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fuligineux

fuligineux, euse [ fyliʒinø, øz ] adj.
• 1549; lat. imp. fuliginosus, de fuligo « suie »
1Qui rappelle la suie, qui donne de la suie, qui en a la couleur. noirâtre. Teinte fuligineuse. Flamme fuligineuse. Méd. Langue fuligineuse.
2Fig. D'une obscurité épaisse. fumeux, obscur. « la rhétorique fuligineuse de ces orateurs révolutionnaires » (R. Rolland). incompréhensible.
⊗ CONTR. Clair, limpide, lumineux.

fuligineux, fuligineuse adjectif (bas latin fuliginosus, du latin classique fuligo, -inis, suie) Qui produit de la suie : Flamme fuligineuse. Littéraire. Noirâtre comme la suie : Couleur fuligineuse. Littéraire. Obscur, qui manque de clarté : Un cerveau fuligineux. Recouvert de fuliginosités. ● fuligineux, fuligineuse (synonymes) adjectif (bas latin fuliginosus, du latin classique fuligo, -inis, suie) Littéraire. Obscur, qui manque de clarté
Synonymes :
- brumeux
- fumeux
- nébuleux
- ténébreux
Contraires :
- clair
- limpide
- lumineux

fuligineux, euse
adj.
d1./d Qui produit de la suie. Flamme fuligineuse.
d2./d Qui évoque la suie. Couleur fuligineuse.

⇒FULIGINEUX, EUSE, adj.
A.— [En parlant d'une flamme, de vapeurs] Qui est chargé de suie. Flamme fuligineuse. Les gardes des rajahs, éclairés par des torches fuligineuses (VERNE, Tour monde, 1873, p. 65) :
1. ... la condensation de la vapeur, qui graisse les rails en y fixant des matières fuligineuses provenant de la fumée, expose les locomotives à patiner...
HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 754.
B.— 1. Noirâtre comme la suie. Enduit, ciel fuligineux; atmosphère, clarté, couleur, tache, teinte fuligineuse. Le frère d'Henriette, Charles II, a le teint brouillé (...) et fuligineux (MICHELET, Journal, 1839, p. 321). Une fresque très ancienne, à la fois sanguinolente et fuligineuse (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 79). Le très verdâtre, très fuligineux tableau (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 40).
MÉD. [En parlant des lèvres, des gencives, des dents, de la langue] Qui présente un aspect noirâtre sous l'effet d'une affection grave, comme la fièvre typhoïde. Sa bouche fuligineuse lui faisait mâcher les mots (CAMUS, Peste, 1947, p. 1231).
2. Au fig. Qui manque de clarté, obscur, confus. Quatre pages bienveillantes et fuligineuses de Raoul Narsy sur mon optimisme fameux (BLOY, Journal, 1905, p. 276). La rhétorique fuligineuse de ces orateurs révolutionnaires (ROLLAND, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1298) :
2. Il ne donne dans un mysticisme fuligineux que pour en mieux accabler la religion raisonnable, modérée, qui fut toujours en honneur dans notre famille.
MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 305.
Emploi subst. avec valeur de neutre. De petits billets échangés par l'intermédiaire du bon Siory (...) entretenaient la « flamme » délicieusement insinuante qui par la suite devait (...) s'éteindre dans le fuligineux d'un procès en séparation (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Confess., 1895, p. 130).
REM. Fuligine, subst. fém. a) Suie. Cette bordure teinte avec des rouilles de fer (...), des noirs de fuligine, des gris de cendre (HUYSMANS, La Cathédrale, 1898, p. 217 ds CRESSOT, Phrase et vocab. Huysmans, 1938). b) Pharm. ,,Extrait alcoolique de suie, utilisé jadis en thérapeutique ophtalmologique`` (Méd. Biol. t. 2 1970).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) 1549 méd. « qui a la couleur noirâtre de la suie » esprit fuligineux (TAGAULT, Chirurgie, 362, édit. 1645 ds HUG.); b) 1814 pathol. (NYSTEN); 2. 1842 « qui manque de clarté, obscur » (BALZAC, Rabouill., p. 383 : mal éclairé par la lueur fuligineuse de quatre chandelles). Empr. au b. lat. fuliginosus « couvert de suie », dér. du lat. class. fuligo, -inis « suie ». Fréq. abs. littér. :50.
DÉR. Fuligineusement, adv. De manière fuligineuse. Brillait fuligineusement une mèche qui trempait dans une écuelle d'huile noirâtre, puante (ARNOUX, Roi, 1956, p. 143). []. Aucune transcr. ds les dict. 1re attest. 1956 id.; de fuligineux, suff. -ment2.

fuligineux, euse [fyliʒinø, øz] adj.
ÉTYM. 1549; bas lat. fuliginosus, de fuligo, inis « suie ».
1 Chargé de suie. || Une torche à la flamme fuligineuse.
2 Qui rappelle la suie, qui donne de la suie, qui en a la couleur. Noirâtre (→ Accrocher, cit. 10). || Teinte fuligineuse. || Flamme fuligineuse, noire à son extrémité, par combustion incomplète.
1 Ces curiosités (…) y formaient une riche tapisserie à laquelle la fumée du tabac avait imprimé ses teintes fuligineuses.
Balzac, Séraphîta, Pl., t. X, p. 487.
2 Les toits semblent perdus Et les clochers et les pignons fondus, Par ces matins fuligineux et rouges, Où, feux à feux, des signaux bougent.
Verhaeren, les Villes tentaculaires, « Âme de la ville ».
2.1 Ils étaient sur les lignes de front. Entre la brume et le sol il y avait une sorte de couloir fuligineux où l'avion s'engouffra de plein jet.
J. Kessel, l'Équipage, p. 62.
tableau Désignations de couleurs.
3 Méd. Vx. || Vapeur fuligineuse : vapeur noirâtre que l'on supposait s'élever du foie, de la rate et obscurcir le cerveau.(1865, Littré). Mod. Se dit de la bouche, d'une partie de la bouche lorsqu'elle est recouverte d'un enduit noirâtre dû à quelque maladie. || Bouche fuligineuse. || Lèvres, dents fuligineuses. || Langue fuligineuse.
3 (…) une vapeur fuligineuse et mordicante (…)
Molière, l'Amour médecin, II, 5.
4 Sa bouche fuligineuse lui faisait mâcher les mots et il tournait vers le docteur des yeux globuleux où le mal de tête mettait des larmes.
Camus, la Peste, p. 31.
4 (Mil. XIXe, Baudelaire). Fig. D'une obscurité épaisse, incompréhensible. || Des raisonnements fuligineux. || Un article embrouillé et fuligineux. Fumeux, obscur.
5 (…) le pathos épique de Victor Hugo et la rhétorique fuligineuse de ces orateurs révolutionnaires, qu'il ne comprenait pas bien et qui, non plus que Hugo, ne se comprenaient pas toujours eux-mêmes.
R. Rolland, Jean-Christophe, Buisson ardent, I.
CONTR. Clair, limpide, lumineux.
DÉR. Fuligineusement. — V. Fuliginosité.

Encyclopédie Universelle. 2012.