henné [ 'ene ] n. m.
• 1541; ar. hinna
1 ♦ Rare Plante du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (lythrariacées), dont l'écorce et les feuilles séchées et pulvérisées fournissent une poudre colorante jaune ou rouge.
2 ♦ Cour. Cette poudre utilisée en particulier dans les pays musulmans pour la teinture des cheveux, des lèvres, des paupières, des doigts. Elle avait « les mains enluminées de henné, les pieds aussi » (Fromentin). Shampoing au henné, utilisé pour teindre ou fortifier les cheveux. Cheveux teints au henné. Henné neutre, non colorant.
⊗ HOM. Aîné.
henné
n. m.
d1./d Arbuste tropical dont les feuilles fournissent une teinture jaune ou rouge.
d2./d Cette teinture, utilisée notam. par les musulmans pour les mains, les pieds, les ongles, les cheveux.
d3./d (Afr. subsah.) Retraite précédant certaines cérémonies, au cours de laquelle on passe au henné les membres des retraitants. Mettre les futurs époux au henné.
⇒HENNÉ, subst. masc.
A. — Arbuste originaire d'Arabie (famille des Lythracées), répandu en Orient, et dont les feuilles séchées et pulvérisées fournissent une poudre colorante. Partout où se sont amoncelées les maisons d'un village, se balancent des palmiers; autour d'eux verdoient des cotonniers, des indigotiers, du henné, du maïs (DU CAMP, Nil, 1854, p. 88). Le henné (...) est un gracieux arbuste (PLANCHON, COLLIN, Drogues orig. végét., t. 2, 1895-96, p. 319).
B. — P. méton. Poudre de feuilles de henné; teinture du rouge au cuivré obtenue à partir de celles-ci. Cheveux, ongles teints au henné. Cinq filles de huit à quatorze ans, toutes secouant des tignasses foisonnantes, comme teintes au henné (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 287) :
• Son visage brillant et pur, ses mains délicates teintées de henné, ses petits pieds fardés, tout son corps d'ambre et de jasmin répandaient la douce lueur d'une lampe de mosquée.
BARRÈS, Jard. Oronte, 1922, p. 81.
— P. ell. « Changeur! » Une dame au henné a levé un billet de mille. Le changeur accourt. Les plaques tombent sur la table (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 399).
Prononc. et Orth. : [ene] init. asp.; [enne] init. asp. ds BARBEAU-RODHE 1930; [] init. asp. ds WARN. 1968; antérieurement ds DG, LITTRÉ et LAND. 1834. [e-] s'explique p. harmonis. vocalique. Vx : hinné var. ds BESCH. 1846. Vx : henneh var. ds LITTRÉ. Cf. aussi ds FLAUB., Corresp., 1862, p. 60 et ds DU CAMP, Mém. suic., 1853, p. 162. Étymol. et Hist. A. 1240-44 encanne (Assises de Jérusalem, éd. A. Beugnot, t. 2, p. 175); XIIIe s. alchane (Simples médecines, éd. P. Dorveaux, §§ 102-105); 1256 alcanne (A. DE SIENNE, Régime du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 87, 32). B. 1541 henne (C. GESNER, Historia Plantarum..., 140 cité par R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 94, p. 295); 1681 henné (M. FEBVRE, Théâtre de la Turquie, p. 197, ibid., p. 298). A empr. à l'ar. al-' (avec art. agglutiné) « le henné » (FEW t. 19, p. 71), par l'intermédiaire du lat. médiév. alchanna (mil. XIIe s., trad. par Gérard de Crémone de l'Almansouri de Razi [médecin persan, début du Xe s.], livre III, chap. 28 d'apr. DEVIC). B empr. à l'ar. ' « henné » (prononcé en Syrie, NASSER, p. 387), par l'intermédiaire du lat. médiév. henne (fin XIIIe s., Liber agregatus in medicinis simplicibus, trad. de Sérapion, médecin arabe du IXe s., cité par Arveiller, op. cit., p. 303). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. QUEM. DDL t. 16, 18. - THOMAS (A.) Nouv. Essais 1904, p. 153.
henné ['ene] n. m.
ÉTYM. 1541; arabe de Syrie hĭnne, arabe hĭnāÂ. Cf. les formes encanne, alchanne, etc., au XIIIe.
➪ tableau Mots français d'origine arabe.
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1 Bot. Rare. Plante dicotylédone (Lythrariées), scientifiquement appelée lawsonia, arbuste des régions tropicales, dont l'écorce et les feuilles séchées et pulvérisées fournissent une poudre colorante (cit. 1) jaune ou rouge.
➪ tableau Noms d'arbres, arbustes et arbrisseaux.
2 (1835, Lamartine, in D. D. L.). Cour. Cette poudre, utilisée notamment dans les pays musulmans, pour la teinture des cheveux (cit. 16), des lèvres, des paupières, des doigts. || Certains orientaux se teignaient la barbe au henné. || Musulmane, juive d'Afrique du Nord aux mains rouges de henné, aux ongles, aux orteils peints au henné. || Emploi du henné en Occident en coiffure, en parfumerie. || Shampooing au henné. || Se faire une teinture au henné. || Utilisation industrielle du henné : teinture du bois blanc, de la laine.
1 Elle avait les yeux bordés d'antimoine, les mains enluminées de henné, les pieds aussi; ses talons, rougis par la peinture, « ressemblaient à deux oranges ».
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 152.
1.1 D'élégantes pelisses, dont les manches relevées en arrière se rattachaient à la façon du pouf européen, laissaient voir leurs bras nus (des sultanes) chargés de bracelets réunis par des chaînes de pierres précieuses, et leurs petites mains, dont les doigts étaient teints aux ongles du suc du « henneh ».
J. Verne, Michel Strogoff, p. 322 (1876).
2 (…) une jeune cousine de Hamdi, nommée Durdané, celle-ci jolie, d'une blancheur d'albâtre, avec des cheveux au henneh ardent (…)
Loti, les Désenchantées, XIX.
REM. L'orthographe henneh qui n'est plus en usage, était admise par Littré, à côté de henné.
Encyclopédie Universelle. 2012.