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hennissement

hennissement [ 'enismɑ̃ ] n. m.
XIVe; hanissemens v. 1220; de hennir
Cri spécifique du cheval. « Des hennissements aigus comme un éclat de trompette » (Fromentin).
Par anal. Ce qui évoque le cri du cheval. « le hennissement prolongé des freins » (Bloy).

hennissement
n. m. Cri du cheval.

⇒HENNISSEMENT, subst. masc.
Cri particulier au cheval. Pousser des hennissements; hennissement de colère, d'épouvante, de gaîté, de satisfaction; un petit hennissement. Il venait, depuis un moment, une grande odeur de fumier, des hennissements, des piétinements de chevaux du parc, des voix d'hommes, des cris (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 91). V. aussi amoureux ex. 87 et chanfrein ex. 2 :
L'officier s'introduisit sans façon dans la cour, attacha son cheval aux barreaux de la grille, et, pendant qu'il y nouait la bride, un hennissement partit d'une écurie vers laquelle le cheval et le cavalier tournèrent involontairement les yeux...
BALZAC, Méd. camp., 1833, p. 17.
P. anal. On n'entendait plus qu'un seul hennissement sortant de la locomotive (VERNE, Tour monde, 1873, p. 167). Les hennissements de l'eau sous pression (COLETTE, Képi, 1943, p. 184).
En partic. Rire bruyant. Le fusil tonna de nouveau. (...) il lui sembla entendre un rire (...), un hennissement de joie et de triomphe (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 146).
P. métaph. Que de larmes! que de cris! que de hurlements de désespoir! et, de ma part, que de juvéniles épiphonèmes! que d'imprécations! Tout cela venant à se combiner avec les hennissements euphoniques de la puberté, je commençai à devenir moi-même un penseur (BLOY, Lieux communs, 1902, p. 221).
Prononc. et Orth. : [] init. asp. V. hennir. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1220 hanissemens (HENRI DE VALENCIENNES, Hist. de l'emp. Henri de Constantinople, éd. J. Longnon, § 526, p. 39). Dér. de hennir; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. : 145.

hennissement ['enismɑ̃] n. m.
ÉTYM. XIVe; hanissemens, v. 1220; de hennir.
1 Cri spécifique du cheval (→ Étalon, cit. 1; fanfare, cit. 4; grognement, cit. 1).
1 (…) on peut distinguer (…) cinq sortes de hennissements différents, relatifs à différentes passions : le hennissement d'allégresse, dans lequel la voix se fait entendre assez longuement, monte et finit à des sons plus aigus (…) le hennissement du désir, soit d'amour soit d'attachement, dans lequel la voix se fait entendre longuement et finit par des sons plus graves; le hennissement de la colère, pendant lequel le cheval rue et frappe dangereusement, est très court et aigu; celui de la crainte, pendant lequel (…) la voix est grave, rauque, et semble sortir en entier des naseaux (…) celui de la douleur est moins un hennissement qu'un gémissement ou ronflement d'oppression qui se fait à voix grave, et suit les alternatives de la respiration.
Buffon, Hist. nat. des animaux, Le cheval.
2 (…) nos chevaux ont de temps en temps des frissons amoureux et poussent, vers une femelle invisible qui les enflamme, des hennissements aigus comme un éclat de trompette (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 24.
2 (Av. 1704). Cri ou bruit intense et chevrotant qui rappelle le cri du cheval. → Conflit, cit. 2.
3 De la rue Mouffetard arrivaient les hennissements d'un orgue mécanique.
G. Duhamel, Salavin, III, VIII.
Figuré :
4 Le règne du péché est renversé de fond en comble (…) cette impétuosité, ces emportements, ce hennissement des cœurs lascifs est supprimé (…)
Bossuet, Sermon pour le jour des morts, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.