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implanter

implanter [ ɛ̃plɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1539 pron.; it. impiantare, bas lat. implantare
1Rare Planter, fixer (une chose dans une autre).
2Cour. Introduire et faire se développer d'une manière durable dans un nouveau milieu. Implanter un usage, une mode. introduire. Implanter une industrie dans une région. établir. Préjugé bien implanté dans les esprits. ancré, enraciné.
Méd. Implanter un embryon dans l'utérus ( fivète) . Implanter un organe ( 2. greffe, transplantation) , une prothèse, un stimulateur dans l'organisme.
3Introduire un implant hormonal dans l'organisme de (un animal de boucherie). Implanter un veau.
4 ♦ S'IMPLANTER v. pron. Se fixer, être fixé, introduit quelque part. s'établir, s'installer. Société qui s'implante sur un marché étranger.
5Technol. Réaliser l'implantation de (un circuit).
⊗ CONTR. Arracher, déraciner.

implanter verbe transitif (latin implantare) Planter, fixer, insérer quelque chose dans autre chose : Le lierre implante ses crampons dans l'écorce des arbres. Mettre en place quelque chose, une entreprise, les installer à demeure quelque part : Implanter une centrale nucléaire dans une région. Établir solidement un groupe, un produit, etc. : Implanter un nouveau produit sur le marché. Introduire une idée, un usage, etc., quelque part et l'établir durablement dans l'esprit des gens, dans un milieu : Implanter une mode. Matérialiser le tracé d'un bâtiment à construire, sur un sol aplani, à l'aide de cordeaux tendus entre des piquets. Pratiquer une implantation chirurgicale. ● implanter (synonymes) verbe transitif (latin implantare) Mettre en place quelque chose, une entreprise, les installer à demeure...
Synonymes :
- installer
Introduire une idée, un usage, etc., quelque part et l'établir durablement...
Synonymes :
- ancrer
- enraciner
- introniser

implanter
v. tr.
d1./d CHIR Pratiquer un implant.
d2./d Introduire, établir quelque part. Implanter une usine dans une zone franche. Implanter une population sur des terres neuves.
|| v. Pron. Fig. Doctrine qui s'implante.

⇒IMPLANTER, verbe trans.
A. — Planter une chose dans une autre, insérer. Implanter des fleurs sur un arbuste. Il [le chêne] pousse sa radicelle vers le sol et l'y implante (PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 15). On y remédia, vers le milieu du XVe siècle, en implantant à l'arrière un troisième mât, le mât d'artimon, garni, celui-là, d'une voile latine (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 125).
CHIR. Pratiquer une implantation :
1. La méthode de la greffe, qui consiste à implanter dans l'organisme sénilisé un organe ou un fragment d'organe provenant d'un organisme jeune, est l'une des plus séduisantes...
J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p. 127.
Emploi pronom.
a) [Sans valeur affective] Se fixer dans, s'introduire. Une bouche lippue d'ivrogne et de satyre, un menton à verrue où s'implantaient quelques poils (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 21). Je m'assis un instant sur le parapet de pierre dans lequel s'implante la grille du Luxembourg (DUHAMEL, Confess. min., 1920, p. 111).
P. ext. S'acclimater. Les terrains meubles et friables où la forêt n'avait pu qu'imparfaitement s'implanter (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 40). L'aramon, qui redoute l'échaudage, n'a pu s'implanter ni dans les régions collinaires du midi de la France ni en Algérie (LEVADOUX, Vigne, 1961, p. 44).
b) [Avec valeur péj.; cf. implantation A spéc. tératologie] S'insérer plus ou moins bien :
2. ... Courtois le cadet était bossu d'une manière complexe et, si j'ose dire, selon tous les méridiens. Son torse, monstrueux, en forme de barrique, semblait posé de guingois sur les jambes, et la tête elle-même s'implantait de guingois sur le torse.
DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 98.
B. — Au fig. Faire pénétrer une idée ou un sentiment, de manière durable, dans l'esprit de quelqu'un. Implanter une conviction, des préjugés :
3. ... c'est, sans une parole directe, sans une franche tentative de s'expliquer, une protestation sourde et soutenue par quoi elle cherche à implanter en son fils le sentiment qu'il fait quelque chose de douteux.
MONTHERL., Olymp., 1924, p. 246.
ÉCON. Installer en un endroit précis des unités de production, favoriser des mouvements de main-d'œuvre, fixer une population qui autrement émigrerait. Implanter de la population, des usines :
4. ... les grands groupes d'intérêts du XXe siècle, les banques d'affaires alliées à des industries et appuyées par des administrations, implantent [it. ds le texte] des ensembles industriels, c'est-à-dire des combinaisons consciemment construites d'établissements ou de firmes qui remplissent plusieurs fonctions économiques entre elles liées.
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 182.
Emploi pronom. Se fixer dans un lieu particulier, de manière durable. S'implanter à l'étranger. Tant de fois transplantés, nous nous implantons ici, et nous ne pensons plus réellement au départ, même lorsque nous en parlons (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 99).
Fam. et péj. Rester d'une façon abusive, s'incruster. Une maxime constante qui fut de n'en jamais laisser un seul s'implanter chez ma tante (PROUST, Swann, p. 123).
REM. 1. Implantable, adj. Susceptible d'être implanté. [Les industries fortement compétitives] sont facilement implantables dans les pays de main-d'œuvre faiblement qualifiée (Univers écon. et soc., 1960, p. 26-5). 2. Implantateur, subst. masc., hapax. Celui qui implante. Le réunisseur des peuples, l'implantateur de l'unité (CLAUDEL, Repos 7e jour, 1901, I, p. 812). 3. Implanteur, subst. masc., hapax. Celui qui plante ou implante. C'est la réponse suprême que la vigne élue réservait à son implanteur (CLAUDEL, Poète regarde Croix, 1938, p. 139).
Prononc. et Orth. : [], (il) implante []. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1539 anat., réfl. « se fixer sur, adhérer à » (J. CANAPPE, 6e livre de la méthode thérapeutique, p. 87 r°); 1611 en gén., trans. « insérer, fixer dans » (COTGR.); 1719 spéc. méd. « introduire une substance dans un organe pour en modifier le caractère » (Journ. des Sc., p. 597). Prob. empr. au lat. méd. implantare (FEW t. 9, p. 25b; EWFS2), le mot apparaissant en fr. dans une trad. de Galien, plutôt qu'adaptation de l'ital. impiantare (BL.-W.1-5; HOPE, p. 202). Fréq. abs. littér. : 94.

implanter [ɛ̃plɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. 1539, s'implanter; trans., 1611; ital. impiantare, du bas lat. implantare, de im- (→ 2. In-), et plantare.
1 Rare. Planter (une chose dans une autre). Fixer, insérer.
2 Cour. Introduire et faire se développer d'une manière durable dans (un nouveau milieu). Introduire. || Implanter une idée dans le cerveau de qqn. Ancrer, enraciner. || Il est difficile de déraciner un préjugé aussi solidement implanté.Implanter une industrie dans une région, une usine dans une ville. Établir, installer.
1 (…) son caractère le plus frappant (du paille-en-queue) est un double long brin qui ne paraît que comme une paille implantée à sa queue (…)
Buffon, Hist. nat. des oiseaux, Le paille-en-queue.
2 Pour implanter un gouvernement au cœur d'une nation, il faut savoir y rattacher des intérêts et non des hommes.
Balzac, les Employés, Pl., t. VI, p. 874.
3 (…) la Révolution continue, elle est implantée dans la loi, elle est écrite sur le sol, elle est toujours dans les esprits; elle est d'autant plus formidable qu'elle paraît vaincue à la plupart de ces conseillers du trône qui ne lui voient ni soldats ni trésors.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 173.
4 Il avait fallu, par de patientes manœuvres, implanter vingt idées nouvelles dans le cerveau rétif de sa tante.
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 172.
3 (1719; au sens mod. de implantation, mil. XXe). Chir. Pratiquer l'implantation de (un élément thérapeutique). Implant.
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s'implanter v. pron.
1 Se fixer, être fixé à…, dans… || L'appendice s'implante dans le cæcum (cit.). || L'œuf s'implante alors dans la trompe (→ Grossesse, cit. 4). || Famille qui s'est implantée sur une terre (→ Approprier, cit. 6). Établir (s').
2 (Sujet n. de personne). Fam. et vx. || S'implanter chez qqn, y prendre racine, ne plus s'en aller.
Mod. S'installer définitivement dans un pays. (Sujet n. de chose). || Régime, usage qui n'a pu s'implanter dans un pays. Prendre; enraciner (s').
5 (…) ce n'est pas seulement sous la forme impériale, mais catholique romaine, que l'esprit de la latinité s'est implanté dans le fonds de barbarie initiale du continent (…)
André Siegfried, l'Âme des peuples, II, IV.
Abstrait :
6 (…) une idée blessante s'implanta : Noémie n'avait jamais été aussi malade qu'on le lui avait fait croire, et ils ne l'avaient fait venir que pour cet argent !
Martin du Gard, les Thibault, t. II, p. 229.
3 (Au sens A, 1, b de implantation). || Ce groupe automobile s'est implanté dans une région peu développée. Établir (s'), installer (s').
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implanté, ée p. p. adj.
1 (Concret). Rare (→ ci-dessus, cit. 1).Cristaux implantés, dont une extrémité est insérée dans une excavation minérale.Cheveux postiches implantés. Implanté.
2 Usage implanté, bien implanté. || Idée mal implantée. || Préjugés implantés.Industrie, firme implantée (quelque part).
3 (Personnes; de s'implanter). Fixé dans un lieu de manière durable. || Immigrés implantés.
CONTR. Arracher, déraciner.
DÉR. Implant, implantable, implantateur, implantation, implanté, implanteur.

Encyclopédie Universelle. 2012.