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fanfare

fanfare [ fɑ̃far ] n. f.
• 1532; formation expressive, titre d'un livre
1Air dans le mode majeur et d'un mouvement vif et rythmé, généralement exécuté par des trompettes, des cuivres. « “Vive Tartarin ! vive le tueur de lions !” Et des fanfares, des chœurs d'orphéons éclatèrent » (A. Daudet). Fanfare militaire, ou absolt fanfare : air guerrier. Sonner le réveil en fanfare. Loc. fam. Réveil en fanfare : réveil brutal.
2Orchestre de cuivres auxquels peuvent être adjoints des instruments à percussion. orphéon. L'ensemble des musiciens de cet orchestre. La fanfare des chasseurs à pied. La fanfare municipale. La fanfare militaire. Loc. fam. C'est un sale coup pour la fanfare, un événement inattendu et désagréable.
3Reliure à la fanfare, nom donné à certaines reliures du XVI e s. remarquables par leur somptueux décor de feuillages et d'arabesques à petits fers. Des entrelacs « plus compliqués que les arabesques des reliures qu'on appelle “À la fanfare” » (Genet).

fanfare nom féminin (origine onomatopéique) Orchestre uniquement composé de cuivres ; orchestre d'harmonie jouant des fanfares : La fanfare municipale. Morceau pour les trompettes et les timbales, joué par des cavaliers. Sonnerie de trompe de chasse tenant les veneurs au courant des diverses péripéties du laisser-courre. Air exécuté par des instruments de cuivre à l'occasion de cérémonies civiles ou militaires. Musique militaire à base d'instruments de cuivre, propre à l'arme blindée cavalerie, à l'artillerie et aux chasseurs. Dans un opéra, morceau exécuté sur scène par des cuivres. ● fanfare (expressions) nom féminin (origine onomatopéique) En fanfare, avec des manifestations bruyantes, avec un éclat particulier : Débuts en fanfare d'une future vedette. Reliure à la fanfare, décor de reliure créé à la fin du XVIe s. (Il est formé de compartiments cernés de trois filets parallèles, ornés de volutes, de feuillages, de palmettes, et comporte au centre un ovale souvent laissé sans décoration.) ● fanfare (synonymes) nom féminin (origine onomatopéique) Orchestre uniquement composé de cuivres ; orchestre d'harmonie jouant des fanfares
Synonymes :
- clique
- harmonie
- musique
- orphéon

fanfare
n. f.
d1./d Air généralement vif et entraînant exécuté par des instruments de cuivre.
|| Fig., Fam. Un réveil en fanfare, brutal.
d2./d Orchestre de cuivres et de percussions exécutant de tels airs. La fanfare municipale.

⇒FANFARE, subst. fém.
I. A.— MUS. Air vif et rythmé joué notamment à l'occasion de fêtes militaires ou civiles, exécuté par des instruments de cuivre, en particulier trompettes et cors. Une fanfare guerrière; une étude en forme de fanfare. Cursy saisit un cor et se mit à sonner une fanfare (BALZAC, Peau chagr., 1831, p. 63). L'étendue sonore de la fanfare est délimitée au grave par le « fa dièze » (...) et à l'aigu par le «  » (Arts et litt., 1935, p. 4002) :
1. Cette embarcation, plus frêle et plus élégante que les autres, était montée par des musiciens dont tous les instruments étaient de cuivre. Ils sonnèrent une brillante fanfare et ces voix de métal, si sonores et si pénétrantes, vinrent du fond des ondes bondir sur les murs du pavillon.
SAND, Lélia, 1833, p. 218.
1. Spéc., VÉN. ,,Air qu'on sonne au lancer de la chasse ou après la curée`` (Ac. 1932). Sonner la fanfare.
Il avait rencontré une troupe joyeuse de jeunes cavaliers qui s'en retournaient à la ville, en grand équipage de chasse, au bruit des fanfares (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 41).
Loc. En fanfare. Réveil en fanfare. Pour les civils, réveil brusque.
Au fig. Réveil en fanfare. Réveil brutal à la réalité. Ils [Chaussard et Prossard] avaient confiance dans l'anesthésie définitive du peuple français, au lieu que nous, royalistes, avons toujours confiance dans le réveil en fanfare de nos concitoyens (L. DAUDET, Police pol., 1934, p. 173).
2. P. anal. Ensemble de bruits, de sons éclatants. Ces étranges et sonores fanfares étaient produites par ces gallinacés que l'on nomme « tétras » aux États-Unis (VERNE, Île myst., 1874, p. 50). C'est au son de cette grandiose fanfare du mistral que Numa fit son entrée en gare (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p. 326). La drôlesse triomphante sonnait la fanfare de son rire de cabanon (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 252).
P. métaph. Une exubérance de campagne, éparpillant ses tons violents, sonnant d'éclatantes fanfares de verts clairs soutenues par le vert bleu des choux (HUYSMANS, Art mod., 1883, p. 258) :
2. Les bleus presque noirs des eaux mortes, la forêt des bannières rouges, les rouges et les verts mariés par un frottis d'or, la fanfare des ciels, des mers, des édifices, des grandes robes chamarrées, les bleus, les verts, les noirs sur l'accompagnement profond et soutenu des rouges...
FAURE, Hist. art., 1914, p. 435.
B.— Orchestre de fanfare ou fanfare. Orchestre composé d'instruments de cuivre, auquel s'adjoignent souvent des instruments à percussion; p. méton. ensemble des musiciens formant cet orchestre. Fanfare municipale, militaire; entrer dans la fanfare. Les acclamations le suivirent dans la rue; la fanfare l'attendait à la porte de sa prétendue (JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 268). Elle déplorait qu'il eût supprimé la fanfare du patronage (MAURIAC, T. Desqueyroux, 1927, p. 234) :
3. Doutteville se fait reconnaître par un aide de camp; nous nous rangeons derrière la fanfare, et nous voilà poussant de bon cœur mille exclamations : « Vivent les alliés! »
ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 164.
C.— 1. Au fig., vieilli. Démonstration, manifestation tapageuse; vantardise (cf. fanfaronner B). Le préambule de Cousin [à un morceau inédit de Pascal] a eu d'ailleurs peu de succès, il manque de sérieux, et on y sent trop la fanfare (SAINTE-BEUVE, Corresp., t. 5, 1843, p. 286). Pour me remettre, chez Mme Galant, j'ai goûté une brillante fanfare de chauvinisme (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p. 196) :
4. Ajoutez que presque toujours, chez les deux grands lyriques, le doute s'éteint dans la fanfare d'un acte de foi. Musset est évidemment plus malade dans l'Espoir en Dieu; mais son mal vient du cœur plutôt que du cerveau.
LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 47.
Loc. fam. Sale coup pour la fanfare. Sale histoire; affaire qui tourne mal. Juste, tout bien compté et tant or que monnaie, de quoi s'emplir une dent creuse. Sale coup pour la fanfare! (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 9, p. 197).
2. Arg. (des gens de lettres), vx. Publicité pour un livre, une pièce de théâtre. Leurs journaux sont remplis d'annonces lucratives, Fanfares d'écrivains, réclames laudatives (POMMIER, Colères, 1844, p. 105).
II.— Reliure à la fanfare. Reliure dont le modèle remonte au XVIe siècle, comportant une abondante ornementation de feuilles, d'arabesques ou de volutes qui entoure, au centre, un ovale généralement laissé sans décoration. Les guerres de religion auraient marqué en France le déclin de la reliure d'art si, vers 1560, un autre type de décor n'était apparu : celui de la reliure à la fanfare, entièrement décorée de médaillons et de feuillages (Encyclop. univ., 1972, p. 47).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1542 les fanfares de Rome (RABELAIS, Pantagruel, éd. Saulnier, VII, p. 38, 68, note); 1548-52 « parade (d'un cheval) en musique » (ID., Le Quart Livre, éd. Marichal, XXXIX, p. 172); 1587 « manifestation bruyante et ostentatoire » (LA NOUE, Discours politique et militaire, p. 122 ds GDF. Compl.); 1658 vén. (Scarron d'apr. FEW). Prob. origine onomatopéique (FEW t. 23, p. 145b). Fréq. abs. littér. :417. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 393, b) 1 063; XXe s. : a) 763, b) 408. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 11-12; p. 52, 55, 315.

fanfare [fɑ̃faʀ] n. f.
ÉTYM. 1532, Rabelais, Pantagruel, 7 : « Les Fanfares de Rome », titre burlesque d'un livre de la bibliothèque Saint-Victor. Cf. en outre Rabelais, IV, 39, au sens de « fanfaronnade »; probablt orig. onomatopéique.
1 Air dans le mode majeur et d'un mouvement vif et rythmé, généralement exécuté par des trompettes, des instruments de cuivre. || Étude en forme de fanfare (→ Brio, cit. 3). || C'est une fanfare qui ouvre la marche de Tannhäuser.Par métaphore. || Les fanfares de l'été (→ Étouffer, cit. 58).
1 L'Hymne cessa, et l'office du soir se termina par une grande fanfare de flûtes et de trompettes.
Baudelaire, le Jeune Enchanteur, in Appendice, Pl., p. 1311.
2 (…) l'on put bientôt reconnaître l'aigre fanfare des cornemuses jouant un de ces airs bizarres qui servent aussi bien pour la danse que pour la marche; la mesure était marquée par des coups réguliers frappés sur des tambourins (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, III, p. 229.
3 — Vive Tartarin ! vive le tueur de lions ! Et des fanfares, des chœurs d'orphéons éclatèrent (…)
Alphonse Daudet, Tartarin de Tarascon, III, VIII.
3.1 Docilement une brillante fanfare éclata, sortant d'une foule de pavillons d'inégale grosseur tassés en groupe compact.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 58.
Fanfare militaire, ou, absolt, fanfare : air guerrier (→ Caserne, cit. 2; citadelle, cit. 4; évoluer, cit. 1). || Sonneries de fanfare.
4 (…) et lorsqu'aux premières blancheurs de l'aube les trompettes du camp venaient à l'air de Diane, j'étais étonné d'ouvrir les yeux au milieu des bois (…) Je n'ai jamais entendu sans une certaine joie belliqueuse la fanfare du clairon, répétée par l'écho des rochers, et les premiers hennissements des chevaux qui saluaient l'aurore.
Chateaubriand, les Martyrs, VI.
5 Et la belle musique, ardente et militaire !
Leur clairon fait sortir une rumeur de terre (…)
Le tambour roule avec un faste oriental (…)
La fanfare s'envole en bruyant falbala.
Hugo, la Légende des siècles, XXXI, I.
6 Remis des vieilles fanfares d'héroïsme — qui nous attaquent encore le cœur et la tête (…)
Rimbaud, les Illuminations, « Barbare ».
Véner. || Sonner la fanfare sur le cor, pour annoncer le lancer du cerf ou la curée.
7 (…) il imita la trompe de chasse. Cette fanfare terminée, il simula la marche du chasseur dans les terres labourées (…)
P. Mac Orlan, la Bandera, IV.
En fanfare. || Sonner le réveil en fanfare (→ Clique, cit. 2). Par anal. (fam.).Réveil en fanfare : réveil brusque, brutal.
2 Orchestre exclusivement composé d'instruments de cuivre auxquels peuvent être adjoints des instruments de percussion. Orphéon. L'ensemble des musiciens de cet orchestre. || La fanfare des chasseurs à pied. || Fanfare municipale, militaire. || Le chef de la fanfare.
Loc. fam. C'est un sale coup pour la fanfare, une mauvaise affaire, une sale histoire.
7.1 Par ma foi, répondit Brichot, en effet, si vous n'aviez plus trouvé le train, c'eût été, comme eût parlé feu Villemain, un sale coup pour la fanfare !
Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 875.
3 (1587). Littér. a Ensemble de bruits éclatants. || La fanfare d'un rire. || « Cette grandiose fanfare du mistral » (A. Daudet, in T. L. F.).
b Démonstration bruyante, bruit fait autour de quelque chose. Éclat, éloge, fracas, pompe. || Un banquet annoncé par les fanfares de presse (→ Décemment, cit. 3).
8 Autrement il eût été un grand sot d'en faire un(e) si grand(e) fanfare.
Pasquier, in Huguet.
9 Ce style (politique de Chateaubriand) est tout rempli de panaches blancs et de fanfares d'honneur qui, pour tout bon esprit, en gâtent les vérités ?
Sainte-Beuve, Chateaubriand…, t. I, p. 205.
c Par métaphore. || Des fanfares de couleurs (cit. 4).
4 (XIXe). || Reliure à la fanfare, nom donné à certaines reliures du XVIe siècle remarquables par leur somptueux décor de feuillages et d'arabesques à petits fers.
10 (…) des rubans tricolores aux entrelacs plus compliqués que les arabesques des reliures qu'on appelle « À la fanfare ».
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 98.

Encyclopédie Universelle. 2012.