incandescence [ ɛ̃kɑ̃desɑ̃s ] n. f.
• 1779; de incandescent
♦ État d'un corps incandescent. Métal chauffé jusqu'à l'incandescence. ⇒ 2. blanc (à blanc). Être en incandescence. ⇒ brûler. — Lampe à incandescence, qui éclaire par un filament porté à incandescence.
● incandescence nom féminin Émission de rayonnement visible d'origine thermique. État d'un corps porté à haute température qui émet de la lumière.
incandescence
n. f. état d'un corps incandescent.
⇒INCANDESCENCE, subst. fém.
A. — 1. État d'un corps qui, soumis à une très forte chaleur, émet un rayonnement lumineux. Métal en incandescence, chauffé jusqu'à l'incandescence. Une double rampe transversale à flamme bleue, qui porte à l'incandescence un plafond métallique ou garni de touffes d'amiante (Lar. mén. 1926, p. 620).
2. Propriété d'un corps d'émettre un rayonnement lumineux lorsqu'il est soumis à une chaleur élevée. Manchon à incandescence. Deux appliques à gaz, avec bec à incandescence, et allumage automatique (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1932, p. 118).
— En partic.
♦ Éclairage par incandescence. L'éclairage à flamme blanche (bec-bougie, bec papillon, bec à verre) (...) a presque partout cédé la place à l'éclairage par incandescence (Lar. mén. 1926, p. 618).
♦ Lampe à incandescence. De brillants travaux sur le tungstène qui permirent de réaliser des lampes à incandescence à grand rendement (Hist. gén. sc. t. 3, vol. 2, 1964, p. 267).
B. — P. anal. ou p. métaph.
1. Rougeur très vive, rougeoiement. [Gambara] se leva pour aller boire un autre grand verre de vin de Giro. Cette liqueur semi-africaine ralluma l'incandescence de sa face, que l'exécution passionnée et merveilleuse de l'opéra de Meyerbeer avait fait légèrement pâlir (BALZAC, Gambara, 1837, p. 95).
2. Chaleur intense. Il est deux heures, le soleil est en pleine ardeur, l'air en pleine incandescence (FROMENTIN, Voy. Égypte, 1869, p. 46).
3. Lueur vive et colorée, rougeoiement :
• 1. Soudain il s'arrêta sur le seuil, stupéfié par la lumière immense des midis de la terre africaine. La rue devait être blanche et les maisons blanches aussi, mais la flamme du soleil perpendiculaire lavait les surfaces éclatantes avec une telle furie de reflets, que les murs de chaux et les dalles réverbéraient à la fois des incandescences prodigieuses de bleu d'ombre, de rouge et de vert, d'ocre brutal et d'hyacinthe. De grandes couleurs frémissantes semblaient se déplacer dans l'air et ne couvrir que par transparence l'ondoiement des façades en feu. Les lignes elles-mêmes se déformaient derrière cet éblouissement.
, Aphrodite, 1896, p. 277.
C. — Au fig. ou p. métaph. Passion, excitation, exaltation violente. Quelques mots qui lui sont échappés m'ont montré que dans l'incandescence de sa tête il prenait cette prison en horreur (HUGO, Corresp., 1823, p. 369) :
• 2. Partout où j'avais puisé des agitations, je ne rencontrais plus que l'immuable paix. Tout était douceur et quiétude dans ce qui m'avait autrefois causé les premiers troubles que j'aie connus. Quel changement! pensai-je, et sous les incandescences dont j'étais brûlé, je retrouvais plus fraîche que jamais la source de mes premiers attachements.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 122.
Prononc. et Orth. : [(s)] et [-]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) [1764 « état d'un corps chauffé à blanc » (sans réf. ds BL.-W.3-5)]; 1779 (J. J. SCHMIDLIN, Catholicon cité par BEHRENS ds Z. fr. Spr. Lit. t. 23, p. 36); b) 1882 lampe à incandescence (C.R. de l'Ac. des Sc., t. 95, p. 946); 2. [av. 1821 fig. « violente excitation » (J. DE MAISTRE ds L. DOCHEZ, Nouv. Dict. de la langue fr., 1860)]; 1823 (HUGO, loc. cit.). Dér. de incandescent; suff. -ence (-ance). Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. GOHIN 1903, p. 267.
incandescence [ɛ̃kɑ̃desɑ̃s] n. f.
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1 État d'un corps devenu lumineux sous l'effet de la chaleur (⇒ Incandescent). || Métal chauffé jusqu'à l'incandescence. ⇒ Blanc (chauffé à). || Porter un métal à l'incandescence. || Être en incandescence. ⇒ Brûler.
1 Je suis (…) convaincu que les matières incombustibles et même les plus fixes, telles que l'or et l'argent, sont, dans l'état d'incandescence, environnées d'une flamme dense (…) Cette couleur blanche ou rouge, qui sort de tous les corps en incandescence (…) est l'évaporation de cette flamme dense (…)
Buffon, Hist. nat., Introd. à l'hist. des minéraux, Des éléments (1774).
2 Il faut en fait distinguer deux types d'émission de lumière, l'incandescence et la luminescence, selon le mécanisme d'excitation. On parlera d'incandescence si les excitations sont assurées par un apport d'énergie thermique. Plus la température est élevée, plus celles-ci seront fréquentes, d'où une intensité accrue. De plus, les niveaux d'énergie atteints par les électrons seront également fonction de la température : c'est pourquoi une substance « chauffée à blanc » est plus chaude qu'une substance « chauffée au rouge », car le blanc est plus riche en photons de courte longueur d'onde, donc plus énergétiques.
♦ (1881 : par; 1891 : à; → ci-dessous). || Par (vx), à incandescence. || Éclairage par incandescence; lampe à incandescence (→ Bougie, cit. 3; électrique, cit. 2), bec, manchon à incandescence, qui éclaire par un filament porté à incandescence. || L'argon, gaz utilisé pour les ampoules à incandescence. Vx. || « C'est sur ce principe que l'on vit paraître vers 1870, différentes lampes par incandescence (…) » (Année sc. et industr. 1882, p. 71, 1881). — || « À incandescence » (Année sc. et industr. 1892, p. 602, 1891).
3 (Déb. XIXe, J. de Maistre). Abstrait (littér.). Violente excitation. || L'incandescence des esprits, des imaginations. ⇒ Effervescence. || L'incandescence des passions. ⇒ Ardeur, brasier, feu (figuré).
3 Comment nommer ce temps qui s'ouvre devant Maria ? Cette exactitude dans l'espérance ? Ce renouveau de l'air respiré ? Cette incandescence, cet éclatement d'un amour enfin sans objet ?
M. Duras, Dix heures et demie du soir en été, p. 146.
Encyclopédie Universelle. 2012.