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hostie

hostie [ ɔsti ] n. f.
XIIIe; oiste XIIe; lat. hostia « victime », sens chrét. au IVe siècle
IPetite rondelle de pain de froment, généralement azyme (dans les Églises latine, arménienne, maronite), consacrée au cours de la messe ( eucharistie). La sainte hostie. Ciboire, patène contenant des hosties. Mettre une hostie dans l'ostensoir. L'élévation de l'hostie. Donner l'hostie à un communiant ( communion) . Dogme de la présence réelle du Christ dans l'hostie ( transsubstantiation) . II(XIVe-XVIIe) Vx Victime offerte en sacrifice. « Frappons ! Voilà l'hostie » (Cyrano).

hostie nom féminin (latin hostia) Pain eucharistique après la consécration. (Le mot latin [hostia] désigne la victime sacrifiée, en particulier le Christ dans le sacrifice eucharistique.) Pain destiné au sacrifice eucharistique. ● hostie (synonymes) nom féminin (latin hostia) Pain destiné au sacrifice eucharistique.
Synonymes :
- pain d'autel

hostie
n. f. LITURG CHRET Fine rondelle de pain sans levain destinée à la communion sacramentelle.

⇒HOSTIE, subst. fém.
A. — 1. [Dans l'Antiq.] Victime immolée. Hostie vivante (Ac.).
2. P. ext., littér. Victime expiatoire. Je vois à travers les siècles toutes les hosties de l'humanité, toutes les nobles Iphigénie, toutes celles, tous ceux qui se dévouent, toutes les victimes immolées (BARRÈS, Pitié églises, 1914, p. 316) :
1. ... à peine la Révolution s'est nommée que la guerre reprend son essor. Jamais le monde n'avait assisté à de pareilles funérailles. En moins de vingt-cinq ans, dix millions d'hosties humaines sont immolées dans ces luttes de géants.
PROUDHON, Guerre et paix, 1861, p. 65.
B. — LITURG. CATH. Petite rondelle mince de pain azyme que le prêtre consacre pendant la messe. Hostie consacrée; la sainte hostie; recevoir l'hostie; l'élévation de l'hostie. Notre Seigneur Jésus-Christ est réellement dans l'hostie quand le prêtre a prononcé les paroles sacramentales (Ac.). Le prêtre ouvrit le calice; il prit entre ses deux doigts une hostie blanche comme la neige (CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 256) :
2. À huit ans, on le mène à la grand-messe, au salut, parmi les grandes personnes qui se prosternent; on lui montre, au milieu des fleurs et des lumières, dans un nuage d'encens et de musique, un bel ostensoir doré : c'est toujours le même bon Dieu, qui est là, dans cette hostie blanche.
MARTIN DU G., Thib., Mort père, 1929, p. 1382.
P. métaph. La lune à l'horizon montait, hostie énorme (HUGO, Contempl., t. 3, 1856, p. 357). Le soleil était devenu une hostie rose dans les nuages bleus (LA VARENDE, Cavalier seul, 1956, p. 71).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. hoistie liturg. chrét. (Règle de Cîteaux, ms. Dijon, fol. 29 r° ds GDF. Compl.); 2. XIVe s. « victime offerte aux dieux » (BERSUIRE, T. Live, B.N. 20312 ter, 162fol. 2c, ibid.). Empr. au lat. hostia : « victime, victime expiatoire » à l'époque class.; « offrande de son corps (martyre); victime eucharistique, hostie » à l'époque chrét. Cf. au sens 1 la forme a. fr. oiste (XIIe-XIVe s. ds GDF. Compl. et T.-L.) maintenant l'accentuation latine, qui influence encore la forme hoistie. Fréq. abs. littér. : 396. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 378, b) 404; XXe s. : a) 1 010, b) 536. Bbg. GOHIN 1903, p. 307.

hostie [ɔsti] n. f.
ÉTYM. XIIIe; oiste, XIIe, au sens II; du lat. hostia « victime », sens chrétien au IVe siècle.
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I (XIVe; répandu XVIe, sens postérieur au sens religieux et moderne; repris au lat. class. hostia).
1 Victime offerte en sacrifice aux dieux, à Dieu ( Holocauste, immolation, sacrifice, victime). || Immoler des hosties à Dieu. || Hostie vivante.
1 Il mettra la main sur la tête de l'hostie, et elle sera reçue de Dieu, et lui servira d'expiation (…)
Bible (Sacy), Lévitique, I, 4.
REM. Les traductions plus récentes portent holocauste au lieu d'hostie.
2 Que les temples des idoles seraient abattus, et que parmi toutes les nations et en tous les lieux du monde, lui serait offerte une hostie pure, non pas des animaux.
Pascal, Pensées, XI, 730.
2 (Emploi courant chez les prédicateurs du XVIIe siècle; cf. Bossuet, Fléchier, Bourdaloue, Massillon, in Littré). Personne qui se consacre à Dieu.
3 Si votre corps est une hostie, consacrez à Dieu une hostie vivante (…)
Bossuet, Oraison funèbre du R. P. Bourgoing, II.
3 Liturgie. Jésus-Christ en tant que victime immolée. || « “O salutaris hostia” : “Hostie du salut” signifie victime de la rédemption. P. Corneille traduit : “Ô salutaire Hostie, adorable Victime” » (R. Lesage, Dict. pratique de liturgie romaine).
4 (XVIIe). Poét. et vx. Victime.
4 Le funeste succès de leurs armes impies
De tous les combattants a-t-il fait des hosties (…)
Corneille, Horace, III, 2.
REM. Voltaire, commentant ce passage, remarque qu'hostie ne se dit plus et le regrette (cf. Voltaire, Commentaires sur Corneille).
5 Ce mot n'était pas fort bien compris de tout le monde, même au dix-septième siècle, s'il faut en croire l'anecdote (…) de ces spectateurs qui (…) se levèrent en tumulte à ce passage de la scène IV du IVe acte (de la Mort d'Agrippine, de Cyrano) :
Frappons ! Voilà l'hostie, et l'occasion presse,
et s'écrièrent : Oh ! le méchant, il veut tuer Notre-Seigneur !
Ch. Marty-Laveaux, Lexique de la langue de P. Corneille, in Corneille, Œuvres (Grands écrivains de la France), t. I, p. 486.
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II (XIIe, oiste; du lat. ecclés. hostia, IVe). Mod. (Liturgie cathol. et cour.). L'Espèce eucharistique du pain, consistant de nos jours en une petite rondelle de pain de froment, généralement azyme (dans les Églises latine, arménienne, maronite). Eucharistie; communion. || Dans les premiers siècles, l'hostie était assez grande « pour qu'on pût la partager pour la communion des fidèles » (R. Lesage, Dict. pratique de liturgie romaine). || De nos jours les hosties sont très minces, petites et distribuées une à une aux communiants; seule l'hostie du célébrant est de grande dimension. || Consécration de l'hostie. || Hostie consacrée. || La sainte hostie. || Vase sacré servant à recevoir l'hostie, à contenir des hosties. Ciboire (cit. 1), patène. || Élévation de l'hostie. || Exposition de l'hostie. Ostensoir (→ Arche, cit. 7; dais, cit. 5).Déposer l'hostie sur la langue d'un communiant. || Accepter (cit. 13), recevoir l'hostie. || Prendre soi-même l'hostie.Dogme de la présence réelle du Christ dans l'hostie. Transsubstantiation. || Profanation de l'hostie.
6 (…) on consacrait beaucoup d'hosties à cause de la prodigieuse multitude des communiants (…)
Bossuet, Tradition défendue sur la matière de la communion, II, XI.
7 On dit que vous avez communié avec lui (…) en rompant tous une hostie.
Fénelon, Dial. Henri III, in Littré.
Par ext. Pain azyme préparé pour être consacré au cours de la messe (→ Pain à chanter). || Les hosties sont généralement fabriquées par des religieuses. || Découpage des hosties. || Fer à hostie, formé de deux plaques métalliques ornées de symboles et de caractères en creux. || Linge sur lequel on dépose les hosties avant la consécration. Corporal.
REM. Hostie fait partie des sacres (« jurons ») en français du Québec (souvent prononcé [sti]).
tableau Principales interjections.

Encyclopédie Universelle. 2012.