suie [ sɥi ] n. f.
• 1160; probablt du gaul. °sudia; cf. vieil irland. suide
♦ Noir de fumée mêlé d'impuretés, que produisent les combustibles qui ne brûlent qu'incomplètement. Dépôt de suie dans une cheminée, un tuyau. « ce faubourg souillé par la suie des usines » (France) . Enlever, racler la suie (⇒ ramoner) . — Suie de bois : substance noire, obtenue lors de la pyrogénation du bois, utilisée comme engrais, comme couleur (⇒ bistre) . — Loc. Noir comme de la suie. ⇒ fuligineux.
● suie nom féminin (gaulois sudia) Matière noire que la fumée dépose à la surface des corps mis en contact avec elle. ● suie (homonymes) nom féminin (gaulois sudia) suis forme conjuguée du verbe être suis forme conjuguée du verbe suivre suit forme conjuguée du verbe suivre
suie
n. f. Matière noirâtre provenant de la décomposition des combustibles et que la fumée dépose sur les objets.
⇒SUIE, subst. fém.
A. — Matière noirâtre d'odeur âcre, provenant d'une combustion incomplète, qui est déposée par la fumée dans les conduits où elle passe ou sur la surface des corps avec lesquels elle est en contact. Synon. littér. fuligine. Suie grasse, noire, sèche; dépôt, odeur de suie; enlever la suie. Tuyau de poêle engorgé par la suie (Ac. 1835-1935). Elle était toute portée à craindre, ces soirs où, avant quelque pluie à verse, des paquets de suie dégringolaient dans la cheminée (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 192).
♦ En partic. Suie (de bois). Matière provenant de la pyrogénation du bois et utilisée comme engrais, comme insecticide ou dans la fabrication de couleurs. Pour ceux de ces pucerons [puceron lanigère] qui (...) se réfugient sur le collet de la racine, déchausser le pied des jeunes arbres et y répandre de la suie de bois (DU BREUIL, Cult. arbres, 1876, p. 285). Le bistre se prépare en traitant les suies provenant du chauffage au bois (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p. 490).
— Noir de suie. Noirci par la suie. J'aime les âtres noirs de suie, D'où l'on entend bruire en l'air Les hirondelles ou la pluie Avec le printemps ou l'hiver (SULLY PRUDH., Solitudes, 1869, p. 92). Tandis que le train roulait (...), deux petits visages noirs de suie apparurent dans le cadre d'une fenêtre (MONTHERL., Bestiaires, 1926, p. 457).
— [Comme second terme de compar.] Noir comme de la suie. Eugénie a fini par être flanquée dehors, le jour où madame s'est aperçue, à ses draps, noirs comme de la suie, qu'elle recevait chaque matin le charbonnier de la place Gaillon (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 264).
♦ Couleur, noir de suie (loc. adj.) Noir. Synon. fuligineux. Ses cheveux noir de suie et mal peignés surplombent d'un ton mort sa figure verdâtre (FLAUB., Champs et grèves, 1848, p. 202). Le ciel était couleur de suie, la neige cousait aux arbres des guipures blanches (ZOLA, Curée, 1872, p. 593).
B. — BOT. ,,Carie des grains de céréales ou de certaines plantes`` (FÉN. 1970). Synon. fumagine, noir. La sombre odeur de cette suie des seigles malades (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 221).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. suis (formes de être et suivre). Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. Déb. XIIe s. (BENOÎT, Voyage de Saint Brendan, 1409 ds T.-L.); 2. 1611 suye d'encens (COTGR.); 3. 1845-46 agric. « maladie des grains » (BESCH.). D'un gallo-lat. « suie, noir de fumée » (att. dans les gl. lat. sous la forme sugia, CGL t. 3, 590), supposé par la compar. des parlers rom. (a. prov. suga, v. RAYN. t. 5, p. 288a; cat. sutje, MEYER-L., 8425) et confirmé par le vieil irl. suide (J. VENDRYES, Lex. étymol. de l'irl. anc.; v. FEW t. 12, p. 397). Le lat. utilisait le mot fuligo d'où sont issus l'ital. fuliggine et l'esp. hollin. Fréq. abs. littér.:277. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 119, b) 373; XXe s.: a) 728, b) 438. Bbg. HORNING (A.). Zur Wortgeschichte. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, pp. 461-462. — KRISTOL (A.M.). Color. Berne, 1978, p. 141. — MCMILLAN (D.). Le Suif de cheminée. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, n° 1, pp. 199-206. — SCHMITT (Ch.). Charles de Bovelles... Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1976, t. 14, n° 1, p. 151.
suie [sɥi] n. f.
ÉTYM. V. 1112; mot gallo-romain à nombreuses formes (suja, sueja, seuche, etc.), probablt du gaul. sudia (cf. vieil irlandais suide).
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♦ Noir de fumée mêlé d'impuretés, que produisent les combustibles qui ne brûlent qu'incomplètement. || La suie est noire, sèche ou grasse. ⇒ aussi Cadmie. || Dépôt de suie dans une cheminée, un tuyau (→ Engorger, cit. 1). || Particules de suie qui s'échappent avec les fumées (→ Cracher, cit. 11). || Enlever, racler la suie. ⇒ Ramoner.
1 (…) mais les fleurs sont rares dans ce faubourg souillé par la suie des usines.
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 470.
♦ Suie de bois : substance noire, impure, obtenue lors de la pyrogénation du bois (à la différence du noir de fumée, elle renferme de l'acide acétique, de la créosote), utilisée comme engrais, comme couleur. ⇒ Bistre (→ Dessin, cit. 1).
♦ ☑ Loc. Noir comme de la suie. ⇒ Fuligineux. || Un temps couleur de suie (→ Mettre, cit. 65).
2 Mettons que j'aie parfois le caractère le plus affreux, le cœur le plus dénué et une âme noire comme de la suie.
S. de Beauvoir, la Force de l'âge, p. 186.
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HOM. Suis (forme du v. être).
Encyclopédie Universelle. 2012.