gratte-ciel [ gratsjɛl ] n. m. ♦ Immeuble à très nombreux étages, atteignant une grande hauteur. ⇒ building, 1. tour. Les gratte-ciel (ou les gratte-ciels) de Manhattan.
● gratte-ciel nom masculin invariable (calque de l'anglais sky-scraper) Bâtiment d'habitation ou de bureaux à grand nombre d'étages et à faible emprise au sol par rapport à sa hauteur. (On dit en langue administrative I.G.H. [immeuble de grande hauteur]. Le gratte-ciel est une création de l'architecture américaine, et spécialement de l'école de Chicago, à la fin du XIXe s.) ● gratte-ciel (difficultés) nom masculin invariable (calque de l'anglais sky-scraper) Orthographe Plur. : des gratte-ciel (sans s).
gratte-ciel
n. m. inv. Immeuble d'une très grande hauteur, tour.
⇒GRATTE-CIEL, subst. masc. inv.
Immeuble très élevé, comportant de nombreux étages. Synon. building. Les gratte-ciel de New-York, de Chicago; ériger des gratte-ciel; des gratte-ciel surgissent, poussent; nouveaux gratte-ciel; gratte-ciel cubiques. Les gratte-ciel roses et blancs dans le soleil chantent silencieusement un chant de vertige et de mort (GREEN, Journal, 1941, p. 136). De grands immeubles auxquels le voisinage du fleuve conférait de la majesté, de l'importance (...). Au loin, les gratte-ciel de Villeurbanne buvaient toute la lumière (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 76). Madrid s'est même bâti, dans ces derniers temps, deux gratte-ciel mirifiques : l'España, vingt-cinq étages, el mas alto de Europa, et la Telefonica (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 218) :
• ... la baie de Guanabarà où Rio peut élever des gratte-ciel cent fois plus hauts que ceux de New-York et qui ne feront jamais « en dentier » comme ceux de Manhattan si disgracieux sur le ciel vide parce que ceux de Rio de Janeiro seront toujours proportionnés et en harmonie avec les montagnes qui les dominent...
CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 360.
Rem. Le terme s'applique aujourd'hui, la plupart du temps, aux constructions des villes amér.; le synon. usuel pour la réalité européenne est tour.
— P. métaph. Le Chargé d'affaires d'Amérique montra du doigt le gratte-ciel de paperasses qui écrasait son bureau (MORAND, Extrav., 1936, p. 198).
— Au fig., p. iron., pop. Homme d'une grande taille. Synon. double-mètre, échalas (fam). Et ç'ui-là qui n'en finit pas! Tu parles d'un gratte-ciel. Tiens, là, i' vaut l' jus (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 50).
Prononc. et Orth. : []. Plur. invar., cf. gratter. Étymol. et Hist. 1. 1911 « immeuble très élevé, comportant de nombreux étages » (FOUGÈRES, Les Villes d'art célèbres, Athènes, p. 101 ds R. Philol. fr. t. 29, p. 276); 2. 1915 « homme d'une grande taille » (SAIN. Tranchées, p. 112). Calque de l'anglo-amér. sky-scraper « building » (1891 ds NED), lui-même composé de sky « ciel » et de scraper « qui gratte », ce type de construction étant en usage aux États-Unis dep. 1883. Le fr. a également empr. le mot sous sa forme originale (1895 ds FEW t. 18, p. 114b). Fréq. abs. littér. : 89.
gratte-ciel [gʀatsjɛl] n. m. invar.
ÉTYM. Fin XIXe, Revue de philologie; 1911, in Rey-Debove et Gagnon; trad. littérale de l'angl. sky-scraper, de gratter, et ciel.
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1 Immeuble à très nombreux étages, atteignant une grande hauteur. || Les premiers gratte-ciel furent construits aux États-Unis à la fin du XIXe siècle.
1 De ce que le gratte-ciel est pour nos artistes modernes le symbole de l'Amérique, on conclut trop aisément qu'il a toujours existé; or le premier date de 1881. Il naquit à Chicago, élevant timidement ses dix étages sur les boues du Michigan. Le Home Insurance Building terminé en 1885, pour la première fois s'édifiait sans l'aide des murs, ces béquilles (…)
Paul Morand, New-York, p. 38.
2 Je n'avais pas l'œil aux gratte-ciel et ils ne m'étonnaient pas : ils m'apparaissaient — plutôt que comme des constructions humaines habitées par des hommes, — comme ces parties mortes du paysage urbain, rochers, collines, qu'on rencontre dans les villes bâties sur un sol tourmenté (…)
Sartre, Situations III, p. 93.
REM. Le mot, à la mode jusqu'en 1940-1945, a reculé depuis que les bâtiments à nombreux étages sont devenus communs en France (→ 1. Tour); il s'emploie surtout en parlant des États-Unis et des pays anglophones. → aussi Building.
2 (1915). Fam. et vx. Homme très grand.
Encyclopédie Universelle. 2012.