enfouir [ ɑ̃fwir ] v. tr. <conjug. : 2>
1 ♦ Mettre en terre, sous terre, après avoir creusé le sol. ⇒ enterrer. Enfouir des graines dans le sol. Chien qui enfouit son os. — « Mille rumeurs vagues relatives aux trésors enfouis par Kidd et ses associés » (Baudelaire).
2 ♦ Par ext. Enfoncer, mettre dans un lieu recouvert et caché. « Elle enfouissait la bûche sous les cendres » (Flaubert). — « Enfouis sous un amoncellement de couvertures » (A. Gide). « Les bras enfouis dans les poches de sa douillette » (Bernanos). ⇒ plonger. Pronom. S'enfouir sous ses draps, ses couvertures. Animal qui s'enfouit dans son terrier. ⇒ se blottir.
♢ Fig. P. p. adj. Réfugié, plongé dans (un lieu, une occupation). « Je resterai enfoui dans le silence » (Larbaud).
⊗ CONTR. Déterrer, 1. sortir.
● enfouir verbe transitif (latin populaire infodire, du latin classique infodere, enterrer) Mettre quelque chose en terre : Enfouir les graines. Cacher quelque chose quelque part, le mettre sous quelque chose d'autre, au fond de quelque chose ; dissimuler : Il enfouit sa trouvaille dans sa poche. Littéraire. Enfermer quelque chose en soi pour qu'il n'apparaisse pas : Enfouir ses peines dans son cœur. Pratiquer un enfouissement. ● enfouir (synonymes) verbe transitif (latin populaire infodire, du latin classique infodere, enterrer) Mettre quelque chose en terre
Synonymes :
- enterrer
Contraires :
- déterrer
- exhumer
Cacher quelque chose quelque part, le mettre sous quelque chose d'autre, au fond...
Synonymes :
Contraires :
- extraire
- sortir
enfouir
v. tr.
d1./d Mettre ou cacher en terre. Enfouir du fumier. Enfouir un trésor. Syn. enterrer.
|| v. Pron. Poisson qui s'enfouit dans la vase.
d2./d Cacher sous d'autres objets. Enfouir des documents.
⇒ENFOUIR, verbe trans.
A.— Emploi trans. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé ou un ex-animé]
1. Mettre en terre dans un trou creusé à cet effet et rejeter de la terre par-dessus pour le cacher. Enfouir du fumier, une charogne, un cadavre; enfouir un trésor. Il grava un nom sur une plaque de cuivre et il l'enfouit dans le sable au seuil de sa tente (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 33). On défonçait le dallage des cours pour y enfouir quatre ou cinq plants de pommes de terre (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 322).
2. P. ext. Placer dans un endroit profond ou secret et entasser d'autres choses par-dessus. Enfouir des documents au fond d'une armoire, d'un tiroir. M. Amonin lui proposa d'enfouir dans un des panneaux de la boiserie une assez grande quantité d'argenterie et de bijoux (SAND, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 67). Il enfouit le pneumatique dans sa poche : sûrement un emmerdement en perspective (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 458).
— En partic. [Le compl. d'obj. désigne une partie du corps] Cacher dans ou sous quelque chose dans un but de protection. Enfouir ses mains dans ses poches, son visage dans ses mains; enfouir sa tête dans un oreiller. Au fond de son grand lit à colonnes, Sarah [Bernhardt] est enfouie sous des couvre-pieds de satin blanc bordé de cygne (LOTI, Journal, 1778-81, p. 120) :
• 1. ... je me plongeais dans l'eau pour éteindre sur moi la brûlure de la volupté, enfouissant mon visage et mes lourdes paupières dans ce tombeau de parfums qu'est un bouquet de fleurs froides...
MONTHERLANT, La Petite Infante de Castille, 1929, p. 640.
3. Au fig. Tenir profondément caché ou secret. Enfouir un secret au fond de son cœur. L'auteur voudrait rassembler des contradictions, entasser des anachronismes, pour enfouir la vérité sous un tas d'invraisemblances (BALZAC, Cabinet ant., 1839, p. 3).
♦ Enfouir ses dons, ses talents. Ne pas utiliser les talents dont on est doué. Cf. J. SIMON, Devoir, 1854, p. 42.
B.— Emploi pronom. à sens réfl. [Le suj. désigne un animé]
1. S'enfoncer dans un trou que l'on creuse dans la terre ou le sable. Nous allons retourner cette tortue sur le dos, et elle ne pourra plus s'enfouir (VERNE, Île myst., 1874, p. 215).
— Rare, p. anal. [Le suj. désigne un inanimé en relation avec de l'animé] :
• 2. Toutes les tombes sont pareilles (...). Seulement, à mesure qu'elles vieillissent, elles [les tombes] s'enfouissent et disparaissent, comme fait le souvenir qu'on a des morts.
FLAUBERT, Corresp., 1850, p. 252.
2. P. ext. S'enfoncer dans ou sous quelque chose. S'enfouir sous les couvertures. S'enfouir dans une profonde bergère (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 71). Miette vint avec sa pelisse; tous deux s'enfouissaient dans le large vêtement (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p. 199).
— Rare, p. anal. [Le suj. désigne un inanimé en relation avec de l'animé] Les fins cheveux cendrés remontés vers le sommet de la tête, allaient s'enfouir et se tordre dans la natte (DRUON, Gdes fam., t. 1, 1948, p. 155).
3. Au fig. Se réfugier dans un endroit reculé ou dans une activité absorbante. S'enfouir dans une campagne, une province; s'enfouir dans son travail, ses livres; s'enfouir dans son malheur. Je ne ressentis qu'un désir, celui de m'enfouir de nouveau dans le néant et l'oubli (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 228) :
• 3. Quand on a tout ce qu'il faut pour briller dans le monde, on ne s'enfouit pas dans une arrière-boutique; on se produit, on se fait voir.
REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 191.
Rem. La docum. atteste enfouissable, adj. Que l'on peut enfouir (supra A 1). Toute la richesse des Orientaux est mobilière, pour être enfouissable ou portative (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 226).
Prononc. et Orth. :[], (j')enfouis []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 enfodir « mettre en terre quelqu'un » (Alexis, éd. Ch. Storey, 120b); 2. 1614 « mettre au fond, en entassant d'autres choses par dessus », ici fig. « laisser inutile » (HULSIUS). Du lat. vulg. , class. « enterrer »; v. aussi fouir. Fréq. abs. littér. :993. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 855, b) 1 578; XXe s. : a) 1 653, b) 1 650.
enfouir [ɑ̃fwiʀ] v. tr.
ÉTYM. XIIIe; enfodir, v. 1050; du lat. pop. infodire, du lat. class. infodere « creuser », de in-, et fodere. → Fouir.
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1 Mettre en terre, sous terre, après avoir creusé ou labouré le sol. ⇒ Enterrer. || Enfouir des graines, des plantes, du fumier, un cadavre, une charogne. || Enfouir un trésor, une cassette pleine d'or (⇒ Cacher; → Avec, cit. 94).
1 Ils vont enfouir le trésor.
La Fontaine, Fables, X, 4.
2 (…) dans les endroits qui sont cultivés on ne trouve point de vivres, les paysans enfouissent dans la terre tous leurs grains, et tout ce qui peut s'y conserver (…)
Voltaire, Charles XII, Livre IV.
3 Soutenir les voûtes de ces galeries, contre l'énorme pesanteur des terres qui tendent à enfouir sous leur chute les hommes avares et audacieux qui les ont construites.
G.-T. Raynal, Hist. philosophique, VI, 19.
2 (1636). Par ext. Enfoncer, mettre dans un lieu recouvert et caché. || Enfouir une bûche sous la cendre.
♦ Enfouir ses mains dans ses poches. ⇒ Plonger. || Enfouir des livres, des documents au fond d'une armoire.
♦ Abstrait. || Enfouir ses griefs, sa rancune. ⇒ Dissimuler (→ Déterrer, cit. 4). || Enfouir sa douleur au fond de son âme. ⇒ Taire; secret (garder secret).
♦ Enfouir ses dons, ses talents, les laisser en friche.
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s'enfouir v. pron.
1 (1835). Se blottir, se cacher, se tapir. || Lapin qui s'enfouit dans son terrier. — Figuré :
4 Chacun n'a qu'une pensée : se faire le plus plat possible, s'enfouir dans la terre, comme s'ensablent les soles à marée basse.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 181.
2 ⇒ Enfoncer (s'). || S'enfouir sous ses couvertures. — Fig. || S'enfouir dans son travail, dans ses livres. ⇒ Plonger (se). || S'enfouir au fond d'une province. || S'enfouir dans un monastère. — S'enfouir en soi-même. ⇒ Réfugier (se), retirer (se).
5 (…) il pouvait s'enfouir profondément en lui-même (Boris) et s'occuper des petites pensées plaisantes qui lui venaient.
Sartre, l'Âge de raison, II, p. 29.
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enfoui, ie p. p. adj.
1 Mis dans un trou creusé en terre. || Trésor enfoui dans la terre. || Graines enfouies dans le sol (→ Déchaumage, cit.). — Braise (cit. 1) enfouie sous les cendres.
2 Caché, enfoncé. || Document, papier enfoui sous une montagne de livres (→ Archive, cit. 6). — Yeux enfouis au fond des orbites.
6 Son père riait, ses petits yeux de macaque malicieusement enfouis au-dessus de ses pommettes plissées.
P. Mac Orlan, la Bandera, V, p. 57.
♦ Mains enfouies dans les poches (→ Douillette, cit.). || Enfoui sous ses couvertures (→ Boyard, cit.). || Un gros homme enfoui dans un fauteuil.
7 Les maraîchers accroupis dans leurs voitures parmi les salades et les légumes, à demi assoupis, enfouis jusqu'aux yeux dans leurs roulières à cause de la pluie battante, ne regardaient même pas ces étranges passants.
Hugo, les Misérables, IV, VI, II.
♦ Maison enfouie sous la verdure.
8 C'était une habitation ancienne, entièrement enfouie dans de grands bois de châtaigniers et de chênes.
E. Fromentin, Dominique, p. 131.
3 Réfugié dans (un lieu, une occupation).
♦ Fig. || Enfoui dans ses livres (→ Armer, cit. 25). — Moines enfouis au fond d'un monastère. || Enfoui dans le silence, la solitude.
9 Je resterai enfoui dans le silence et dans l'obscurité; je fuirai le monde.
Valery Larbaud, Fermina Marquez, XVIII, p. 185.
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CONTR. Déterrer, extraire, sortir.
DÉR. Enfeu, enfouissement, enfouisseur.
Encyclopédie Universelle. 2012.