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incestueux

incestueux, euse [ ɛ̃sɛstɥø, øz ] adj.
XIIIe; lat. incestuosus
1Coupable d'inceste. Une mère incestueuse. N. Rare Un incestueux, une incestueuse.
2Qui constitue un inceste. Amour incestueux.
3Issu d'un inceste. Enfant incestueux.

incestueux, incestueuse adjectif et nom (latin incestuosus) Qui est coupable d'inceste : Un couple incestueux.incestueux, incestueuse adjectif Qui est entaché d'inceste : Désirs incestueux. Qui est né d'un inceste : Un enfant incestueux.

incestueux, euse
adj.
d1./d Qui a commis un inceste.
d2./d Qui a le caractère de l'inceste. Désirs incestueux.
d3./d Né d'un inceste. Enfant incestueux.

⇒INCESTUEUX, -EUSE, adj.
A. — Qui commet, qui a commis un inceste. Fils incestueux. Si le sang ne lie pas à Hippolyte la femme de Thésée, il suffit que l'infortunée se croie incestueuse pour l'être en effet (MAURIAC, Vie Racine, 1928, p. 133) :
1. ... Tarquin, de crime en crime, a monté par étage.
(...) Incestueux d'abord avec sa belle-sœur,
Ensuite, empoisonnant son épouse et son frère,
Se hâtant sur leurs corps vers le lit adultère,
Et, veuf la veille, époux nouveau le lendemain,
Au feu de deux bûchers rallumant son hymen...
PONSARD, Lucrèce, 1843, V, 4, p. 98.
En emploi subst. Thamar l'incestueuse (FLAUB., Tentation, 1849, p. 365). Ces incestueux parlent comme deux amants (RENARD, Journal, 1894, p. 247). Alors, l'incestueuse s'habituait à sa faute (ZOLA, Curée, 1872, p. 510).
Littér. [En parlant d'un trait du comportement de la pers. ou de la personnalité] Œil incestueux. Caresses incestueuses (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 103). Geste incestueux (Traité sociol., 1968, p. 402).
B. — Qui constitue un inceste; qui a le caractère d'un inceste; qui appartient à l'inceste; qui est entaché d'inceste. Les enfants nés hors mariage, autres que ceux nés d'un commerce incestueux ou adultérin, pourront être légitimés par le mariage subséquent de leurs père et mère (Code civil, 1804, art. 331, p. 62). Elle avait découvert d'incestueuses relations entre Byron et sa sœur Augusta (MAUROIS, Ariel, 1923, p. 202).
C. — Qui est issu d'un inceste. Enfant incestueux. Les trois filles incestueuses de Rosatristis (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 288). V. aliment ex. 3.
REM. Incestueusement, adv. De manière incestueuse. (Ds Ac. 1798-1935). P. métaph. Tu vis, tu vas vivre, dans un monde où l'action est la sœur du rêve. Nous les marions étroitement, incestueusement si l'on veut (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 189).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1355 « qui constitue un inceste » (PIERRE BERSUIRE, trad. de Tite-Live, ms. Ste-Gen., f° 44a ds GDF. Compl.); 2. 1594 « coupable d'inceste » (Satyre Ménippée, éd. Ch. Read, p. 39); 1677 subst. (RACINE, Phèdre, IV, 2); 3. 1765 « issu d'un inceste » (Encyclop. t. 8). Empr. au b. lat. incestuosus « incestueux, impudique » (TLL; BLAISE Lat. chrét.), dér. de incestus, v. inceste. Fréq. abs. littér. : 69.

incestueux, euse [ɛ̃sɛstɥø, øz] adj.
ÉTYM. XIIIe, sens 2; lat. incestuosus « impudique », de incestus, -us, n. m., syn. de incestum. → Inceste.
1 (1594). Personnes. Coupable d'inceste. || Une mère incestueuse. || Un fils incestueux. || Un couple incestueux.
1 (…) La douleur vertueuse
De Phèdre malgré soi perfide, incestueuse (…)
Boileau, Épîtres, VII.
N. (1677). || Un incestueux, une incestueuse.
2 Un seul jour ne fait pas d'un mortel vertueux
Un perfide assassin, un lâche incestueux.
Racine, Phèdre, IV, 2.
2 a Qui constitue un inceste. || Amour, commerce incestueux (→ Adultérin, cit. 2). || Passion incestueuse. || « Un reste mal éteint d'incestueuse flamme » (Corneille, Héraclius, III, 1).
b Qui tend à l'inceste. || Désirs incestueux. Vx. || Regard incestueux (→ Chaste, cit. 4).
3 Mais ce lien du sang qui nous joignait tous deux
Écartait Claudius d'un lit incestueux.
Racine, Britannicus, IV, 2.
3 (1765). Issu d'un inceste. || Enfant, fils incestueux ( Illégitime). || Légitimation des enfants incestueux (loi du 7 nov. 1907).
4 (…) la loi du 7 novembre 1907 a effacé de l'article 331 le membre de phrase exclusif de la légitimation des enfants incestueux. Il est même permis de penser que cette suppression sans réserve a rendu possible la légitimation des enfants incestueux dans tous les cas. Nous voulons dire par là que, si les deux parents, au degré prohibé sans dispense possible, contractent néanmoins mariage, il suffit que l'un d'eux soit de bonne foi (…) pour que (…) le mariage, bien que nul, entraîne, étant putatif, la légitimation.
Julliot de La Morandière, Précis de droit civil, t. I, no 518, p. 311.
DÉR. Incestueusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.