galles, un des hommes les plus choyés de la haute société du faubourg Saint-Germain.
PROUST, Swann, 1913, p. 15.
Prononc. et Orth. : [] ou [-gnito]. 2e prononc. rejetée par LITTRÉ. Att. ds Ac. dep. 1694. Au plur. (peu usité) incognitos. Étymol. et Hist. 1581 (Négoc. du Levant, IV, 30 ds BARB. Misc. X, n° 13 : Le Moscovite [...] est nagueres passé par celle ville incognito pour aller trouver le pape). Mot ital. signifiant proprement « inconnu » (attesté dep. 1317-21, DANTE, Par. ds BATT.), empr. au lat. incognitus « id. », dér. de cognitus, part. passé de cognoscere (connaître). Fréq. abs. littér. : 225. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 398, b) 492; XXe s. : a) 162, b) 255. Bbg. HOPE 1971, p. 149, 202. - RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 442. - WIND 1928, p. 44.
incognito [ɛ̃kɔɲito] adv. et n. m.
ÉTYM. 1581; mot ital., « inconnu »; lat. incognitus, de in- (→ 1. In-), et cognitus, p. p. de cognoscere « connaître ». → Connaître.
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1 Adv. a En faisant en sorte qu'on ne soit pas connu, reconnu (dans un lieu). || Voyager incognito. ⇒ Secrètement. || Souverain qui séjourne incognito dans une ville. || Condé partit d'Agen incognito et déguisé (→ Entrefaite, cit. 3).
1 Lui qui depuis un mois nous cachant sa venue,
La nuit, incognito, visite une inconnue.
Corneille, le Menteur, III, 2.
2 (…) pour aller incognito en des lieux de débauche (…)
Pascal, les Provinciales, VI.
3 Il exprime (le mot incognito) qu'un homme est dans un lieu sans vouloir y être connu. Mais il se dit particulièrement des Grands qui entrent dans une ville, qui marchent dans les rues sans pompe, sans cérémonie, sans leur train ordinaire et sans les marques de leur grandeur. Ce Prince a passé par la France incognito (…) Ce n'est pas absolument parce qu'ils ne veulent point être connus; c'est qu'ils ne veulent point être traités avec les cérémonies, ni recevoir les honneurs dus à leur rang. Par ce moyen on exempte d'une importune obligation, et ceux qui doivent recevoir les honneurs, et ceux qui les doivent rendre.
4 On entendait quelquefois rouler encore la voiture sans livrée qui emmenait incognito madame de Parnes (…)
A. de Musset, Nouvelles, « Deux maîtresses », VIII.
b (1690). Vx. Sans être remarqué, sans que la chose soit sue. || Souffrir incognito (→ Faible, cit. 4).
5 (…) nous disons aussi bien des sottises qui passent incognito (…)
Montesquieu, Lettres persanes, LIV.
2 N. m. (Av. 1750, Saint-Simon). Situation d'une personne qui n'est pas connue, qui cherche à n'être pas reconnue. || L'incognito de qqn; son incognito. || Garder l'incognito : rester ignoré. ⇒ Anonymat. || Jouir de son incognito (→ Observateur, cit. 4). || Laisser à qqn son incognito.
6 (…) je ferai une courte mention du voyage que vinrent faire en France (…) le frère du duc de Parme, qui y fut incognito, et, quelque temps après, le prince Gaston (…) Ce dernier garda aussi l'incognito (…)
Saint-Simon, Mémoires, I, XXXIII.
7 (…) la passion de l'incognito, l'un des plus grands plaisirs des princes, espèce d'abdication momentanée qui leur permet de mettre un peu de vie commune dans leur existence (…)
Balzac, Maître Cornélius, Pl., t. IX, p. 942.
8 Laissez-moi mon incognito. D'ailleurs, mon masque est mieux mis que le vôtre, et il me plaît à moi de le garder (…)
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 870.
9 Mais, sans vous mettre au courant de notre état civil, monsieur Lhéry, permettez qu'on vous apprenne nos noms vrais; tout en nous laissant notre incognito, il me semble que cela nous rendra plus vos amies (…)
Loti, les Désenchantées, XI.
Encyclopédie Universelle. 2012.