guidon [ gidɔ̃ ] n. m.
• XIVe; it. guidone
I ♦
1 ♦ Vx Étendard d'une compagnie de gendarmerie ou de cavalerie lourde. ⇒ drapeau, fanion. — Par ext. Celui qui portait cet étendard. ⇒ 2. enseigne.
♢ Mar. Pavillon triangulaire ou à deux pointes.
2 ♦ Mod. Milit. Fanion servant à déterminer l'alignement dans les manœuvres d'infanterie.
3 ♦ (1757) Petite saillie, à l'extrémité du canon d'une arme à feu, qui donne la ligne de mire. Viser plein guidon.
4 ♦ Typogr. Guidon de renvoi : repère qui signale où l'on doit placer une addition à un texte.
II ♦ (1869) Cour. Tube de métal qui commande la roue directrice d'une bicyclette, d'une motocyclette. Guidon de vélo de course. Guidon de triathlon, où l'appui se fait sur les coudes. Poignées de guidon. Lâcher son guidon. — Loc. Le nez dans (sur) le guidon, se dit d'un coureur qui penche le buste dans l'effort, pour améliorer l'aérodynamisme; fig. se dit de qqn qui concentre ses efforts pour atteindre son but.
● guidon nom masculin (de guider) Tube métallique commandant la colonne de direction d'un véhicule à deux ou trois roues et dont les extrémités sont munies de poignées et de manettes de freins. Petite pièce métallique fixée à l'avant du canon d'une arme à feu et qui, avec le cran de mire ou l'œilleton de la hausse, sert à prendre la ligne de mire. Petit pavillon national, triangulaire ou à deux pointes, hissé en tête de mât d'un navire et servant d'insigne de commandement. Petit étendard en usage dans l'armée d'Ancien Régime ; officier qui portait cet étendard. ● guidon (expressions) nom masculin (de guider) Guidon d'arrêt, sur une voie ferroviaire, signal d'arrêt mobile constitué par une bande lumineuse rouge horizontale en signalisation lumineuse et en signalisation mécanique de nuit et par une petite aile rectangulaire rouge horizontale en signalisation mécanique de jour. Guidon de départ, petit signal à main, avec lequel le chef de service d'une gare donne au mécanicien le signal de départ. Familier. Le nez, la tête dans le guidon, concentré, en plein effort et, de ce fait, sans vision globale de la situation ; tête baissée. ● guidon (homonymes) nom masculin (de guider) guidons forme conjuguée du verbe guider
guidon
n. m.
d1./d Organe (tube métallique cintré) servant à orienter la roue avant d'un véhicule à deux ou trois roues. Lâcher le guidon de sa bicyclette.
d2./d TECH Pièce saillante située à l'extrémité du canon d'une arme et servant à prendre la ligne de mire.
⇒GUIDON, subst. masc.
A. — Instrument qui sert à guider.
1. Tube métallique, terminé par des poignées, qui commande l'orientation de la roue directrice d'un cycle (bicyclette, motocyclette, etc.). Guidon de vélo; guidon droit; guidon de vélo de course; tirer, s'appuyer sur le guidon; avoir les moustaches en guidon de vélo de course. Ses doigts, jadis familiers du guidon (PROUST, Prisonn., 1922, p. 382) :
• 1. Ensemble, par des après-midi pareils à celui-ci, ils avaient longé ces palissades et ces haies, arraché au passage des grappes de cytise ou de lilas, suivi ce chemin à bicyclette, avec, sur leur guidon, un maillot de bain ou une raquette.
MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 865.
2. Petite pièce métallique en forme de bouton, d'ogive, de pyramide, etc., placée à l'extrémité du canon d'une arme à feu qui permet de prendre la ligne de mire. Et Dawoûd examinait le fusil depuis la crosse jusqu'au guidon (MÉRIMÉE, Guzla, 1827, p. 299).
B. — Drapeau qui sert à guider ou à se faire reconnaître.
1. ART MILIT. [Dans les armées de l'Ancien Régime]
a) Étendard d'une compagnie de gendarmerie ou de cavalerie lourde :
• 2. La tante montrait aux murs de la chambre des sabres et des fusils ramassés certainement sur les champs de bataille, un chapeau d'infanterie troué par un biscaïen, un guidon mi-partie jaune et vert qu'un monsieur déclarait appartenir aux uhlans autrichiens.
ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 154.
— Officier chargé de porter le guidon. En qualité de grand guidon, dans la guerre d'Alsace (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 244).
— Charge de guidon. Puis il eut le guidon et bientôt l'enseigne de la compagnie des gendarmes de la garde du roi (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 9, 1851-62, p. 166).
b) Petit drapeau carré dont le manche enfoncé dans le canon d'un fusil, sert aux alignements. J'ai distingué les shakos du cinquième de ligne et les guidons de la sixième légion (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 421).
2. P. ext.
a) Bannière d'une confrérie, d'un corps de métier. Le dimanche soir, il faut que j'assiste au salut, parce que je suis de la confrérie de la Vierge, aux Saints-Innocents; je tiens un ruban du guidon (NERVAL, Nouv. et fantais., 1855, p. 203).
b) HÉRALD. Élément d'un blason qui représente un drapeau étroit à deux pointes qui est attaché à une hampe en forme de lance (cf. ADELINE, Lex. termes art, 1884).
c) MAR. Banderolle plus courte que la flamme.
— [Sur un navire de guerre] Guidon de commandement. Pavillon à deux pointes qui est un insigne de commandement :
• 3. Au même moment, MM. les officiers aperçoivent, dans l'ouest, un grand navire américain qu'ils prennent d'abord pour une frégate de guerre avec guidon de commandement.
DUMONT D'URVILLE, Voy. Pôle Sud, t. 4, 1842, pp. 56-57.
— Pavillon qui identifie le club nautique ou le propriétaire d'un yacht. Mon yacht, dont j'aperçois (...) le grand mât portant au sommet mon guidon rouge et blanc (MAUPASS., Sur l'eau, 1888, p. 287) :
• 4. ... à l'extrémité du grand mât, un guidon bleu portait les initiales E G, brodées en or et surmontées d'une couronne ducale. Ce yacht (...) appartenait à lord Glenarvan, l'un des seize pairs écossais qui siègent à la Chambre Haute, et le membre le plus distingué du « Royal-Thames-Yacht-Club », si célèbre dans tout le Royaume-Uni.
VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 5.
d) [Dans les chemins de fer] Fanion, signal à main. Guidon d'arrêt, de départ. Un guidon blanc et un feu blanc indiquent le point où le ralentissement doit cesser (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 140).
C. — Marque distinctive et parfois symbolique qui sert à guider.
1. MUS., vx. Signe placé à la fin d'une portée pour indiquer la hauteur de la première note de la portée suivante. D'abord employé dans les manuscrits de chant grégorien, le guidon s'est maintenu jusqu'au début du XVIIe s. dans les parties séparées de la musique polyphonique (Mus. 1976).
2. TYPOGR. Guidon de renvoi. Signe qui indique où doit être placée une addition sur un écrit (cf. Mots rares 1965).
3. Marque que fait un tricheur pour reconnaître une carte (Mots rares 1965).
REM. Guidonnage, subst. masc. Dispositif qui guide les montées et les descentes de l'ascenseur dans une mine. Synon. guidage. Un amas de charpentes, les madriers rompus des guides, les cloisons fendues des goyots, s'enchevêtrant avec les guidonnages arrachés de la pompe (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1541).
Prononc. et Orth. : []. Att. dans Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. XVe s. [date des mss] « étendard » (GACE DE LA BUIGNE, Deduis, éd. Å Blomqvist, 4524, var.). B. 1. 1503 « ouvrage donnant des renseignements sur une matière » (Le Guidon en françois [trad. de la Grande Chirurgie de Guy de Chauliac, comp. en lat. en 1363; le titre fr. représente un double jeu de mot sur Guido, latinisation du prénom Guy, et sur guider]) — 1668 (BOILEAU, Sat. VIII, 174 ds DUB.-LAG. : Guidon des finances); 2. 1529 « ce qui sert de signe pour se guider » (G. TORY, Champfleury, LII, 12 v° ds HUG.); 3. 1622 « signe de renvoi dans un texte » (E. BINET, Merv. de nat., p. 300 ds GDF. Compl.); 4. 1673 « petite pièce en saillie à l'extrémité d'une arme à feu servant à aider à viser » (Invent. général des meubles de la couronne sous Louis XIV, éd. J.-J. Guiffrey, t. II, p. 51); 5. 1680 mus. (RICH.). C. 1892 « tube de métal qui commande la roue directrice d'un cycle » (BAUDRY DE SAUNIER, Cycl., p. 268). Dér. de guider, suff. -on (DEI; FEW t. 17, p. 604 b, note 16), plutôt qu'empr. à l'ital. guidone (DG; EWFS2; HOPE, p. 41) qui n'est attesté, au sens A, que dep. ca 1547 (VARCHI ds BATT.). Fréq. abs. littér. : 67. Bbg. HOPE 1971, p. 41, 149. - LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 416. - PAULI 1921, p. 98.
guidon [gidɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1373; de guider, et suff. -on; l'ital. guidone, même sens, est attesté plus tard.
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1 Vx. Étendard d'une compagnie de gendarmerie ou de cavalerie lourde. ⇒ Drapeau, enseigne, fanion.
2 (1611). Par métonymie. (Vx). Celui qui portait cet étendard. ⇒ Enseigne (→ Porte-drapeau). — La charge de guidon.
1 (M. de Pons) fut ainsi à la cour plusieurs années avant la mort du Roi, qui (…) lui donna enfin pour rien un guidon de gendarmerie.
Saint-Simon, Mémoires, V, XXIX.
3 Par anal. (Vx). Bannière d'une confrérie, d'un ordre.
4 (1660). Mar. Pavillon triangulaire ou à deux pointes servant d'insigne de commandement. — Marque de la société propriétaire d'un yacht.
1.1 Mr Fogg se rendit aux rives de l'Hudson, et parmi les navires amarrés au quai ou ancrés dans le fleuve, il rechercha avec soin ceux qui étaient de partance. Plusieurs bâtiments avaient leur guidon de départ et se préparaient à prendre la mer à la marée du matin.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 291 (1873).
5 (1825). Mod. Milit. Fanion servant à déterminer l'alignement dans les manœuvres d'infanterie.
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II
1 (1757, Encyclopédie). Petite saillie, à l'extrémité du canon d'une arme à feu qui, avec l'œilleton ou le cran de hausse, donne la ligne de mire. || Le guidon d'un fusil, d'un pistolet. || Viser plein guidon, en laissant apparaître toute la hauteur du guidon dans l'évidement du cran de hausse. || Guidon en aiguille, en grain d'orge.
2 a (1622). Typogr. || Guidon de renvoi : repère qui signale où l'on doit placer une addition à un texte.
b (1680). Mus. Signe que les graveurs de musique plaçaient en bout de ligne pour annoncer la note commençant la ligne suivante.
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III (1869, in Petiot). Tube métallique creux et cintré, de forme variable, maintenu en son milieu par une potence solidaire de la fourche, et qui permet d'orienter la roue directrice (roue avant) d'un véhicule à deux ou trois roues. || Le guidon d'une bicyclette, d'une moto, d'un tricyle. || Guidon d'acier, de duralumin. || Le guidon porte les poignées et les freins. || Guidon (surbaissé) de course. || Guidon de tourisme. || Guidon plat, relevé. || Lâcher le guidon de sa bicyclette. — ☑ Loc. Le nez dans (sur) le guidon, se dit d'un coureur qui penche le buste dans l'effort. || Partir, mettre, avoir le nez dans le guidon, pour améliorer l'aérodynamisme. Fig. Concentrer ses efforts pour atteindre son objectif, au point de ne rien voir au-delà ni à côté. — ☑ Les mains en haut du guidon, se dit d'un coureur qui, coupant l'effort, lâche les poignées pour tenir le guidon par la courbure du cintre, en redressant le buste. || Rouler les mains en haut du guidon. || Descendre une côte sans pédaler, les mains en haut du guidon. ☑ Mordre le guidon, rouler le guidon dans les dents : s'arc-bouter sur la machine, la tête en avant et les mains serrant les poignées. || Prendre le guidon par en-dessous (même sens). || Empoigner le guidon, tirer sur le guidon : bloquer ses mains sur le guidon, tout l'effort portant sur les pédales. || Monter une côte en danseuse, en tirant sur le guidon.
2 Le beffroi de la gare marquait quatre heures trente-cinq. Courbé sur le guidon, Bénin gravit la rampe de la cour (…)
J. Romains, les Copains, II.
♦ Par anal., fam. ☑ Moustaches en guidon de vélo : moustaches épaisses et taillées en arc, aux pointes retroussées à la mode, à la « Belle Époque ».
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DÉR. Guidonnage, guidonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.