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huche

huche [ 'yʃ ] n. f.
• fin XIIe; lat. médiév. hutica, probablt o. germ.
Grand coffre de bois rectangulaire à couvercle plat (à la différence du bahut). Huche à vêtements, à provisions. Huche à pain, pour conserver le pain. — Huche à pétrir ( maie, pétrin) .

⇒HUCHE, subst. fém.
A. — 1. HIST. Grand coffre de bois rectangulaire, à couvercle plat, servant notamment à ranger les provisions, le linge, les vêtements. Dans la pièce unique (...), une huche où l'on serrait les provisions de bouche (R. BAZIN, Blé, 1907, p. 70). Il avait envie d'ouvrir les bahuts, les caisses, les huches de noyer, les cantines de fer et d'en tirer les trésors qu'il avait presque oubliés et qui, pourtant, étaient là : les broderies, les reliquaires, les écritoires d'or, les couronnes (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p. 73).
2. En partic. Coffre de bois rectangulaire à couvercle plat, servant à pétrir la pâte et/ou surtout à conserver les miches. Synon. maie. Huche à pain. L'aînée (...) vint à la huche se couper une tranche de pain (ZOLA, Terre, 1887, p. 130). La huche ou maie, large coffre où se pétrit et se conserve le pain que l'on cuit pour huit jours (MENON, LECOTTÉ, Vill. de Fr., t. 1, 1954, p. 18).
B. — MINOTERIE. Coffre placé sous la meule dormante d'un moulin, où tombe la farine. La huche d'un moulin (Ac. 1835-1935).
C. — PÊCHE. Caisse percée de trous que l'on immerge après y avoir placé le poisson qu'on veut conserver. Et voici, devant eux, (...) les balcons aux barreaux verts qui avancent sur la Seine, les huches à poissons à moitié levées hors de l'eau (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p. 293). Tous pêcheurs en général (...) seront tenus (...) de faire l'ouverture de leurs loges et hangars, bannetons, huches et autres réservoirs ou boutiques à poisson (Code pêche fluv., 1875, p. 19).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1170 « coffre où l'on enserre de l'argent, des joyaux, etc. » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 199, 10). Issu du lat. tardif hutica « coffre », attesté vers 800 dans le Capitulaire de Villis. La géogr. du mot et celle de ses dér. (en partic. norm., pic., wallon, Flandre) ainsi que le h- dénoncent une orig. germ., mais les hyp. proposées jusqu'ici se sont révélées peu satisfaisantes. Fréq. abs. littér. : 57. Bbg. FLUM (P.N.). Old Fr. huge, huche. Rom. Notes. 1959, t. 1, pp. 72-73. - VINCENT (A.). Les N. d'objets creux comme n. de lieux. Mél. Dauzat (A.) 1951, p. 392.

huche ['yʃ] n. f.
ÉTYM. V. 1170, var. huge; du lat. médiéval hutica (VIIIe), probablt d'orig. germanique : selon P. Guiraud, dér. gallo-roman de l'anc. haut all. hutta (→ Hutte), la huche (coffre, boutique, réservoir…) étant essentiellement « quelque chose où l'on met à l'abri » (cf. anc. franç. huche « arche de Noé »).
1 Grand coffre de bois rectangulaire à couvercle plat (à la différence du bahut). Coffre. || La huche « tenait lieu, au moyen âge, à la fois d'armoire, de table, de siège, de malle » (Réau, Dict. d'art). || Huche à vêtements, à provisions. || Huche sculptée.Huche à pétrir ( Maie, pétrin); huche où le boulanger mettait la farine ( Farinière), la braise étouffée ( Braisier).
Huche au pain, à pain : huche où l'on garde le pain, à la campagne.
1 Denise était appuyée contre la huche au pain, regardant le notaire qui se servait de ce meuble comme d'une table à écrire (…)
Balzac, le Curé de village, Pl., t. VIII, p. 618.
2 Comme la servante, une grosse fille laide, avait cuit le matin, une bonne odeur de pain chaud montait de la huche, laissée ouverte.
Zola, la Terre, II, I.
2 a (1573). Techn. || Huche d'un moulin : coffre où tombe la farine.
b Réservoir à poisson, formé d'une caisse percée de trous, que l'on immerge.
DÉR. Huchier.

Encyclopédie Universelle. 2012.