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fouir

fouir [ fwir ] v. tr. <conjug. : 2>
• déb. XIIe; lat. pop. °fodire, class. fodere; cf. enfouir
Creuser (la terre, le sol), surtout en parlant des animaux. « Je l'entendais qui grattait de ses pattes robustes [...] Enfoncé jusqu'aux reins dans la neige, il fouissait le sol de son nez dur » (Bosco).

fouir verbe transitif (latin populaire fodire, du latin classique fodere) Creuser le sol, la vase, etc., en parlant d'un animal qui veut s'y cacher, s'y abriter ou y circuler. Littéraire. Creuser, retourner la terre. ● fouir (expressions) verbe transitif (latin populaire fodire, du latin classique fodere) Bâton à fouir, synonyme de bâton fouisseur. ● fouir (synonymes) verbe transitif (latin populaire fodire, du latin classique fodere) Littéraire. Creuser, retourner la terre.
Synonymes :
- fouger
- fouiller
Bâton à fouir
Synonymes :
- bâton fouisseur

fouir
v. tr. Creuser (le sol). Une taupe qui fouit la terre.
ETHNOL Bâton à fouir: instrument primitif servant à ameublir le sol et à déterrer des racines et tubercules comestibles.

⇒FOUIR, verbe trans.
A.— [Le compl. dir. désigne le sol]
1. [Le suj. désigne une pers., un animal] Creuser. Fouir la terre (Ac. 1835, 1878). Fouir le sol. Tournefier, debout hors du fossé, le regardait fouir la terre de ses ongles, le cœur serré (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 331).
Absol. Creuser la terre. Et les pattes de devant fouissent, creusent, battent; celles de derrière rejettent la terre (PERGAUD, De Goupil, 1910, p. 84). Derrière les vagues de terre immobiles près de nous (...) on entend les Boches qui fouissent et rampent (GENEVOIX, Éparges, 1923, p. 126).
Rem. Foui, part. passé avec valeur d'adj. Cette façade énorme, aux corniches frangées par les pluies, fouie d'habitations, trouée de portes et de fenêtres à toutes les hauteurs, me rappelle singulièrement la grande nécropole de Thèbes (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 77).
2. Spéc. [Le suj. désigne une pers.; le compl. dir. désigne un sol cultivé, l'objet d'une culture] Travailler (un sol, à une plantation) en creusant, en retournant la terre. Tout cela morcelé entre dix paysans : l'un y va fouir des haricots, l'autre de la vesce (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1819, p. 18). Bouvard entreprit l'émondage de la charmille, Pécuchet la taille de l'espalier. — Marcel devait fouir les plates-bandes (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 97). Gondran regarde l'aube neuve et prépare le carnier. Il va fouir son olivaie, là-bas, à la « Font de Garin » au fond des terres (GIONO, Colline, 1929, p. 45).
Absol. Un jour, à la Cigalière, je m'aperçus que la terre avait été remuée de frais autour du figuier. Pourtant la saison ne valait rien pour fouir (ARÈNE, J. des Figues, 1870, p. 141).
Bâton à fouir. Instrument aratoire le plus primitif. Qu'il s'agisse de labour pour couper des mauvaises herbes (dans la sole en jachère) ou pour ameublir le sol (ce travail peut être fait avec un bâton à fouir ou avec une charrue mécanique) (Encyclop. univ. 1973, p. 826).
B.— [Le suj. désigne un animal; avec un compl. dir. désignant une cavité et un compl. locatif désignant le sol] Faire en creusant. Les taupes fouissent leurs galeries dans le jardin (ROB.).
[Sans compl. locatif] Mais son odorat faible la trompe; elle fouit de faux terriers où je ne sens ni la taupe ni la musaraigne aux pattes rosées (COLETTE, Dialog. bêtes, 1905, p. 63).
[Sans compl. dir.] Creuser, faire des cavités dans (le sol). Les ongles sont faits pour fouir dans la terre (COUPIN, Animaux de nos pays, 1909, p. 22). Elle possède un bec curieux et un œil émouvant. Non que ce bec soit d'une forme inconnue, mais, comme il lui sert à fouir dans l'humus et la vase, à la recherche des vers (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 202).
P. métaph. « ...Tu n'es même pas sûr de l'origine du premier mot. » Et le voilà en train de fouir dans les étymologies, écartant d'un groin dédaigneux le latin et le grec, reniflant sans indulgence le germanique commun (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 37).
Prononc. et Orth. :[], (il) fouit [fwi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié XIIe s. foïr (Ps. Oxford, 93, 13 ds T.-L.). Du lat. vulg. fodire (TLL s.v. 991, 77), class. fodere « creuser ». Fréq. abs. littér. :36.

fouir [fwiʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; foïr, fuïr, v. 1120; du lat. pop. fodire; lat. class. fodere. → Enfouir.
Creuser (la terre, le sol). (Vx et rare en parlant d'êtres humains, encore usité en parlant d'animaux).Creuser (une cavité) dans le sol. Fouiller (I. et II., 1.).Les taupes fouissent leurs galeries dans le jardin (→ Creuser, cit. 11).
1 Elles se réunissent à la manière des précédentes et chacune fouit pour son compte sa chambre souterraine, mais l'entrée, le couloir, qui de la surface du sol conduit aux terriers séparés est commun.
Maeterlinck, la Vie des abeilles, VII, XI.
2 (…) avec le courage et la ténacité d'un désespéré, il (Goupil le Renard) se mit à fouir cette terre molle.
L. Pergaud, De Goupil à Margot, Tragique aventure, II.
3 Je l'entendais qui grattait de ses pattes robustes juste au-dessus de ma tête. Il creusait en grondant. Enfoncé jusqu'aux reins dans la neige, il fouissait le sol de son nez dur; il mordait les racines; ses ongles griffaient le terreau, il soufflait avec rage; il déchirait; je sentais son haleine.
H. Bosco, Hyacinthe, p. 143.
DÉR. Fouissage, fouissement; fouisseur.
COMP. Enfouir.

Encyclopédie Universelle. 2012.