guibolle ou guibole [ gibɔl ] n. f. ♦ Fam. ⇒ jambe. « il se plaignait d'avoir des guibolles de coton » (Zola).
● guibolle ou guibole nom féminin (normand guibon, cuisse, peut-être de l'ancien français giber, gigoter) Populaire. Jambe. ● guibolle ou guibole (difficultés) nom féminin (normand guibon, cuisse, peut-être de l'ancien français giber, gigoter) Orthographe Les deux graphies, guibole et guibolle, sont admises. Guibole, avec un seul l, est plus fréquent.
guibole ou guibolle
n. f. Fam. Jambe.
⇒GUIBOL(L)E, (GUIBOLE, GUIBOLLE)subst. fém.
Arg. et pop. Jambe. Avoir des guiboles de/en coton, de/en flanelle; ne plus tenir sur ses guiboles; en avoir plein les guibolles. C'est-il pour attirer les cabots ou bien pour régaler les moustiques que tu nous montres comme ça tes guiboles? (MARTIN DU G., Vieille Fr., 1933, p. 1055).
♦ Jouer des guiboles. Danser. Le soir, on avait fichu un balthazar à tout casser, et jusqu'au jour on avait joué des guiboles (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 767). Courir. Je suis en retard, il va falloir que je joue des guibolles pour ne pas rater mon train (BRUANT 1901, p. 131).
Prononc. et Orth. : []. 2 l dans la majorité des dict. gén. (cf. LITTRÉ, Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.) et dans la majorité des dict. d'arg. (cf. MICHEL, 1856, DELVAU 1883, ESN. 1966, RIV.-CAR. 1969, CAR. Argot 1977). 1 l ds Lar. 19e, DG et GUÉRIN 1892. Pour la docum. cf. supra MARTIN DU G., loc. cit. et ZOLA, loc. cit. Ds ROB. et Lar. Lang. fr. on admet 1 ou 2 l. Étymol. et Hist. 1836 jouer des guibolles (Jargon ou Langage de l'Argot réformé ds Z. fr. Spr. Lit. t. 56, p. 215). Prob. issu par changement de suff. de la forme guibonne « jambe » (1836, Le Vocabulaire de Vidocq ds SAIN. Sources arg. t. 2, p. 137), dér. de la forme norm. guibon « cuisse » (1625-51, Glossaire de la Muse Normande), forme attestée à côté de gibon « jambe » (ibid.) qui serait peut-être à mettre en rapport avec le verbe giber « secouer » d'orig. inc. (BL.-W.5; v. également FEW t. 21, p. 310). Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 489. - DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 285.
ÉTYM. 1836; var. de guibonne (1836, Vidocq), p.-ê. du normand guibon, gibon « cuisse » (XVIIe), apparenté à l'anc. v. giber « remuer bras et jambes » (cf. regiber « ruer » → Regimber), avec passage de g à gu sous l'infl. des termes à initiale gamb- de la famille de jambe. → aussi Gibecière, gibelotte.
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♦ Fam. ⇒ Jambe. || Se casser la guibole. || Elle a de chouettes guibolles. || Il ne tient plus sur ses guibolles. ☑ Jouer des guibolles : courir, se sauver vivement; danser.
1 Ma guibole se consolide, mais je boiterai pendant longtemps.
Flaubert, Correspondance, 1809, févr. 1870, t. VIII, p. 210.
2 Le matin, il se plaignait d'avoir des guibolles de coton (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, p. 192.
♦ ☑ Loc. (XXe). En avoir plein les guiboles : être très fatigué d'avoir longuement marché. — En avoir assez de quelque chose. || Vos discussions, j'en ai plein les guiboles. ⇒ Marre.
Encyclopédie Universelle. 2012.