gargotier, ière [ gargɔtje, jɛr ] n.
• 1642; de gargote
♦ Personne qui tient une gargote. — Péj. Cuisinier, traiteur qui fait de la cuisine de gargote.
● gargotier, gargotière nom Personne qui tient une gargote ; restaurateur qui fait une cuisine de gargote.
gargotier, ère
n. Fam., péjor., vieilli (Cour., non péjor. en Afr. subsah. et au Maghreb) Personne qui tient une gargote.
⇒GARGOTIER, IÈRE, subst.
A. — Personne qui tient une gargote. Prendre ses repas chez un gargotier (Ac.). J'ai fait marché avec un gargotier du quartier pour qu'il me nourrisse (FLAUB., Corresp., 1842, p. 120). Nous venions de nous mettre à table dans la petite salle à manger que notre gargotier Barbichon nous réservait dans sa guinguette (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Mouche, 1890, p. 1344).
B. — Péj. Personne qui fait de la mauvaise cuisine. Ce prétendu cordon bleu n'est qu'une gargotière (Ac.).
Rem. Emploi adj., rare. Digne d'une gargote. La littérature commence à m'agacer, j'entends par littérature la cuisine gargotière des tirailleurs (VALÉRY, Lettres à Qq.-uns, 1945, p. 17).
REM. Gargoteuse, subst. fém., rare. Synon. de gargotière (cf. supra B). Elle me donne à déjeuner tous les jours, sauf le dimanche. Et ça n'est pas une gargoteuse (MARTIN DU G., Thib., Consult., 1928, p. 1111).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694 et 1718 : gargottier; ds Ac. 1740-1932 : gargotier. Étymol. et Hist. 1642 (OUDIN, Seconde part. des Recherches ital. et françoises). Dér. de gargote; suff. -ier. Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. QUEM. DDL t. 10.
gargotier, ière [gaʀgɔtje, jɛʀ] n.
ÉTYM. 1642; de gargote.
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1 Personne qui tient une gargote.
1 J'ai fait marché avec un gargotier du quartier pour qu'il me nourrisse. J'ai devant moi, et payés, trente dîners, si l'on peut appeler cela des dîners.
Flaubert, Correspondance, 69, 16 nov. 1842.
1.1 — Je, commença l'un, ne connais pas de spectacle plus lamentable que celui des bateaux ivres, qui se dessoûlent dans une gargote de lotissement; je n'en connais pas de plus ignoble que celui de gargotier qui n'a d'autre but dans la vie que d'espionner, d'espionner sans cesse, jusqu'à ce qu'enfin il se trouve qu'un quelconque criminel passe à sa portée et qu'il puisse enfin servir la société en le dénonçant à la police.
R. Queneau, le Chiendent, p. 33.
2 Croient-ils que le préfet sera bien aise de dîner là-bas, sous une tente, comme un saltimbanque (…) Ce n'était pas la peine, alors, d'aller chercher un gargotier à Neufchâtel (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, VIII.
♦ Une mentalité de gargotier, de marchand de soupe.
3 Si ces gargotiers d'âmes avaient du talent, s'ils servaient à leurs pensionnaires des nourritures fines, des essences de théologie, des coulis de prières, des sucs concrets d'idées, ils végéteraient incompris des ouailles.
Huysmans, En route, p. 4.
Encyclopédie Universelle. 2012.