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frimas

frimas [ frima ] n. m.
• 1456; de l'a. fr. frime XIIe; frq. °frim
1Poét. (souvent au plur.) Brouillard épais et froid formant des dépôts de givre. grésil, verglas.
2Vx Fig. Être coiffé, poudré à frimas, avec une légère couche de poudre blanche sur la chevelure.

frimas nom masculin (ancien français frime, du francique hrim) Littéraire. Brouillard froid et épais, qui se glace en tombant.

frimas
n. m.
d1./d Litt. Brouillard givrant.
|| Les frimas: les grands froids.
d2./d (Québec) Syn. de givre. Avoir du frimas dans les cheveux.

⇒FRIMAS, subst. masc.
Le plus souvent au plur. Brouillard froid et épais qui se cristallise en tombant et forme du givre. Sommets, arbres couverts de frimas. Nous rions en voyant tous deux nos cheveux blancs, Poudrés par les frimas, de givre ruisselants (LAMART., Jocelyn, 1836, p. 632). Les fermes (...), derrière leurs rideaux de grands arbres poudrés de frimas, semblaient s'endormir sous l'accumulation de cette mousse épaisse et légère (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Conte Noël, 1882, p. 83). L'Angleterre était enveloppée d'un suaire de neige et de frimas (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 290) :
Et, comme ses horreurs, l'hiver a ses beautés. L'œil aime ces frimas, ces tapis argentés, Ces rocs de diamants, ces aigrettes flottantes, En mobiles cristaux à nos arbres pendantes.
DELILLE, Trois règnes nature, 1808, p. 138.
Rem. L'orth. frimats est assez fréq. au XIXe s. Lorsque les premiers frimats ont achevé de dépouiller les arbres et de resserrer la terre (SENANCOUR, Rêveries, 1799, p. 100).
P. métaph. [Pour signifier la blancheur des cheveux due à l'âge]. Tout jeune, d'une beauté robuste que poudrait un frimas précoce (COURTELINE, Ronds-de-cuir, 1893, 3e tabl. p. 98). Devant Tchaïkovski la rue est jaune et blanche Décembre a souligné sa carrure et sa manche À peine les frimas ont-ils poudré son front (ARAGON, Rom. inach. 1956, p. 227).
P. anal., vx. Coiffure à frimas. Coiffure légèrement poudrée. Cette figure [du chirurgien] paraissait plus sombre qu'elle ne l'était peut-être, à cause de la neige amassée sur sa tête par une coiffure à frimas (BALZAC, Cath. de Médicis, Confid. Ruggieri, 1837, p. 359).
Loc. (Être) poudré, coiffé à frimas. Perruques poudrées à frimas. J'aurais été poudré à frimas, avec de la poudre blanche par-dessus de la poudre grise; deux rangs de boucles eussent de chaque côté relevé ma coiffure (STENDHAL, Racine et Shakspeare, t. 2, 1825, p. 90).
Prononc. et Orth. :[] ou [-ma]. Lar. Lang. fr. note []. ,,L's se lie`` (LITTRÉ). Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1456 brouillard épais qui se glace en tombant (VILLON, Le Lais François Villon, éd. J. Rychner et A. Henry, 13); 2. 1825 cost. poudré à frimas (STENDHAL, loc. cit.). Dér. de l'a. fr. frime « gelée blanche » (ca 1150, Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 6144, 7046) issu de l'a. b. frq. hrîm « id. », cf. a. h. all. hrîfo « id. » (GRAFF t. 4, col. 1154-1155), m. néerl. rijm « id. » (VERDAM); suff. -as. Fréq. abs. littér. :230. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 827, b) 158; XXe s. : a) 190, b) 72.

frimas [fʀimɑ] n. m.
ÉTYM. 1456, Villon; anc. franç. frume, frime, d'un francique hrîm.
1 Poét. (souvent au plur.). Brouillard épais et froid formant des dépôts de givre. Givre, grésil, verglas. || L'hiver, saison des frimas (→ Attrister, cit. 1).
1 (…) les frimas congelés sont les seules guirlandes Qui garnissent la roche où nous nous enfonçons (…)
Lamartine, Jocelyn, III, 1er déc. 1793.
2 Pendant que le soldat s'efforce pour se faire jour au travers de ces tourbillons de vents et de frimas, les flocons de neige, poussés par la tempête, s'amoncellent.
Ph. P. Ségur, Hist. de Napoléon, IX, 11, in Littré.
3 (…) une montagne éloignée montrait sa tête couverte de légers frimas.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 9.
4 Le vent du Nord soulevait dans les rues des ondes de frimas. Les chevaux expiraient par les naseaux une vapeur blanche (…)
France, Les dieux ont soif, XXIX.
2 (1835, Vigny). Vx. || Être coiffé, poudré à frimas, avec une légère couche de poudre blanche sur la chevelure (ou la perruque).
5 Dans ce petit cabaret, je trouvai trois braves dont les chapeaux étaient galonnés d'or, l'uniforme blanc, les revers roses, les moustaches cirées de noir, les cheveux tout poudrés à frimas, et qui parlaient aussi vite que des vendeurs d'orviétan.
A. de Vigny, Servitude et Grandeur militaires, II, VIII.
6 (…) elle avait posé avec soin un large chapeau Gainsborough au sommet de ses cheveux savamment poudrés à frimas (…)
Émile Henriot, le Diable à l'hôtel, XV.
Par métaphore :
7 (…) la neige semblait une poussière de nacre (…) Le plus beau, c'était le bois d'orangers (…) tous les fruits poudrés à frimas avaient une douceur splendide, un rayonnement discret (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Les orangers ».
Poét. Cheveux blancs. Canitie.
8 Tout jeune, d'une beauté robuste que poudrait un frimas précoce (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, IIIe tableau, I.
3 Mar. Éclaboussures d'écume produites par les lames qui se brisent contre le navire. Embrun.
DÉR. Frimaire.

Encyclopédie Universelle. 2012.